L’homme qui parlait aux plantes
Dans la période actuelle où, aux yeux de certains, la science semble passer pour une croyance, le livre L’homme qui parlait aux plantes apporte une bouffée de positivisme cher à Auguste Comte et à la mémoire de notre école. Il retrace la vie du botaniste austro-hongrois Raoul H. Francé (1874−1943), précurseur méconnu en France et visionnaire dans de nombreux domaines, qui était mon arrière-grand-père.
Jugeant la botanique académique dévolue à l’étude des « cadavres » des plantes, il a exploré leurs perceptions sensorielles et leurs capacités cognitives, bravant ainsi les dogmes en vigueur. Lanceur d’alerte avant l’heure sur la dégradation de l’environnement, il a fondé la biologie moderne des sols et décrit avec une précision inégalée les interactions entre micro-organismes.
Fondateur de la bionique, il a inventé une « salière » inspirée du tamis du pavot, premier brevet mondial en bio-inspiration. Artiste accompli, il illustrait ses propres ouvrages et a créé une nouvelle technique de dessin. Sa philosophie biocentrée a influencé les courants artistiques et architecturaux du XXe siècle.
Agnès Guillot, docteur en psychophysiologie et en biomathématiques, dévoile dans ce livre passionnant l’héritage scientifique et intellectuel de Francé. Un hommage inspirant à un homme qui, comme l’a écrit Stefan Zweig, « a pénétré les profondeurs du monde et l’a rendu grand à nos yeux ».