Le Congo, au temps des royaumes

La République démocratique du Congo (ex-Zaïre), un espace à réarticuler

Dossier : L'Afrique centraleMagazine N°565 Mai 2001Par : Jean-Claude BRUNEAU, docteur ès lettres et sciences humaines, (Géographie des pays tropicaux), ancien professeur aux universités du Zaïre (1976-1991)

La logique séculaire de l’espace et du peuplement

Autour du fleuve

La logique séculaire de l’espace et du peuplement

Autour du fleuve

Cuvette cen­trale, pla­teaux éta­gés péri­phé­riques et mon­tagnes orien­tales forment l’ar­chi­tec­ture de l’es­pace congo­lais : immen­si­té plane du socle ara­sé et de sa cou­ver­ture sédi­men­taire, bor­dée à l’est par les blocs sou­le­vés ou affais­sés com­po­sant le rift afri­cain. La courbe majes­tueuse du fleuve intègre les trois ensembles de reliefs en un très vaste bas­sin auquel cor­res­pond en gros l’es­pace natio­nal, des grands lacs de l’a­mont jus­qu’à une façade atlan­tique qua­si­ment réduite à l’embouchure du fleuve Congo.

Une dis­po­si­tion non plus concen­trique mais en bandes lati­tu­di­nales ordonne les éco­sys­tèmes de part et d’autre de l’é­qua­teur. Cen­tré sur ce der­nier et déca­lé de ce fait vers le nord du ter­ri­toire, le domaine de la forêt dense, par­se­mé d’é­ten­dues maré­ca­geuses, excède les limites de la cuvette. Au Nord et plus encore au Sud sont des milieux de tran­si­tion, condi­tion­nés par l’al­lon­ge­ment de la sai­son sèche et des fac­teurs éda­phiques ou anthro­piques : forêts sèches et forêts claires, grande varié­té de savanes, mosaïques de ces for­ma­tions. Milieux fort contras­tés enfin que ceux des hautes terres orien­tales, de la forêt des nuages à la prai­rie d’al­ti­tude et aux gla­ciers du Ruwenzori.

Au fil du temps

Du temps des royaumes à celui des trafiquants [figures 1 et 2]

Le Congo autemps des traficantsAmor­cée ici dès l’aube de l’hu­ma­ni­té, l’emprise humaine aura été fort pro­gres­sive jus­qu’à l’ex­pan­sion des peuples ban­tous, conju­guée sans doute à la dif­fu­sion des métaux, il y a deux mille ans envi­ron. Plus tard, au tour­nant du xve siècle, l’es­pace congo­lais entre dans un cir­cuit mon­dial que l’Eu­rope s’emploie à orga­ni­ser. À l’é­poque et pour long­temps, l’A­frique cen­trale s’or­donne selon une par­ti­tion de type éco­lo­gique. Dans la forêt dense, les socié­tés sont dis­sé­mi­nées et seg­men­taires, ordi­nai­re­ment séden­taires, iti­né­rantes parfois.

Dans les forêts claires et les savanes, elles se struc­turent en États quel­que­fois très vastes, tels au Sud les royaumes Kon­go, Yaka, Kuba, Luba, du Kazembe, l’empire Loun­da, ou au Nord les royaumes Zande et Mang­be­tu. Des royaumes » inter­la­custres « , dont le Rwan­da, occupent les hautes terres de l’Est. Omni­pré­sente, l’é­co­no­mie vil­la­geoise n’ex­clut pas les sys­tèmes d’é­changes, y com­pris à longue distance.

Le Congo au temps colonialAu XIXe siècle se res­serre sur l’A­frique cen­trale l’é­tau des ingé­rences venues d’outre-mer. Les Por­tu­gais depuis Luan­da, les Arabes depuis Zan­zi­bar poussent le tra­fic des esclaves tou­jours plus avant, le long de la voie cara­va­nière trans­afri­caine. Et l’es­pace congo­lais est par­ta­gé de fac­to entre deux mou­vances, luso-afri­caine à l’Ouest, orien­tée vers les Amé­riques, ara­bo-swa­hi­lie à l’Est, tour­née vers le Moyen-Orient. L’é­bran­le­ment des anciens royaumes laisse place aux nou­veaux pou­voirs fon­dés sur la traite, Ngon­go-Lutete au Kasaï, Tip­po-Tib au Manie­ma, et dans le Sud Msi­ri au pays du cuivre, région assez auto­nome à mi-che­min des deux océans.

C’est cet espace en réor­ga­ni­sa­tion que découvre Stan­ley vers 1870, et qui sera, pour la pre­mière fois, uni­fié poli­ti­que­ment dans le cadre de l’É­tat indé­pen­dant du Congo du roi des Belges, Léo­pold II.

Le projet colonial [figure 3]

Com­mence une période rela­ti­ve­ment courte, mais déci­sive pour l’in­té­gra­tion de l’es­pace natio­nal, et la mise en place d’un sché­ma fonc­tion­nel encore lisible de nos jours. Après la période d’ex­ploi­ta­tion sans frein du Congo léo­pol­dien (1885−1908), la colo­ni­sa­tion belge sera effec­tive durant un demi-siècle seule­ment (1908−1960).

» Domi­ner pour ser­vir » : alliant contrôle rigou­reux des hommes et pater­na­lisme, le nou­veau pou­voir s’at­tache à mettre en valeur le Congo, c’est-à-dire à le ren­ta­bi­li­ser au pro­fit de la Bel­gique, d’a­bord en orga­ni­sant son espace jus­qu’a­lors astructuré.

Le pôle direc­tion­nel et d’ar­ti­cu­la­tion à la métro­pole est, à l’ex­trême ouest, le couple Léo­pold­ville, capi­tale, et Mata­di, port mari­time très bien relié à Anvers. À deux mille kilo­mètres au Sud-Est, le com­plexe pro­duc­tif majeur est – autour d’É­li­sa­be­th­ville – la région du cuivre, le » scan­dale géo­lo­gique » du Haut-Katan­ga. Cette bipo­la­ri­sa­tion met en place un axe fon­da­men­tal com­bi­nant fleuve et rail : la future voie natio­nale, vec­teur d’é­changes crois­sants et bien­tôt de trans­ferts mas­sifs de popu­la­tion des régions les plus peu­plées (Bas-Congo, Kasaï et même Ruan­da-Urun­di) vers les deux grands foyers d’ac­ti­vi­té du pays.

Fon­dé sur l’ex­trac-tion minière, le cuivre bien sûr, le dia­mant du Kasaï, l’or de l’I­tu­ri, le sys­tème a créé une infra­struc­ture indus­trielle sans égale dans l’A­frique colo­niale. Il est confor­té par une éco­no­mie de plan­ta­tion, sur­tout au Bas-Congo, au Kwi­lu, au Kivu et sur les pla­teaux du Nord (Uban­gi, Uele).

Ain­si prend forme un monde » extra-cou­tu­mier » à forte com­po­sante urbaine, tan­dis que les milieux cou­tu­miers – la majeure par­tie de l’im­mense » colo­nie-modèle » – res­tent aban­don­nés à l’a­gri­cul­ture de subsistance.

On voit s’af­fir­mer une manière d’an­neau utile qui s’op­pose à la cuvette cen­trale, celle-ci mar­gi­na­li­sée mal­gré la créa­tion de Stan­ley­ville, avant-poste iso­lé à la courbe du fleuve. Péri­phé­rique et extra­ver­ti, ce modèle d’or­ga­ni­sa­tion – déjà impli­cite au temps des royaumes – est encore ren­for­cé par l’exis­tence de liai­sons annexes avec le monde exté­rieur, au tra­vers des ter­ri­toires colo­niaux limi­trophes : c’est vrai sur­tout des liai­sons fer­ro­viaires, celle du Cap au Sud, à l’Est celle de Dar es-Salaam, à l’Ouest celle de Lobi­to (Ben­gue­la) qui reprend le tra­cé de l’an­cienne voie transafricaine.

L’articulation interne du Congo belge

Le magni­fique bas­sin du Congo – 15 000 kilo­mètres de voies navi­gables – se révé­le­ra presque inutile. Le fleuve est cou­pé de rapides sur plu­sieurs biefs impor­tants, dont son cours infé­rieur de 400 kilo­mètres, entre Léo­pold­ville et Mata­di. Puis­sants et nom­breux, ses affluents (dont la Tshua­pa) tra­versent les espaces vides de la cuvette, et sur l’an­neau utile leurs hautes val­lées acci­den­tées sont impra­ti­cables. Aus­si le tra­fic flu­vial se réduit-il assez vite, à par­tir de la capi­tale, à la liai­son heb­do­ma­daire avec les loca­li­tés rive­raines jus­qu’à Stan­ley­ville, et sur­tout à celle avec Port-Franc­qui via la rivière Kasaï (tron­çon flu­vial de la voie nationale).

Les voies fer­rées – 5 000 kilo­mètres – ne forment pas un réseau unique. À l’Ouest et au Nord, des tron­çons iso­lés, les che­mins de fer de Boma, de Mata­di à Kin­sha­sa, des Uele, et de Stan­ley­ville à Pon­thier­ville, relient des biefs navi­gables ou se connectent à eux. Au Sud, l’im­por­tant che­min de fer du Katan­ga désen­clave la région minière et les grands lacs, et rejoint la rivière Kasaï à Port-Franc­qui (tron­çon fer­ro­viaire de la voie natio­nale). Il existe bien un pro­jet de liai­son fer­rée directe entre ce sous-réseau et la capi­tale, mais il ne sera pas concrétisé.

La route a peu d’in­té­rêt éco­no­mique, mais son che­ve­lu de 150 000 kilo­mètres de pistes de des­serte admi­nis­tra­tive et locale, rac­cor­dées aux ports flu­viaux et aux gares, couvre la vaste colo­nie dans son entier.

Les trans­ports aériens se déve­loppent assez vite, pour le trans­port des per­sonnes sur­tout, du fait de l’im­men­si­té du pays et de la dis­per­sion du peuplement.

Dans les années cin­quante, le méca­nisme des com­mu­ni­ca­tions internes du Congo belge est ain­si tout à fait au point. Il repose sur l’ar­ti­cu­la­tion de plu­sieurs modes de trans­ports seg­men­tés, avec de mul­tiples rup­tures de charge. L’en­semble est très bien relié par voie mari­time au port métro­po­li­tain d’An­vers, et par voie aérienne à Bruxelles. Un enca­dre­ment et une main­te­nance sans faille sont les condi­tions sine qua non du bon fonc­tion­ne­ment du système.

Le Congo, articulation des réseaux de transport

La désarticulation contemporaine

Une si longue déshérence

Le désastre actuel n’est que le point d’orgue d’un pro­gres­sif et ter­rible déclin. C’est d’a­bord (1960) la bour­rasque d’une indé­pen­dance bâclée, la dis­lo­ca­tion du ter­ri­toire en centres de pou­voirs rivaux, et le chaos qui n’é­pargne pour un temps que le Katan­ga séces­sion­niste. Puis vient le Zaïre de Mobu­tu : la paix et l’u­ni­té retrou­vées avec l’ap­pui de l’Oc­ci­dent, une fier­té natio­nale toute neuve, mais aus­si un régime auto­ri­taire et pré­da­teur, sans vision éco­no­mique ni pro­jet de déve­lop­pe­ment, et qui va dila­pi­der l’hé­ri­tage colonial.

Le temps des vaches grasses (à par­tir de 1965) est celui d’une pros­pé­ri­té en trompe-l’œil fon­dée sur les hauts cours du cuivre, et confi­née aux quelques enclaves d’é­co­no­mie moderne du Sha­ba minier – la poule aux œufs d’or -, de Kin­sha­sa et du Bas-Zaïre, tan­dis qu’une para­ly­sie insi­dieuse s’empare de la presque tota­li­té du territoire.

Le temps des vaches maigres com­mence avec la désas­treuse zaï­ria­ni­sa­tion (1974), qui pré­ci­pite le nau­frage. Les cir­cuits com­mer­ciaux s’a­tro­phient, les indus­tries de trans­for­ma­tion sont mori­bondes, le puis­sant sec­teur minier résiste puis dégrin­gole à son tour, l’in­for­mel se dilate, des » creu­seurs » de dia­mant jus­qu’à la cohorte des petits métiers citadins.

La cor­rup­tion flambe (c’est le » mal zaï­rois »), misère, mal­nu­tri­tion et mala­dies font des ravages en ville comme en milieu rural. L’É­tat n’existe plus, des mou­ve­ments cen­tri­fuges affectent le Sha­ba d’a­bord, puis tout le pays où se dif­fusent tri­ba­lisme et anar­chie. » Sous-conti­nent à la dérive « , le Zaïre est deve­nu après trente ans de mobu­tisme le grand malade de l’A­frique. Un malade pri­vé de toute aide exté­rieure, d’au­tant que la nou­velle donne mon­diale a réduit son inté­rêt stra­té­gique à néant.

Long­temps dif­fé­rée (mal­gré les ter­ribles émeutes de 1991 et 1993), l’im­plo­sion vien­dra de la tra­gé­die rwan­daise, dont pro­cé­de­ront l’é­qui­pée de Kabi­la (1997) et a contra­rio sa vaine ten­ta­tive de refaire un pays uni­fié. Qua­rante ans après l’in­dé­pen­dance, et comme par un bégaie­ment de l’His­toire, » rebelles » et par­rains se par­tagent de nou­veau le Congo.

Un maillage devenu incohérent

Internalités [figure 4]

De nos jours encore, le sys­tème cir­cu­la­toire du Congo reste théo­ri­que­ment celui du temps colo­nial. Mais faute d’in­ves­tis­se­ments et de simple entre­tien, faute aus­si d’en­ca­dre­ment et sur­tout de volon­té poli­tique, le maillage s’est de longue date décom­po­sé, atro­phiant les liai­sons à l’in­té­rieur du pays.

Ain­si l’in­gé­nieuse com­bi­nai­son fleuve-rail a‑t-elle été pro­gres­si­ve­ment mise à mal par l’é­tat désas­treux des infra­struc­tures et du maté­riel. Les che­mins de fer du Nord-Est, puis de l’Ouest, ont ces­sé de fonc­tion­ner, et seule la voie natio­nale a conti­nué, non sans mal, à trans­por­ter du mine­rai, au moins tant que celui-ci fut extrait.

La ruine des routes, effec­tive dès l’in­dé­pen­dance, est deve­nue telle que quelques mil­liers de kilo­mètres seule­ment res­tent pra­ti­cables (quoique ter­ri­ble­ment dégra­dés). Les seuls axes conser­vant un tra­fic notable sont le cor­don ombi­li­cal Mata­di-Kin­sha­sa-Kik­wit, la route du cuivre de Kol­we­zi à Lubum­ba­shi (et jus­qu’en Zam­bie), et l’axe méri­dien non revê­tu des hautes terres de l’Est (relié au réseau rou­tier est-afri­cain, mais aucu­ne­ment au reste du Congo). Très dif­fi­cile est le ravi­taille­ment vivrier des villes par leur immé­diat arrière-pays.

L’a­vion, par voie de consé­quence, est deve­nu pra­ti­que­ment le seul moyen de voya­ger entre les villes du Congo. Il en des­sert théo­ri­que­ment une cin­quan­taine, en fait sur­tout Kin­sha­sa, Mbu­ji-Mayi, Lubum­ba­shi et Goma, et secon­dai­re­ment Mban­da­ka, Kanan­ga et Kisangani.

Bien avant la guerre actuelle, les échanges régio­naux se sont étio­lés, comme les rela­tions villes-cam­pagnes. Les dis­tances réelles n’ont ces­sé de s’ac­croître, fai­sant des centres de peu­ple­ment et d’ac­ti­vi­té les élé­ments dis­per­sés d’un vaste archi­pel. Et pour qui par­court, à grand-peine, les immen­si­tés le plus sou­vent sous-occu­pées du Congo, de petite ville en bour­gade, de vil­lage en mis­sion, c’est l’im­pres­sion d’i­so­le­ment et d’a­ban­don qui domine, le sen­ti­ment d’être com­plè­te­ment en dehors du monde moderne.

Externalités

Tou­jours orien­té en prio­ri­té vers l’Eu­rope occi­den­tale, le sché­ma des liai­sons exté­rieures s’est effi­lo­ché avec la contrac­tion crois­sante des acti­vi­tés modernes. Il s’est alté­ré aus­si, avec le gon­fle­ment des sor­ties clan­des­tines de pro­duits de haute valeur (dia­mants, or, café) aux dépens des expor­ta­tions offi­cielles (cuivre et cobalt sur­tout). Il pâtit aus­si des dys­fonc­tion­ne­ments affec­tant les grandes liai­sons du pays avec le reste du monde.

Le tra­fic mari­time à l’ex­por­ta­tion se répar­tis­sait naguère à parts égales entre le port atlan­tique de Mata­di, via la dif­fi­cile voie natio­nale, et les ports de l’A­frique aus­trale et orien­tale, moyen­nant des par­cours fer­ro­viaires longs, coû­teux et mena­cés par l’ins­ta­bi­li­té des pays tra­ver­sés (pour cette rai­son, le che­min de fer de Ben­gue­la est cou­pé depuis 1975).

À l’im­por­ta­tion, le tra­fic des­ti­né en prio­ri­té à la capi­tale se fait tou­jours par Mata­di, et l’A­frique aus­trale pour­voyait, par le rail encore, aux besoins des mines haut-katangaises.

Les liai­sons rou­tières externes n’existent guère qu’a­vec le Sud, et plus mal­ai­sé­ment avec l’o­céan Indien. Quant aux liai­sons aériennes par gros por­teurs (pas­sa­gers et fret), elles empruntent comme jadis l’axe majeur Europe-Kin­sha­sa-Afrique du Sud.

Des milieux en recomposition

Le temps des néoruraux

Le vaste ter­ri­toire congo­lais reste voué presque entiè­re­ment aux acti­vi­tés agri­coles, et deux de ses habi­tants sur trois sont des pay­sans. Le prin­cipe de leur répar­ti­tion res­tant le même, le dépé­ris­se­ment de la cuvette fores­tière s’est aggra­vé tan­dis que l’es­sen­tiel du peu­ple­ment et des acti­vi­tés se cris­tal­li­sait dans l’an­neau utile. Avec pour ce der­nier de très forts contrastes de détail, entre les régions de longue date bien peu­plées, Bas-Congo, Kwi­lu, sud du Kasaï, Katan­ga cen­tral, Manie­ma, hautes terres suroc­cu­pées du Kivu et de l’I­tu­ri, pla­teaux des Uele et de Geme­na, et d’autre part les zones plu­tôt dépri­mées qui les séparent.

Les troubles des années soixante, puis le dés­in­té­rêt total du régime mobu­tiste pour l’a­gri­cul­ture et le réseau rou­tier, ont fait s’as­phyxier l’é­co­no­mie rurale moderne, et s’ap­pau­vrir la masse pay­sanne. Déclin des plan­ta­tions, aban­don des cultures vil­la­geoises de rente, retour géné­ral à l’au­to­sub­sis­tance ont induit dans un pre­mier temps la déprise rurale et l’exode vers les villes. Mais ce pro­ces­sus s’est inver­sé avec l’ag­gra­va­tion contem­po­raine de la crise urbaine et le reflux consé­cu­tif vers les cam­pagnes, ce qui explique en par­tie leur regain démo­gra­phique (notam­ment dans le Haut-Katanga).

Très lar­ge­ment spon­ta­née, cette rura­li­té recréée à conno­ta­tion cita­dine, que la guerre n’a fait que ren­for­cer, repose sur l’es­sor des pro­duc­tions vivrières et des pra­tiques cultu­rales de type vil­la­geois, pour l’au­to­con­som­ma­tion et le ravi­taille­ment, comme on le sait fort mal­ai­sé, des villes.

Un monde urbain en suspens

Modèle impor­té ici par le colo­ni­sa­teur, la ville est deve­nue une com­po­sante essen­tielle de la vie natio­nale. Mal­gré un grip­page sévère de la crois­sance urbaine depuis vingt-cinq ans, le pays doit comp­ter quelque 400 villes, qui ras­semblent 35 % des Congo­lais2.

Dans la cuvette fores­tière, quelques créa­tions colo­niales iso­lées comme Kisan­ga­ni ou Mban­da­ka sont en dépé­ris­se­ment pro­fond, au milieu d’im­menses espaces sans villes.

En revanche, c’est une traî­née urbaine dis­con­ti­nue qui arme l’an­neau utile. Le cli­vage s’y est accen­tué entre d’une part quelques pôles affi­chant un rela­tif dyna­misme, déjà ancien à Kin­sha­sa (cinq fois mil­lion­naire) ou à Kol­we­zi, plus récent à Mbu­ji-Mayi, Goma ou Butem­bo, et d’autre part la majo­ri­té des villes grandes ou moyennes – dont Lubum­ba­shi, Kanan­ga, Lika­si, Buka­vu, Kik­wit, Mata­di, Kin­du -, entrées en léthargie.

Remar­quable par contre est l’es­sor des villes moyennes ou petites qui fixent l’exode à rebours venu des pré­cé­dentes, comme la flo­rai­son le long des grands axes de centres semi-urbains qui pola­risent les ter­roirs renaissants.

C’est que la crise du monde urbain est dra­ma­tique. La nécrose de l’é­co­no­mie moderne et la contrac­tion du mar­ché de l’emploi, mal com­pen­sées par l’ex­pan­sion de l’in­for­mel, du jar­di­nage urbain et péri­ur­bain, et de divers méca­nismes para­si­taires, ont fait s’ef­fon­drer les reve­nus, et le défi­cit ali­men­taire est deve­nu chronique.

Face à la débâcle du cadre de vie et des ser­vices col­lec­tifs (l’é­du­ca­tion et la san­té notam­ment), face aus­si à une crise socié­tale et morale de plus en plus pro­fonde, la réponse des cita­dins a pris la forme d’un réveil reli­gieux impli­quant la quête de nou­veaux enca­dre­ments. Et les fac­teurs qui fai­saient naguère l’at­trac­tion des centres urbains semblent deve­nus autant de rai­sons de les quitter.

De là, après trois décen­nies de ruée vers les villes, le retour­ne­ment de l’exode vers les cam­pagnes, de là l’é­mer­gence de petits centres liés à de mul­tiples tra­fics, à la col­lecte des pro­duits vivriers, au retour à la terre plus simplement.

La situa­tion n’a fait qu’empirer avec la guerre : dans l’in­té­rieur du pays, des villes brus­que­ment se gonflent tan­dis que d’autres se vident, le chô­mage est géné­ral et l’in­sé­cu­ri­té totale ; à Kin­sha­sa, qua­si­ment cou­pée de l’im­mense Congo mis à sac, la misère, la faim même, atteignent un niveau sans pré­cé­dent. Mais au-delà de péri­pé­ties dont on veut croire la fin pro­chaine, il est clair que le pro­ces­sus d’ur­ba­ni­sa­tion, ralen­ti et réorien­té, ajus­té à la crise, conti­nue selon un modèle bien dif­fé­rent de celui héri­té du pro­jet colonial.

L’espace écartelé [figure 5]

Le Congo, en 2000, le géant dépecéÀ l’aube du XXIe siècle, les forces cen­tri­fuges semblent l’a­voir empor­té ici sur les fac­teurs d’in­té­gra­tion3. Outre le face-à-face renou­ve­lé entre villes et cam­pagnes, et le hia­tus ren­for­cé entre centre dépri­mé et péri­phé­rie active, une forme de par­ti­tion spa­tiale plus dom­ma­geable à l’u­ni­té natio­nale affecte le pays depuis le déclin du mobu­tisme. On voit se des­si­ner trois mou­vances tour­nées vers l’ex­té­rieur, et qui res­sus­citent les grandes aires socioé­co­no­miques et cultu­relles d’autrefois :

  • une mou­vance occi­den­tale, pola­ri­sée direc­te­ment par la capi­tale et glo­ba­le­ment lin­ga­la­phone (et kikon­go­phone), tour­née vers l’At­lan­tique, et dont les sys­tèmes de trans­port convergent sur Kin­sha­sa et le port de Matadi ;
  • une mou­vance orien­tale, sans pola­ri­sa­tion déci­sive mais axée sur les hautes terres, swa­hi­li­phone, presque sans liens avec la capi­tale et tour­née vers l’o­céan Indien ;
  • une mou­vance méri­dio­nale, le bas­sin du cuivre et son arrière-pays, éga­le­ment swa­hi­li­phone, et tour­née en grande par­tie vers l’A­frique aus­trale du fait de la défi­cience de la voie nationale.


Ce sché­ma concerne sur­tout l’an­neau utile, la cuvette cen­trale appa­rais­sant comme un immense iso­lat. Il excepte l’es­pace kasaïen, tshi­lu­ba­phone, qui affirme son dyna­misme (fon­dé sur le dia­mant) et son iden­ti­té propre, à mi-che­min entre l’Ouest et le Sud.

La guerre actuelle, fai­sant du Congo une terre de pillage dis­pu­tée entre ses voi­sins, a signi­fi­ca­ti­ve­ment confir­mé ces frac­tures en les aggravant.

Ain­si dans la par­tie du pays » contrô­lée » par Kin­sha­sa, les Ango­lais tiennent-ils le gros de la mou­vance occi­den­tale, les Zim­babwéens la mou­vance méri­dio­nale, et les deux réunis l’es­pace kasaïen (la nou­velle poule aux œufs d’or). La mou­vance orien­tale est aux mains des » rébel­lions « , c’est-à-dire de leurs pro­tec­teurs, Ougan­dais au Nord, et au Sud Rwan­dais. C’est dans la cuvette cen­trale, enfin, que se perd l’in­cer­taine » ligne de front « . Mais comme armées et mafias régio­nales ne sont guère opé­rantes hors des villes, l’es­sen­tiel du ter­ri­toire échappe aujourd’­hui comme hier à toute forme d’autorité.

Vers un nouveau Congo

Les raisons d’espérer

Le triste bilan dres­sé ci-des­sus ne doit pas inci­ter au pes­si­misme. Il faut plu­tôt le voir comme un diag­nos­tic, préa­lable obli­gé à tout essai de trai­te­ment. Car les rai­sons d’es­pé­rer ne manquent pas, et l’a­na­lyste vou­drait expri­mer à ce pro­pos quelques convictions.

Fai­sons d’a­bord jus­tice de l’as­ser­tion selon laquelle le Congo est » tel­le­ment immense et divers » que sa dis­lo­ca­tion est iné­luc­table. Le pays est certes – on l’a assez dit – » 80 fois plus grand » que son ancienne métro­pole, la Bel­gique. Faut-il pour cette seule rai­son voir en lui un monstre ingé­rable, quand dans le monde tro­pi­cal le Bré­sil par exemple est quatre fois plus vaste, et l’Inde vingt fois plus peu­plée ? Les milieux natu­rels, pour variés qu’ils soient, ont ici plus qu’un air de famille, d’au­tant que leur fac­teur de cohé­rence est le bas­sin du fleuve Congo.

Le Congo, schéma national d'aménagement

Mais cet État, objec­te­ra-t-on, n’est qu’un agré­gat d’eth­nies dis­sem­blables et rivales. Or la véri­té est tout autre. Sur le plan humain, et dans le contexte afri­cain, l’u­ni­té du Congo est excep­tion­nelle. Ses 220 peuples pro­cèdent certes de plu­sieurs ensembles lin­guis­tiques – ban­tou (les quatre cin­quièmes), ada­maoua-ouban­gui, sou­da­nais cen­tral, nilo­tique, plus les Pyg­mées -, mais cette diver­si­té est bien loin des frac­tures qui affectent nombre de pays d’A­frique de l’Ouest comme de l’Est.

En fait, les par­lers se dis­posent en un conti­nuum qui per­met l’in­ter­com­pré­hen­sion de proche en proche, et sur­tout les sys­tèmes socio­cul­tu­rels ont entre eux de fortes affi­ni­tés, les nuances tenant sur­tout à la struc­ture des filia­tions (patri- ou matri­li­néaire) et à la forme (seg­men­taire ou éta­tique) des socié­tés traditionnelles.

La moder­ni­té a d’ailleurs res­ser­ré ces liens, puisque les Congo­lais sont presque tous chré­tiens, et qu’ils font – concur­rem­ment – un usage crois­sant du fran­çais et plus encore du lin­ga­la et du swa­hi­li. Cultu­rel­le­ment, le Congo n’est donc ni le Nige­ria, ni le Sou­dan, ni le Came­roun (cette » Afrique en minia­ture » aux 250 eth­nies), ni le Kenya, il est même, à tout prendre, plus homo­gène que la Gui­née-Bis­sau ou l’île Maurice…

Le pays réel d’au­jourd’­hui, le Congo des Congo­lais, est du reste bien dif­fé­rent de celui des années soixante, et a for­tio­ri de la ter­ra nul­lius que s’é­tait attri­buée Léo­pold II. Outre que sa popu­la­tion a plus que tri­plé depuis l’in­dé­pen­dance, il est désor­mais pro­fon­dé­ment mar­qué par les modèles urbains, la sco­la­ri­sa­tion (même médiocre), une connais­sance bien plus large du monde exté­rieur. Comme ailleurs en Afrique, les men­ta­li­tés ont chan­gé très vite, et c’est une civi­li­sa­tion nou­velle qui s’é­la­bore ici.

Un des effets du pro­ces­sus est que les Congo­lais, en ville notam­ment (et dans la dia­spo­ra), se per­çoivent plus que jamais comme les citoyens d’un même pays. En dépit d’une eth­ni­ci­té dur­cie par la crise, le sépa­ra­tisme ici ne fait plus recette (même chez les » rebelles »), et la socié­té civile, enca­drée par les Églises, affirme un sen­ti­ment natio­nal encore ren­for­cé par une guerre à laquelle le pays ne par­ti­cipe que comme théâtre d’o­pé­ra­tions, et ses habi­tants comme victimes.

La nou­velle » congo­li­sa­tion » n’a donc pas grand-chose à voir avec la pre­mière, et le dépe­çage du pays a bien cette fois été conçu et mené de l’ex­té­rieur. Le Congo n’est ni trop grand ni trop hété­ro­gène, il est peut-être sim­ple­ment trop riche face aux appé­tits et aux cal­culs de cir­cons­tance. On n’en serait pour­tant pas arri­vé là si l’i­dée d’une nation congo­laise (ou zaï­roise) émer­gente avait su se tra­duire par un pro­jet concret d’or­ga­ni­sa­tion de l’es­pace natio­nal, sur les bases solides éta­blies de longue date par le colo­ni­sa­teur. C’est bien là, comme cet article a ten­té de le mon­trer, que réside la vraie rai­son du désastre.

En ce sens, le Congo n’est sans doute que l’exemple le plus déplo­rable d’une situa­tion assez cou­rante en Afrique, celle de l’in­ca­pa­ci­té d’un pou­voir public post­co­lo­nial sans base popu­laire véri­table à orga­ni­ser son ter­ri­toire et à pro­mou­voir le déve­lop­pe­ment, une carence pous­sée ici jus­qu’à l’ef­fon­dre­ment total.

Rebâtir un pays

Ta​bleau de cor­res­pon­dance des topo­nymes congolais
À l’époque coloniale À l’époque de​Mobu­tu Aujou​rd’hui
Albertville
Bakwanga
Banningville
le Bas-Congo
le Congo (fleuve)
le Congo belge
Coquilhatville
Élisabethville
Jadotville
le Katanga
Léopoldville
Luluabourg
Ponthierville
Port-Francqui
le Ruanda-Urundi
Stanleyville
Thysville
Kale­mie
Mbuji-Mayi
Bandundu
le Ba​s‑Zaïre
le Zaïre (fleuve)
la Répu­blique du Zaïre
Mbandaka
Lubumbashi
Likasi
le Shaba
Kinshasa
Kananga
Ubundu
Ilebo
le Rwan­da, le Burundi
Kisangani
Mban­za Ngungu
Kale­mie
Mbuji-Mayi
Bandundu
le Bas-Congo
le Congo (fleuve)
Répu­bl. démo­cra­tique du Congo
Mbandaka
Lubumbashi
Likasi
le Katanga
Kinshasa
Kananga
Ubundu
Ilebo
le Rwan­da, le Burundi
Kisangani
Mban­za Ngungu


Que faire à pré­sent, au moment où des espoirs de paix se pro­filent, et où Kin­sha­sa renoue avec la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale ? Doit-on lais­ser mou­rir com­plè­te­ment un pays né au for­ceps de la colo­ni­sa­tion, et faire fi des soli­da­ri­tés fécondes for­gées dans la longue souf­france de son peuple, ou bien plu­tôt s’at­te­ler, une fois l’É­tat res­tau­ré (et l’É­tat de droit ins­tau­ré), à recons­truire enfin le Congo ?

La stra­té­gie pour y par­ve­nir existe, tra­cée il y a vingt ans déjà par un Sché­ma natio­nal4 qu’il faut sor­tir enfin des car­tons, et dont voi­ci les grands traits. Pui­sant ses idées-forces dans le bon sens, et dans la logique ancienne et récente de l’es­pace congo­lais, ce pro­gramme vise à l’in­té­gra­tion natio­nale par un déve­lop­pe­ment régio­nal équi­li­bré. À la base, il pré­voit de sti­mu­ler la pro­duc­tion vivrière et com­mer­ciale et l’a­gro-indus­trie, reca­drées dans des » zones de déve­lop­pe­ment autocentrées « .

Ceci implique – et voi­là l’es­sen­tiel – la créa­tion d’une arma­ture de trans­port prio­ri­taire, fon­dée sur la route essen­tiel­le­ment. L’autre prio­ri­té est de mettre en place un réseau urbain struc­tu­rant. Le docu­ment se veut enfin un » cadre de cohé­rence » pour l’é­ta­blis­se­ment de Sché­mas régio­naux, en vue notam­ment d’o­rien­ter l’ap­port des bailleurs de fonds. Sous réserve d’in­ven­taire, et d’une prise en compte minu­tieuse des dyna­miques rurales et urbaines en cours, le cadre concep­tuel d’une action future est donc en place.

Conclusion

Un siècle durant, le ter­ri­toire congo­lais s’est orga­ni­sé selon un sché­ma remar­qua­ble­ment constant : à la dis­con­ti­nui­té d’un peu­ple­ment et d’une mise en valeur essen­tiel­le­ment péri­phé­riques, et à des exter­na­li­tés diver­gentes, se sont oppo­sés des efforts plus ou moins effi­caces d’in­té­gra­tion de l’es­pace natio­nal. De nos jours, et en dépit de dyna­miques nou­velles, une crise socioé­co­no­mique et poli­tique très grave fait à nou­veau de ce vaste pays un espace écartelé.

Pas­sé le préa­lable du réta­blis­se­ment de la paix, la recons­truc­tion d’un sys­tème cohé­rent de liai­sons internes appa­raît bien comme le fon­de­ment impé­ra­tif de toute poli­tique visant à res­tau­rer la pros­pé­ri­té du pays, et à y envi­sa­ger à terme un nou­veau et grand destin.

Son suc­cès dépen­dra du peuple congo­lais, dont la force et le cou­rage ont été aguer­ris par un si long pur­ga­toire. Il dépen­dra en par­ti­cu­lier de toute une jeu­nesse qui se lève, riche de sa vita­li­té et de sa volon­té de vivre debout. Il dépen­dra enfin de tous ceux – en Europe notam­ment – qui vou­dront aider le Congo, par devoir de soli­da­ri­té humaine, ou tout sim­ple­ment parce qu’il y va de l’in­té­rêt des deux parties.

L’au­teur de ces lignes, qui aime et croit bien connaître ce pays et ses habi­tants, tient à se démar­quer fer­me­ment du » Congo-pes­si­misme » ambiant, et à ter­mi­ner sur cette note d’es­poir et de confiance en l’avenir.

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1. BRUNEAU J.-C. (1993), » Quinze ans de recherches géo­gra­phiques en langue fran­çaise au Zaïre « , in Géo­gra­phie des espaces tro­pi­caux, une décen­nie de recherches fran­çaises, Espaces tro­pi­caux (Bor­deaux) n° 12, p. 130–174, 1 fig., 72 réf. biblio.
2. BRUNEAU J.-C. (1995), » Crise et déclin de la crois­sance des villes au Zaïre. Une image actua­li­sée « , in Revue belge de Géo­gra­phie (Bruxelles), 119e année, n° spé­cial offert au Pr Hen­ri Nico­laï, p. 103–114, 1 fig., 2 tabl.
3. BRUNEAU J.-C. & SIMON T. (1991), » Zaïre, l’es­pace écar­te­lé « , in Map­pe­monde (Mont­pel­lier) n° 4, p. 1–15, 5 fig. couleurs.
4. B. E. A. U. (1982), Amé­na­ge­ment du Ter­ri­toire. Esquisse d’un sché­ma natio­nal (voir page pré­cé­dente). Kin­sha­sa, Bureau d’É­tudes d’A­mé­na­ge­ment et d’Ur­ba­nisme, 25 p.

2 Commentaires

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Antho­nyO­na­koyrépondre
14 mai 2013 à 3 h 36 min

LAPSUS sur l’appellation contrô­lée _EMPIRE MONGO et le dépha­sage
a
Excellent tra­vail dis­cur­sif loin de la socio­lo­gie poli­tique nous habi­tuer par l’ordinaire des « éru­dits en fauteuil » : 

Vos lap­sus de sup­plé­ments d’information laissent per­plexe sur la franche Orien­tale eut égard aux noms des villes-métro­poles du Grand Kivu _Bukavu ; Goma ; Kin­du etc.… Que pen­sez-vous de votre énu­mé­ra­tion et clas­se­ment des royaumes et empires pré­co­lo­niaux sans la men­tion de l’Empire MONGO dont l’émanation « peuple Mon­go » est épar­pillée la par­tie occi­den­tale et aus­si bien dans les par­ties sep­ten­trio­nale et méri­dio­nale sans oublier ceux qui ce sont loca­li­ser dans le centre de la cuvette cen­trale de la Répu­blique démo­cra­tique du Congo (RDC) ?

Rehe­ma sha kayom­bo Lubadirépondre
1 avril 2017 à 17 h 07 min

La RDC
L’Empire Luba fut fonde et est au Katanga
Com­ment expli­quez la mise en recu­pe­ra­tion des cer­taines mino­rite Kasaiens qui se disent Balu­ba igno­rant, sabot­tant et tri­chant avec le cours de l’his­toire d’un grand peuple honette et courtois.
Dans la capi­tal de la RDCon­go tout celui qui est Mulu­ba ori­gi­nael est appelle Mus­wa­hi­li faus­se­ment car les Balu­ba ne parlent pas Swa­hi­li sauf ceux la qui vivinent en ville ou bien a cote des nos frere du Kivu mais il y a trop peu des balu­ba qui parlent the kis­wa­hi­li telque dans le Tan­ga­nyi­ka car les arabes sesont arretes las.Que les Kasaiens de la pro­vince Orien­tal soient fier de leur mnou­velle iden­tite d’etre appelle Ksaiens comme l’on fait les Zulu qui avaient quite le Kwa­zu­lu Natal pour le Zim­babwe main­te­nant ils s’ap­pellent “Nde­bele”.
Priere en faire une dif­fu­sion­car meme les Basan­ga­na du Kasai c’est a dire les peuple autoch­tones du grand Kasai risquent de perdre leur iden­tite en vou­lant s’ap­pel­ler Mulu­ba alors qu’ils sont Kete,Lualua,Bindji,Tetela,Songe et j’en passe.

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