Les débuts, à la Libération, de l’industrie française du Radar
Si des chercheurs français avaient avant-guerre apporté quelques contributions à la naissance de la technique de détection des navires et des avions par échos de micro-ondes, l’essentiel du développement s’effectua pendant le dernier conflit mondial, en Grande-Bretagne et surtout aux États-Unis au Massachussetts Institute of Technology de Boston.
À la Libération, la France avait à tout organiser pour rattraper le retard avec trois Sociétés de Radioélectricité sur les rangs : le Groupe SFR/CSF, les Laboratoires Radioélectriques et le Groupe Thomson, auxquels s’adressèrent les premiers marchés d’étude passés par les pouvoirs publics, via le CNET et le STTA (Centre national d’études des télécommunications et Service technique des transmissions de l’air).
Le premier acteur à entrer en scène fut le groupe SFR avec la création d’un Centre technique CSF, rue du Maroc, dirigé par Monsieur Guitton et dont les deux têtes en matière de radar étaient notre regretté camarade Jean Ortusi (37) pour la partie micro-ondes et Georges Naday, un Français d’origine roumaine qui avait trouvé refuge à Londres pendant la guerre et acquis de bonnes connaissances dans la Marine française libre.
C’est ainsi que fut confiée à la CSF l’étude du premier radar français 10 cm destiné à la navigation maritime et commandé par les services de l’ingénieur général Ragonnet.
Peu après survint une nouvelle avancée technique, celle de l’élimination des échos fixes, le MTI (Moving Tarjet Indicator), destinée à rendre plus performants les radars d’aérodromes. Cette fois la longueur d’onde choisie était de 3 cm et ce sont les Laboratoires Radioélectriques qui en furent chargés sous la direction de Boris Kniazeff.
Entre-temps un autre événement marquant de la naissance de cette spécialité en France, celui de la parution en 1948 par les Éditions Chiron, à la base de la Revue L’Onde électrique de la Société française des radioélectriciens, d’un ouvrage de base sur les micro-ondes publié aux USA chez D. Van Nostrand par J.-L. Brainerd puis une série de quatre autres ouvrages techniques sur le radar, traduits de l’imposante série publiée aux USA par Mac Graw Hill pour le Radiation Laboratory du MIT.
Juillet 1948 :
- Technique des ultra hautes fréquences de J.-L. Brainerd.
- Techniques des Mesures en micro-ondes (2 tomes).
1950 :
- Balises radar.
1955 :
- Conception et réalisation des dispositifs radar.
- Techniques des mesures en micro-ondes (2 tomes).
Ainsi furent posées les bases de la culture technique de l’industrie française du radar.