Les débuts, à la Libération, de l’industrie française du Radar

Dossier : ExpressionsMagazine N°581 Janvier 2003Par : Guy G. ESCULIER (43)

Si des cher­cheurs fran­çais avaient avant-guerre appor­té quelques contri­bu­tions à la nais­sance de la tech­nique de détec­tion des navires et des avions par échos de micro-ondes, l’es­sen­tiel du déve­lop­pe­ment s’ef­fec­tua pen­dant le der­nier conflit mon­dial, en Grande-Bre­tagne et sur­tout aux États-Unis au Mas­sa­chus­setts Ins­ti­tute of Tech­no­lo­gy de Boston.

À la Libé­ra­tion, la France avait à tout orga­ni­ser pour rat­tra­per le retard avec trois Socié­tés de Radio­élec­tri­ci­té sur les rangs : le Groupe SFR/CSF, les Labo­ra­toires Radio­élec­triques et le Groupe Thom­son, aux­quels s’a­dres­sèrent les pre­miers mar­chés d’é­tude pas­sés par les pou­voirs publics, via le CNET et le STTA (Centre natio­nal d’é­tudes des télé­com­mu­ni­ca­tions et Ser­vice tech­nique des trans­mis­sions de l’air).

Le pre­mier acteur à entrer en scène fut le groupe SFR avec la créa­tion d’un Centre tech­nique CSF, rue du Maroc, diri­gé par Mon­sieur Guit­ton et dont les deux têtes en matière de radar étaient notre regret­té cama­rade Jean Ortu­si (37) pour la par­tie micro-ondes et Georges Naday, un Fran­çais d’o­ri­gine rou­maine qui avait trou­vé refuge à Londres pen­dant la guerre et acquis de bonnes connais­sances dans la Marine fran­çaise libre.

C’est ain­si que fut confiée à la CSF l’é­tude du pre­mier radar fran­çais 10 cm des­ti­né à la navi­ga­tion mari­time et com­man­dé par les ser­vices de l’in­gé­nieur géné­ral Ragonnet.

Peu après sur­vint une nou­velle avan­cée tech­nique, celle de l’é­li­mi­na­tion des échos fixes, le MTI (Moving Tar­jet Indi­ca­tor), des­ti­née à rendre plus per­for­mants les radars d’aé­ro­dromes. Cette fois la lon­gueur d’onde choi­sie était de 3 cm et ce sont les Labo­ra­toires Radio­élec­triques qui en furent char­gés sous la direc­tion de Boris Kniazeff.

Entre-temps un autre évé­ne­ment mar­quant de la nais­sance de cette spé­cia­li­té en France, celui de la paru­tion en 1948 par les Édi­tions Chi­ron, à la base de la Revue L’Onde élec­trique de la Socié­té fran­çaise des radio­élec­tri­ciens, d’un ouvrage de base sur les micro-ondes publié aux USA chez D. Van Nos­trand par J.-L. Brai­nerd puis une série de quatre autres ouvrages tech­niques sur le radar, tra­duits de l’im­po­sante série publiée aux USA par Mac Graw Hill pour le Radia­tion Labo­ra­to­ry du MIT.

Juillet 1948 :

  • Tech­nique des ultra hautes fré­quences de J.-L. Brainerd.
  • Tech­niques des Mesures en micro-ondes (2 tomes).


1950 :

  • Balises radar.


1955 :

  • Concep­tion et réa­li­sa­tion des dis­po­si­tifs radar.
  • Tech­niques des mesures en micro-ondes (2 tomes).


Ain­si furent posées les bases de la culture tech­nique de l’in­dus­trie fran­çaise du radar.

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