Editorial
La Jaune et la Rouge avait choisi le thème de la santé et de la médecine, il y a près de quatre ans, sous la forme de plusieurs articles d’information générale sur des sujets économiques, scientifiques et médicaux. Ce nouveau numéro aborde le thème de la santé comme un problème de société, centré sur la condition humaine : l’être confronté à la maladie, sous les aspects psychologiques et physiologiques, les soignants et leurs responsabilités médicales et morales, la société dans son ensemble fixant les modalités, les moyens, les règles et les lois des pratiques et des comportements.
Le respect de la dignité humaine et de la vie est un tout qui recherche l’intégrité physique du corps, l’équilibre de l’esprit, la solidarité face aux risques collectifs et aux épreuves individuelles. Les textes qui sont proposés vont plus loin que la simple information : ils ont aussi pour but de faire réfléchir et réagir aux questions que suscitent les événements d’actualité et les préoccupations quotidiennes de chacun.
La réalisation de ce dossier s’est faite dans le cadre de l’association X‑Santé, créée il y a dix-huit mois, conformément aux statuts de l’AX et à la loi de 1901. Elle rassemble désormais un grand nombre de membres, camarades de promotions allant de 1946 à 2000, et également des personnalités d’autres formations ; médecins, infirmiers, magistrats, avocats, ingénieurs, scientifiques de la recherche, consultants, hauts fonctionnaires, etc., trouvent ainsi l’opportunité d’évoquer le sujet de la santé dans le seul but de prendre du recul, de voir plus loin que le court terme, d’évoquer les problèmes présents et futurs pour leur chercher des solutions.
Bien entendu, ce numéro est celui de toute l’association, notamment parce que les auteurs des articles en sont sinon membres, du moins leurs relations proches. L’extension du réseau de l’association a conduit à créer un partenariat avec la Commission » éthique et droit de la santé » du Barreau de Paris, animée par Maître Laurence Azoux-Bacrie, désormais vice-présidente d’X-Santé, qui nous a fait l’amitié d’assurer la maîtrise d’œuvre de ce numéro et de nous faire partager ses sentiments de femme et de mère dans l’épreuve, dans un texte plein d’émotion.
Tout cela a conduit au choix d’articles traitant, d’une part de l’éthique et du droit, d’autre part de sujets humainement sensibles comme la médecine de tous les jours et la relation entre le praticien et le patient, le cancer, la qualité des soins, les difficultés et les errements de la situation française actuelle.
J’exprime ma haute considération et mes remerciements à tous les auteurs qui participent à ce numéro. Ils s’expriment à titre personnel, tout en étant en permanence au cœur des sujets qu’ils évoquent, dans des institutions comme le Tribunal de grande instance de Paris, le Comité consultatif national d’éthique, le Conseil national de l’Ordre des médecins, l’Agence nationale pour l’amélioration et l’évaluation des soins, les hôpitaux, les syndicats professionnels. J’aurais souhaité les présenter individuellement, mais la place me manque. Pour les rencontrer, les camarades, leurs parents et amis sont invités à nous rejoindre dans l’association, non pour y faire du prosélytisme ou de l’élitisme, mais pour partager une passion.
Car le monde de la santé est chaleureux, souriant et plein de vie quand il s’écarte des enjeux de pouvoir et du dogmatisme. Il se rencontre notamment » sur le terrain » dans les hôpitaux, les maisons de retraite médicalisées, etc. La vie de ces établissements ne laisse pas indifférent, il faut les connaître.
Cela me donne l’opportunité de conclure cet éditorial sur une note de bonheur et de reconnaissance. Je cite ceux dont on ne parle jamais, les soignants dévoués jour et nuit auprès des malades, les bénévoles qui aident les malades et leurs familles pour offrir un temps de réconfort, les maisons de soins palliatifs, les associations au service des enfants, etc. Que deviendrait la société s’ils cessaient d’agir et de vivre pour leur métier et leur engagement ? Au nom de l’association, je leur exprime une immense gratitude.
Enfin je remercie très chaleureusement le peintre Georges Mathieu de nous avoir permis d’illustrer la couverture de ce numéro avec une de ses œuvres intitulée Jaune et Rouge. C’est le choix de la lumière et de l’énergie qu’il fallait pour conforter une démarche passionnelle et polytechnicienne.