ÉDITORIAL
L’assemblage, dans le présent numéro de La Jaune et la Rouge, de quelques réflexions sur l’évolution de notre territoire dans la première moitié du XXIe siècle ne constitue pas une véritable étude prospective, même si certaines de ces réflexions émanent de prospectivistes chevronnés. Cet assemblage nous a paru cependant très instructif, autant par ses dissonances que par ses convergences.
Pourquoi cette exploration d’un avenir à près de cinquante ans ?
Parce que cet avenir, pas tellement lointain à certains points de vue, suscite une alternance d’espoirs et d’inquiétudes extrêmes, les uns et les autres nourris par des informations, des prises de position, qui cherchent à émouvoir plus qu’à départager le probable de l’insolite.
Pourquoi se limiter à 2050 et au territoire français ?
Parce que jusqu’à un tel horizon, l’avenir est enraciné dans le présent : les ruptures elles-mêmes y sont en germe. Au-delà les bifurcations à explorer seraient innombrables.
Parce que notre territoire, aussi bien dans ses dimensions physiques qu’humaines, en dit déjà beaucoup sur la société de demain et que ce choix dispense d’explorer un grand nombre de déterminants propres à d’autres pays. C’est la même raison qui nous a empêchés de parler pertinemment des départements et territoires d’Outre-mer, les estimant par ailleurs très solidaires de la prospérité de la France métropolitaine.
Bien évidemment, chaque auteur a placé notre petit morceau de planète dans son contexte mondial et européen, sur lequel Jacques LESOURNE (48) a apporté un éclairage utile.
Le lecteur remarquera que la plupart des articles, soucieux de rester en contact avec le réel connu et de ne pas s’évader dans la prophétie inspirée, se polarisent sur les conséquences prévisibles de nos comportements présents, ce qui rejoint la préoccupation actuelle du développement durable. Mais ils se terminent presque toujours par l’évocation de ruptures radicales, rompant le cours du long fleuve tranquille, comme il s’en est produit dans les siècles passés.
D’importantes facettes de l’avenir n’ont pas été traitées :
Telles que l’économie, la santé, l’énergie, l’éducation…, et l’utilisation de l’espace rural, dont la superficie représente pourtant 80 % du territoire français. Certaines de ces lacunes, telles l’énergie et la santé, ont été déjà comblées dans des numéros récents de La Jaune et la Rouge, d’autres, telles que l’espace rural, le seront dans un prochain numéro où une douzaine de pages leur ont été déjà réservées.
Puisse ce regard sur l’avenir passionner les jeunes générations, qui vivront cet avenir dans la force de leur âge.
N.D.L.R. : la richesse du sujet de ce numéro ayant donné lieu à une abondance de textes dépassant la pagination envisageable en mars 2005 pour notre revue, une seconde livraison poursuivra la présentation de ce thème, en principe en mai prochain. Nous remercions nos lecteurs de leur patience et nous excusons auprès des auteurs prévus dans cette seconde partie pour le délai apporté à la publication de leur article.