L’enseignement à l’École polytechnique

Dossier : L'École polytechniqueMagazine N°622 Février 2007Par Alain BAMBERGER (68)Par Gaultier d'ANDLAU
Par Henri-Jean DROUHIN (76)
Par Michel ROSSO (69)
Par Thanh-Tâm LÊ (X91)

Au cours des pre­mières années du XXIe siècle, le pay­sage de l’en­sei­gne­ment à l’É­cole poly­tech­nique a connu deux évo­lu­tions profondes :
 l’in­té­gra­tion du cycle ingé­nieur et de la for­ma­tion com­plé­men­taire en un Cycle poly­tech­ni­cien com­plet de quatre ans (réforme X 2000) ;
 la mise en place d’une Gra­duate School regrou­pant mas­ter et doc­to­rat, les deux cycles selon les­quels s’ar­ti­cule désor­mais, après la licence (bache­lor), l’en­sei­gne­ment supé­rieur dans la majo­ri­té des uni­ver­si­tés euro­péennes et mondiales.

Le Cycle poly­tech­ni­cien, pro­gramme phare de l’É­cole, se ren­force et s’en­ri­chit. Sa pre­mière phase (années 1 et 2) réaf­firme la lar­geur du spectre et la soli­di­té scien­ti­fique qui carac­té­risent l’in­gé­nieur poly­tech­ni­cien par­mi les diplô­més des meilleures for­ma­tions inter­na­tio­nales. Sa seconde phase (années 3 et 4) lui per­met d’ap­pro­fon­dir une dis­ci­pline, un sec­teur, un métier dans un cata­logue très élar­gi mais sélec­tif : écoles d’in­gé­nieurs fran­çaises en pleine moder­ni­sa­tion, for­ma­tions par la recherche et l’in­no­va­tion, spé­cia­li­sa­tions choi­sies dans les uni­ver­si­tés par­te­naires à l’é­tran­ger ; cette phase béné­fi­cie direc­te­ment du déve­lop­pe­ment des masters.

La Gra­duate School contri­bue à rendre l’É­cole poly­tech­nique, éta­blis­se­ment pro­fon­dé­ment fran­çais, plus lisible au-delà des pays d’où pro­viennent tra­di­tion­nel­le­ment nos élèves étran­gers. Les mas­ters ras­semblent sur deux ans plu­sieurs dizaines d’é­lèves poly­tech­ni­ciens optant pour une spé­cia­li­sa­tion de haut niveau et autant d’é­tu­diants ayant déjà acquis une solide for­ma­tion de base dans une grande uni­ver­si­té inter­na­tio­nale. Ils forment un vivier de grande qua­li­té pour l’É­cole doc­to­rale ; inver­se­ment, la thèse étant la for­ma­tion des experts par excel­lence dans de nom­breux pays, le déve­lop­pe­ment de nos mas­ters est indis­so­ciable d’un cycle Doc­to­rat tou­jours plus recon­nu, auquel la vita­li­té et l’am­bi­tion du Centre de recherche du cam­pus offrent l’en­vi­ron­ne­ment indispensable.

Ce sont ces deux piliers de l’É­cole poly­tech­nique d’au­jourd’­hui et de demain que nous pré­sen­tons ici.

La for­ma­tion « aca­dé­mique » s’ap­puie sur dix Dépar­te­ments ensei­gne­ment et recherche : Bio­lo­gie, Chi­mie, Infor­ma­tique, Mathé­ma­tiques, Mathé­ma­tiques appli­quées, Méca­nique, Phy­sique, Sciences éco­no­miques, Huma­ni­tés et sciences sociales, Langues et cultures et com­mu­ni­ca­tion. Ces Dépar­te­ments regroupent par dis­ci­pline tous les ensei­gnants de l’É­cole et tous les cher­cheurs de son Centre de recherche.

La for­ma­tion géné­rale humaine, mili­taire et spor­tive s’ap­puie sur la Direc­tion de la for­ma­tion humaine et mili­taire. Le site offre un large éven­tail d’ins­tal­la­tions spor­tives d’in­té­rieur ou de plein air, acces­sibles à tous les élèves et étudiants.

A) Le Cycle polytechnicien

La for­ma­tion poly­tech­ni­cienne a pour voca­tion de former :

• pour les entre­prises, des cadres à fort potentiel ;
• pour la recherche, des cher­cheurs de haut niveau ;
• pour les ser­vices de l’É­tat : de futurs hauts fonc­tion­naires aptes à abor­der les aspects les plus nova­teurs de l’É­tat de demain.

Il s’a­git d’une for­ma­tion d’in­gé­nieur avec double diplôme en quatre ans :

• trois ans pour le titre d’in­gé­nieur polytechnicien ;
• un an ou plus pour le second diplôme,
per­met­tant aux élèves d’en­trer dans la vie pro­fes­sion­nelle à la fin de leur contrat avec l’É­cole avec une solide for­ma­tion scien­ti­fique et tech­nique et leur don­nant tous les atouts pour pou­voir ensuite évo­luer dans leur carrière.

Les axes stra­té­giques de la for­ma­tion sont :

• une for­ma­tion scien­ti­fique mul­ti­dis­ci­pli­naire approfondie ;
• une for­ma­tion humaine concrète avec une forte ouver­ture sur l’extérieur ;
• une com­pé­tence pro­fes­sion­nelle s’ap­puyant sur l’ac­quis scien­ti­fique et des stages ;
• une expo­si­tion à l’international.

Cette for­ma­tion est conçue pour des élèves sélec­tion­nés très rigou­reu­se­ment et dis­po­sant d’une viva­ci­té d’es­prit, d’une forte capa­ci­té de tra­vail et d’une grande rapi­di­té d’ac­qui­si­tion de connaissances.

La for­ma­tion s’or­ga­nise en deux phases de deux ans :

• une pre­mière phase géné­ra­liste qui com­bine une for­ma­tion scien­ti­fique de haut niveau, for­te­ment mul­ti­dis­ci­pli­naire, et une for­ma­tion humaine en contact avec les réa­li­tés sociales et qui fait de l’é­lève un « Gra­dué en ingénierie » ;
• une seconde phase arti­cu­lant un appro­fon­dis­se­ment scien­ti­fique en année 3 et une spé­cia­li­sa­tion pro­fes­sion­nelle en année 4.

Le titre d’in­gé­nieur poly­tech­ni­cien, cou­ron­nant les années 1 à 3, et un second diplôme d’in­gé­nieur ou de mas­ter concluant l’an­née 4 per­mettent de déli­vrer le Diplôme de l’É­cole polytechnique.

Les stages et projets

La for­ma­tion com­porte quatre stages prin­ci­paux don­nant lieu cha­cun à rap­port écrit et sou­te­nance orale. Un stage ini­tial de for­ma­tion humaine de six mois. Ce stage effec­tué dans les armées ou dans des orga­nismes civils et, plus géné­ra­le­ment, la for­ma­tion humaine ont pour but :

• d’ou­vrir les élèves à d’autres réa­li­tés, sou­vent en rup­ture avec leur milieu social et sco­laire d’origine,
• de déve­lop­per les facul­tés d’a­dap­ta­tion, l’ou­ver­ture d’es­prit, la capa­ci­té à se connaître soi-même,
• d’ap­prendre à tra­vailler en équipe,
• de déve­lop­per le sens de l’en­ca­dre­ment et l’ap­ti­tude à communiquer,
• de déve­lop­per le sens des res­pon­sa­bi­li­tés et de l’in­té­rêt général,
• de déve­lop­per la connais­sance du milieu mili­taire pour les élèves français.

Un stage de quatre semaines de connaissance de l’entreprise en fin d’année 2

• éven­tuel­le­ment cou­plé à un stage lin­guis­tique, et effec­tué à l’é­tran­ger pour plus de la moi­tié de la promotion.

Un stage de recherche de trois mois ou plus en fin d’année 3

• effec­tué à l’é­tran­ger pour la moi­tié de la promotion.

Un stage de fin de formation professionnelle en entreprise ou à l’étranger

 de quatre à six mois, ache­vant la période de for­ma­tion complémentaire.

Les élèves doivent mener à bien :

• deux pro­jets per­son­nels signi­fi­ca­tifs par année d’études,
• tout au long de l’an­née 2, le Pro­jet scien­ti­fique col­lec­tif (PSC) est un tra­vail en com­mun sur une durée longue : les élèves se regroupent à leur ini­tia­tive par groupe de cinq et choi­sissent un sujet avec un tuteur en entre­prise ou labo­ra­toire de l’École.

La vie associative, culturelle et sportive

L’in­ter­nat est obli­ga­toire pour les élèves poly­tech­ni­ciens. Ils dis­posent de chambres indi­vi­duelles, les « caserts », équi­pées du télé­phone et d’une connexion Ether­net. Loger sur le cam­pus per­met aux élèves de par­ti­ci­per à la vie de l’É­cole. Deux bâti­ments sont réser­vés aux élèves mariés.

Le cam­pus abrite des loge­ments pour plus de 1 000 élèves et étu­diants et met à leur dis­po­si­tion de nom­breuses salles des­ti­nées aux acti­vi­tés libres, artis­tiques et cultu­relles ain­si qu’aux réceptions.

Les élèves sont repré­sen­tés par un bureau des élèves, la « Kès », élu par chaque pro­mo­tion nou­vel­le­ment arri­vée sur le cam­pus. La Kès gère les rela­tions avec les ensei­gnants, la direc­tion et les anciens élèves et anime la vie des promotions.

Les élèves béné­fi­cient d’une grande liber­té d’i­ni­tia­tive pour déve­lop­per des acti­vi­tés cultu­relles, artis­tiques, sociales ou spor­tives à tra­vers une cen­taine de clubs (binets).

La vie du cam­pus est ponc­tuée d’é­vé­ne­ments cultu­rels, de spec­tacles, de confé­rences, d’ex­po­si­tions et d’ac­ti­vi­tés de toutes sortes. Ces mani­fes­ta­tions sont géné­ra­le­ment ouvertes au public.

L’année 4 de spécialisation professionnelle


Un ensei­gnant au tableau
© Phi­lippe Lavialle – EP

Jus­qu’à la réforme X 2000, les ingé­nieurs poly­tech­ni­ciens diplô­més à l’is­sue d’un cycle de trois ans étaient liés à l’É­tat par un enga­ge­ment de durée variable selon leur orien­ta­tion pro­fes­sion­nelle. Ceux qui sou­hai­taient com­plé­ter leur for­ma­tion pou­vaient ain­si opter soit pour deux années en école d’ap­pli­ca­tion (grande école fran­çaise d’in­gé­nieurs), soit pour un DEA sui­vi d’une thèse, soit pour une for­ma­tion à l’é­tran­ger dûment accep­tée par l’É­cole. Les autres pou­vaient, en fonc­tion de leur clas­se­ment de sor­tie, inté­grer un Corps de l’État.

L’une des évo­lu­tions majeures appor­tées par la réforme est l’in­té­gra­tion, en un cycle de quatre ans, de la for­ma­tion d’in­gé­nieur poly­tech­ni­cien pro­pre­ment dite et d’une for­ma­tion à fina­li­té pro­fes­sion­nelle, réa­li­sée géné­ra­le­ment en grande école d’in­gé­nieurs par­te­naire ou dans le cadre d’un mas­ter en France ou à l’é­tran­ger. Le débou­ché vers les Corps reste natu­rel­le­ment acces­sible et encouragé.

Les formations d’ingénieur

Au-delà de la for­ma­tion géné­ra­liste et scien­ti­fique de l’É­cole poly­tech­nique, les cur­sus com­plé­men­taires pro­po­sés par les grandes écoles par­te­naires fran­çaises per­mettent aux élèves d’ac­qué­rir une connais­sance géné­rale et une com­pré­hen­sion appro­fon­die des sciences, des tech­niques et des appli­ca­tions indus­trielles plus spé­ci­fiques à un sec­teur ou à un métier.

Ces cur­sus de trois semestres com­prennent généralement :

• le stage d’op­tion qui conclut l’an­née 3 du cycle poly­tech­ni­cien, réa­li­sé la plu­part du temps dans un labo­ra­toire de recherche ins­ti­tu­tion­nelle ou indus­trielle, sous la cotu­telle de l’É­cole poly­tech­nique et de l’é­cole par­te­naire qui accueille l’é­lève en année 4 ;
 la par­tie aca­dé­mique de l’an­née 4, for­te­ment appuyée sur la seconde moi­tié du cycle ingé­nieur de l’é­cole par­te­naire et com­plé­tée par des cours et pro­jets spécifiques ;
• le stage de fin d’é­tudes, très majo­ri­tai­re­ment en entreprise.

Les for­ma­tions d’in­gé­nieur en par­te­na­riat sont actuel­le­ment orga­ni­sées avec :

 d’autres grandes écoles fran­ci­liennes : huit membres de Paris­Tech (Chi­mie Paris, ENGREF, ENSAE, ENSTA, INA-PG, Mines de Paris, Ponts & Chaus­sées, Télé­com Paris) et l’ENS Pétrole et Moteurs ;
 deux écoles du pôle mon­dial de com­pé­ti­ti­vi­té Aéro­nau­tique, Espace, Sys­tèmes embar­qués (AESE) (ENSEEIHT, SUPAERO).

Les élèves peuvent aus­si effec­tuer l’an­née 4 en der­nière par­tie d’un cycle ingé­nieur à l’é­tran­ger, par exemple en Alle­magne (RWTH Aachen, TU Karls­ruhe, TU Mün­chen, Uni Stutt­gart…), en Espagne (UPM, UPC), en Ita­lie (Poli­tec­ni­ci Mila­no e Tori­no) ou en Suède (KTH).

Les for­ma­tions de master
Les élèves peuvent éga­le­ment effec­tuer l’an­née 4 dans le cadre d’un mas­ter en France ou à l’étranger.

 pour un mas­ter fran­çais, en par­ti­cu­lier si l’É­cole poly­tech­nique en est un éta­blis­se­ment coha­bi­li­té, c’est la seconde année (M2) qui tient lieu d’an­née 4 ;
• lorsque le mas­ter est réa­li­sé dans une uni­ver­si­té étran­gère, la durée géné­rique est de trois à quatre semestres.

Une for­ma­tion de mas­ter regroupe le plus sou­vent autour d’un thème, d’un sec­teur ou d’une dis­ci­pline don­née des cours et pro­jets d’ap­pro­fon­dis­se­ment scien­ti­fiques et tech­niques, des ensei­gne­ments d’ou­ver­ture (langues, ges­tion de pro­jet, connais­sance de l’en­tre­prise…) et un stage de quatre à six mois.

Le cata­logue des for­ma­tions auto­ri­sées au titre de l’an­née 4 com­prend éga­le­ment un large éven­tail de mas­ters en Bel­gique, Bré­sil, Cana­da, Chine, Espagne, États-Unis, Israël, Ita­lie, Japon, Nor­vège, Pays-Bas, Royaume-Uni, Rus­sie, Sin­ga­pour, Suède, Suisse. L’offre cata­logue est régu­liè­re­ment remise à jour pour tenir compte de l’é­vo­lu­tion du pay­sage uni­ver­si­taire inter­na­tio­nal et de l’in­té­rêt mani­fes­té par les élèves.

Nombre d’é­lèves choi­sis­sant d’ef­fec­tuer un mas­ter au titre de leur année 4, par­mi les­quels la majo­ri­té de ceux qui entrent en M2 de l’É­cole poly­tech­nique, le font dans le cadre d’une for­ma­tion par la recherche ; le mas­ter débouche alors géné­ra­le­ment sur une thèse de doc­to­rat ou un Ph.D.

Les for­ma­tions pour les Corps de l’État
Au cours de l’an­née 3, les élèves fran­çais peuvent poser leur can­di­da­ture pour une admis­sion dans un Corps de fonc­tion­naires dont le recru­te­ment est assu­ré par l’É­cole poly­tech­nique. Les places offertes sont répar­ties en fonc­tion du clas­se­ment et de l’ordre de pré­fé­rence expri­mé par chaque can­di­dat. Une fois sélec­tion­nés, les élèves intègrent le Corps à la fin de l’an­née 3. Leur for­ma­tion de spé­cia­li­sa­tion s’ef­fec­tue alors sous le contrôle du Corps d’ac­cueil et sous le sta­tut de ce Corps.

B) La Graduate School

Le cycle poly­tech­ni­cien a démon­tré sa capa­ci­té à inté­grer des étu­diants inter­na­tio­naux de haut niveau. Néan­moins, l’har­mo­ni­sa­tion du nou­vel espace euro­péen de l’en­sei­gne­ment supé­rieur en licence/bache­lor – mas­ter – doc­to­rat (LMD) rend dif­fi­cile l’at­trac­tion à l’É­cole, pour les quatre ans du cycle ingé­nieur, des meilleurs étu­diants issus des bache­lors euro­péens ou amé­ri­cains. L’am­bi­tion d’ac­cueillir de tels étu­diants à haut poten­tiel conduit l’É­cole à déve­lop­per une offre com­plète de mas­ters, en forte syner­gie avec le cycle poly­tech­ni­cien qu’ils contri­buent à enri­chir en retour.

Le LMD et la mon­dia­li­sa­tion de l’é­co­no­mie, de l’en­sei­gne­ment supé­rieur et de la recherche confortent aus­si la posi­tion du doc­to­rat comme un diplôme inter­na­tio­nal de réfé­rence. Il est vital d’ir­ri­guer le Centre de recherche du cam­pus par un flux sou­te­nu de doc­to­rants d’ex­cel­lence recon­nue, issus des mas­ters de l’É­cole (ingé­nieurs poly­tech­ni­ciens com­pris) et des meilleurs mas­ters internationaux.

Toutes les grandes uni­ver­si­tés mon­diales rayonnent par leur offre aux niveaux mas­ter et doc­to­rat. L’É­cole poly­tech­nique doit donc, conjoin­te­ment à son cycle ingé­nieur, affir­mer sa pré­sence à tra­vers la Gra­duate School afin de prendre plei­ne­ment place par­mi les ins­ti­tu­tions inter­na­tio­nales de référence.

Programmes masters de l’École polytechnique


Remise des diplômes aux X 2001 en mars 2006

Dès 2001, soit trois ans avant la mise en place natio­nale du LMD, l’É­cole poly­tech­nique avait créé des spé­cia­li­sa­tions d’un an, les « Mas­ters en inno­va­tion tech­no­lo­gique ». Cen­trées autour d’un pro­jet indus­triel et s’ap­puyant sur plu­sieurs labo­ra­toires de l’É­cole et leurs entre­prises par­te­naires, elles accueillaient de jeunes poly­tech­ni­ciens et des étu­diants étran­gers ayant déjà sui­vi quatre années d’é­tudes uni­ver­si­taires et pour les­quels le for­mat du cycle ingé­nieur n’é­tait pas adapté.

Par ailleurs, l’É­cole poly­tech­nique par­ti­ci­pait à plus de trente DEA en coha­bi­li­ta­tion avec d’autres Écoles (pla­teau de Saclay, Paris­Tech…) et de grandes uni­ver­si­tés fran­ci­liennes (Paris VI, Paris VII, Paris XI…). L’ou­ver­ture inter­na­tio­nale de l’é­ta­blis­se­ment, déjà bien enga­gée au sein du cycle ingé­nieur, ren­dait indis­pen­sable la créa­tion de pro­grammes mas­ters qui per­mettent, d’une part, de refondre l’hé­ri­tage des anciens DEA dans des cur­sus en deux ans béné­fi­ciant éga­le­ment des cours de l’an­née 3 du cycle ingé­nieur et, d’autre part, de pour­suivre l’ef­fort enga­gé en 2001.

Les mas­ters de l’É­cole poly­tech­nique pro­posent aujourd’­hui un éven­tail de dix men­tions et dix-neuf spé­cia­li­tés, en coopé­ra­tion avec ses par­te­naires des anciens DEA aux­quels s’a­joutent désor­mais d’autres uni­ver­si­tés euro­péennes. Si l’an­née M2 pro­pose en majo­ri­té des spé­cia­li­tés « à fina­li­té recherche », l’É­cole exige un niveau et une den­si­té com­pa­rables pour ses spé­cia­li­tés à fina­li­té pro­fes­sion­nelle. Le débou­ché des spé­cia­li­tés recherche n’est nul­le­ment limi­té aux car­rières en recherche ins­ti­tu­tion­nelle ; nombre de leurs diplô­més sont embau­chés direc­te­ment en fin de mas­ter et, par ailleurs, plus de la moi­tié des doc­teurs de l’É­cole s’o­rientent vers l’en­tre­prise à l’is­sue de leur thèse. Les ins­crits en mas­ter se répar­tissent à qua­si-pari­té entre étu­diants fran­çais et res­sor­tis­sants étran­gers, ain­si qu’entre élèves du cycle poly­tech­ni­cien et étu­diants pro­ve­nant d’autres universités.

Les mas­ters couvrent l’en­semble des prin­ci­paux domaines du Centre de recherche de l’É­cole en bio­lo­gie, chi­mie, éco­no­mie, ges­tion, infor­ma­tique, ingé­nie­rie sys­tème, mathé­ma­tiques « pures » et « appli­quées », méca­nique, phy­sique. Le déve­lop­pe­ment des années à venir se concen­tre­ra sur ceux pour les­quels l’É­cole béné­fi­cie d’une forte tra­di­tion et d’ex­perts mon­dia­le­ment recon­nus, mais aus­si sur les « inter­faces fer­tiles » d’où naît l’in­no­va­tion et sur des spé­cia­li­tés émer­gentes comme les maté­riaux durables ou la fusion nucléaire.

Formation doctorale

Le doc­to­rat consti­tue le 3e cycle de for­ma­tion dis­pen­sé par l’É­cole. Il béné­fi­cie de la longue tra­di­tion poly­tech­ni­cienne d’exi­gence et de qualité.

Plus de cent doc­to­rants com­mencent une thèse chaque année (dont 20 % envi­ron en col­la­bo­ra­tion avec des entre­prises), dans l’une des spé­cia­li­tés du Centre de recherche de l’É­cole ou d’é­ta­blis­se­ments associés :
 Mathé­ma­tiques et informatique,
 Mécanique,
 Molé­cules, du solide au vivant,
 Physique,
 Éco­no­mie et sciences sociales.

La for­ma­tion doc­to­rale est prise en charge par l’É­cole doc­to­rale de l’X (EDX), qui a pour sou­ci constant la qua­li­té du diplôme de doc­teur de Poly­tech­nique. Cela implique notamment :

 en pre­mier lieu, bien évi­dem­ment, la qua­li­té de la for­ma­tion scien­ti­fique, assu­rée par le sui­vi des études et le contrôle de la sou­te­nance des thèses par des comi­tés d’experts ;
• un com­plé­ment de for­ma­tion extra­s­cien­ti­fique, l’EDX assure ce rôle spé­ci­fique de for­ma­tion en pro­po­sant aux doc­to­rants des « ensei­gne­ments com­plé­men­taires » qui répondent à plu­sieurs objec­tifs : com­plé­ter la culture scien­ti­fique, apprendre des tech­niques utiles, pré­pa­rer l’in­ser­tion à l’is­sue du doctorat ;
 l’at­trac­tion de doc­to­rants de qua­li­té : cela sup­pose, au-delà de la qua­li­té scien­ti­fique des labo­ra­toires du cam­pus, de faire une large publi­ci­té aux pos­si­bi­li­tés de thèse sur le cam­pus et d’as­su­rer aux doc­to­rants, en par­ti­cu­lier étran­gers, un accueil de qualité.

Trois ini­tia­tives ont ain­si per­mis, en 2005, d’ac­cueillir les nou­veaux doc­to­rants dans de bonnes conditions :

 l’or­ga­ni­sa­tion d’un « week-end d’accueil » ;
 une offre d’hé­ber­ge­ment éten­due dans des chambres d’é­lèves sur le cam­pus de Palaiseau ;
• enfin, en faveur des doc­to­rants étran­gers, une faci­li­ta­tion des pro­cé­dures administratives.

Par­mi les sources pos­sibles d’é­tu­diants, le Cycle poly­tech­ni­cien est bien enten­du sus­cep­tible de four­nir des étu­diants de grande qua­li­té : la Direc­tion de l’É­cole sou­haite d’ailleurs qu’un nombre crois­sant de ses élèves entre­prenne un doc­to­rat après leurs études d’in­gé­nieur. L’EDX pro­pose donc chaque année aux poly­tech­ni­ciens issus d’un M2 « recherche » des allo­ca­tions de thèse, et notam­ment les « allo­ca­tions de recherche cou­plées avec un moni­to­rat » (AMX) du minis­tère délé­gué à l’En­sei­gne­ment supé­rieur et à la Recherche, ain­si que les allo­ca­tions de thèse de la Délé­ga­tion géné­rale pour l’ar­me­ment (DGA).

L’un des rôles des for­ma­tions com­plé­men­taires pro­po­sées par l’EDX est d’ou­vrir les doc­to­rants au monde de l’en­tre­prise. Deux for­ma­tions sont plus pré­ci­sé­ment dis­pen­sées à cet effet : les « Doc­to­riales », stages de pré­pa­ra­tion des doc­to­rants à l’a­près-thèse et, notam­ment, de décou­verte de l’en­tre­prise, et la « Valo­ri­sa­tion des com­pé­tences acquises pen­dant la thèse », nou­velle for­ma­tion indi­vi­dua­li­sée, devant per­mettre à chaque doc­to­rant d’af­fir­mer sa com­pé­tence pro­fes­sion­nelle, sub­ven­tion­née par le minis­tère de la Recherche et mise en œuvre par l’As­so­cia­tion Ber­nard Grégory.

Une étude régu­lière per­met de connaître la situa­tion des doc­teurs deux ans après leur sou­te­nance. Celle menée en 2005 a ain­si mon­tré que la situa­tion pro­fes­sion­nelle est sta­bi­li­sée pour les deux tiers des doc­teurs, le tiers res­tant étant en « post­doc ». Par­mi les doc­teurs qui ont trou­vé un emploi stable, plus de la moi­tié a été recru­tée en entreprise.

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