Vers un véritable aggiornamento de l’X

Dossier : ParisTech, un chantier à l'ordre du jour de l'AXMagazine N°624 Avril 2007
Par Henri MARTRE (47)

La réflexion est main­te­nant ouverte sur l’a­ve­nir de l’É­cole poly­tech­nique et, comme il est sou­hai­table en pareil cas, diverses écoles de pen­sée s’ex­priment et le débat va son train, notre Pré­sident ayant conclu un pré­cé­dent débat au sein de notre Conseil par l’i­dée direc­trice : « l” X ne peut res­ter isolée ».
Cepen­dant, comme dans toute démarche pros­pec­tive, il convient de reve­nir aux fon­da­men­taux et aux réa­li­tés en se gar­dant des fic­tions et des rêves. Essayons donc de dres­ser le décor.

L’environnement économique

Mal­gré ses débor­de­ments, la cam­pagne élec­to­rale est révé­la­trice de la situa­tion de la France dans le monde et des pré­oc­cu­pa­tions de nos conci­toyens : la crois­sance est insuf­fi­sante pour dyna­mi­ser l’emploi et l’aug­men­ta­tion du niveau de vie ; le défi­cit com­mer­cial et le niveau de la dette sont inquié­tants ; la construc­tion euro­péenne por­teuse de nos espoirs, mais aus­si de nos pré­oc­cu­pa­tions, est en panne ; la mon­dia­li­sa­tion se pour­suit mal­gré ses dis­tor­sions de concur­rence. On en conclut que pour nous, puis­sance indus­tria­li­sée, la clé de l’a­ve­nir c’est l’in­no­va­tion qui nous per­met de res­ter en avance par rap­port aux puis­sances émer­gentes et ain­si d’é­chap­per aux contraintes d’une com­pé­ti­tion biai­sée. C’est le jeu des États-Unis et du Japon et ce doit être aus­si celui de la France.

Et on est ain­si ame­né à ana­ly­ser notre cycle ver­tueux : for­ma­tion-recherche-inno­va­tion-com­pé­ti­ti­vi­té-crois­sance et à consta­ter ses lacunes : for­ma­tion insuf­fi­sam­ment orien­tée vers les besoins réels de l’é­co­no­mie, recherche trop publique et décon­nec­tée de ses appli­ca­tions, inno­va­tion man­quant de pros­pec­tive et de vigueur, le court terme ayant ten­dance à enva­hir nos gouvernances.

Et c’est ain­si que l’on voit fleu­rir dans les pro­grammes de nos can­di­dats les idées d’aug­men­ter les efforts en matière de for­ma­tion et de recherche et de pro­mou­voir des réformes pour en accroître l’ef­fi­ca­ci­té. Une fois les nou­velles auto­ri­tés mises en place, le sys­tème des grandes écoles sera mis sur la sel­lette et âpre­ment discuté.

Les besoins des entreprises

Les admi­nis­tra­tions ayant leur propre sys­tème de recru­te­ment et de for­ma­tion adap­té à leurs besoins, c’est sur­tout aux entre­prises que l’on doit pen­ser quand on réflé­chit aux fina­li­tés de notre ensei­gne­ment supé­rieur. Il en existe de toutes natures, petites, moyennes, grandes et géantes, et elles ont des acti­vi­tés qui, sui­vant leur spé­ci­fi­ci­té, peuvent être de proxi­mi­té, régio­nales ou mon­diales, mais elles exercent toutes un « métier ».

Et on constate une ten­dance géné­rale à se concen­trer sur le « cœur de métier » en se consa­crant à une spé­cia­li­té et en délé­guant tout ce qui n’est pas la concep­tion du pro­duit, son éla­bo­ra­tion finale et sa vente. Cette spé­cia­li­sa­tion à outrance s’ex­plique par l’ex­pan­sion rapide et la com­plexi­té crois­sante de leur envi­ron­ne­ment et l’am­pleur des inves­tis­se­ments maté­riels et humains néces­saires pour y faire face.

Qu’il s’a­gisse des bases scien­ti­fiques, des tech­no­lo­gies, des pro­cé­dés de pro­duc­tion, des clients, des concur­rents, des carac­té­ris­tiques éco­no­miques et poli­tiques des dif­fé­rents mar­chés…, le volume des connais­sances à acqué­rir et de l’ex­pé­rience à accu­mu­ler devient de plus en plus gigan­tesque. La direc­tion d’une affaire est donc un tra­vail d’é­quipe où cha­cun doit être au som­met de sa spécialité.

On com­prend donc que les entre­prises soient par­ti­cu­liè­re­ment exi­geantes pour l’embauche de leurs col­la­bo­ra­teurs et qu’elles prêtent une atten­tion par­ti­cu­lière à leur for­ma­tion de base qui pré­fi­gure leur capa­ci­té à assi­mi­ler la connais­sance du « métier ». À cet égard on conçoit faci­le­ment qu’un diplôme « Paris­Tech » ne donne aucune indi­ca­tion en ce qui concerne la durée des études et leur conte­nu et ne consti­tue en rien une réfé­rence exploi­table. S’a­gis­sant d’in­gé­nieurs, on exi­ge­ra évi­dem­ment que les bases scien­ti­fiques et tech­niques de l’en­sei­gne­ment sui­vi cor­res­pondent à la spé­cia­li­té de l’en­tre­prise et le CV sera déterminant.

Il ne faut pas se faire d’illu­sions : il s’a­git là d’une ten­dance lourde car on a trop négli­gé dans notre pays le fac­teur « com­pé­tences » pour l’at­tri­bu­tion de res­pon­sa­bi­li­tés de haut niveau et il en est résul­té des déboires de grande ampleur. La prise de conscience de ce phé­no­mène se déve­loppe rapi­de­ment et il faut s’at­tendre à un chan­ge­ment de culture à cet égard.

Notre enseignement supérieur et son rayonnement international

Il y a déjà long­temps que nos éta­blis­se­ments d’en­sei­gne­ment supé­rieur, en par­ti­cu­lier nos grandes écoles, se sont pré­oc­cu­pés d’at­ti­rer les élèves étran­gers et par consé­quent d’af­fir­mer leur répu­ta­tion et leur rayon­ne­ment dans le monde. C’est ain­si que les pro­mo­tions de l’X com­portent une cen­taine d’é­tran­gers par­mi quatre cents Fran­çais. Il est cer­tain en effet que la recon­nais­sance de la qua­li­té de notre for­ma­tion, tant en ce qui concerne les Fran­çais que les étran­gers dis­per­sés dans le monde, est un élé­ment essen­tiel de notre compétitivité.

La mau­vaise place de la France dans le clas­se­ment de Shan­ghai de 2003 a donc créé un trau­ma­tisme pro­fond et on a cher­ché à en déter­mi­ner les rai­sons et à en pro­mou­voir les remèdes. On a alors pen­sé que l’ef­fet de taille était déter­mi­nant, que le nombre d’é­tu­diants était le fac­teur essen­tiel de la répu­ta­tion et que par rap­port à de grandes ins­ti­tu­tions anglo-saxonnes, nos écoles supé­rieures ne fai­saient pas le poids.

Le gou­ver­ne­ment a alors déci­dé de repen­ser une orga­ni­sa­tion trop écla­tée avec des éta­blis­se­ments trop petits et a créé les « pôles de recherche et d’en­sei­gne­ment supé­rieur » (PRES) et dans le même état d’es­prit les « réseaux thé­ma­tiques de recherche avan­cée » (RTRA).

Ceci est d’ailleurs à rap­pro­cher des ini­tia­tives qui ont été prises pour ras­sem­bler des entre­prises au sein des « pôles de compétitivité ».

Les écoles avaient elles-mêmes pris des ini­tia­tives dans le même sens et c’est ain­si qu’a été créé Paris­Tech, asso­cia­tion à laquelle l’X a adhé­ré et qui a obte­nu le label PRES. Ce mou­ve­ment a incon­tes­ta­ble­ment un cer­tain suc­cès car on assiste à une flo­rai­son d’as­so­cia­tions d’é­coles dont l’ob­jec­tif pre­mier est d’as­seoir leur image à l’é­tran­ger, mais aus­si d’ex­ploi­ter leurs syner­gies de façon en accroître l’ef­fi­ca­ci­té. C’est ain­si qu’on a décer­né 9 PRES pour des asso­cia­tions concer­nant 49 établissements.

On a pu s’in­ter­ro­ger sur la nature réelle de ces asso­cia­tions car on a vu cir­cu­ler, notam­ment pour Paris­Tech, les termes d’in­té­gra­tion, de fédé­ra­tion, de gou­ver­nance si bien qu’on pou­vait pen­ser qu’il s’a­gis­sait de fusions d’é­coles. Il s’a­git en réa­li­té de « clubs » qui ont pour mis­sion de pro­mou­voir et éven­tuel­le­ment de gérer des acti­vi­tés com­munes, et qui n’at­tentent en rien à l’in­dé­pen­dance de leurs membres.

C’est ain­si qu’on peut natu­rel­le­ment adhé­rer à plu­sieurs clubs. Pour ne citer que cer­tains membres de Paris­Tech et sans être exhaus­tif, les Mines appar­tiennent aus­si au GEM, les Télé­coms au GET, les Ponts à l’É­cole d’é­co­no­mie de Paris et tous se retrouvent dans la Confé­rence des grandes écoles. Il est évident que si l’on vou­lait aller à de véri­tables fusions, ou même fédé­ra­tions, com­por­tant une gou­ver­nance com­mune, ce serait une autre affaire car il fau­drait impli­quer leurs pro­prié­taires et sur­mon­ter de nom­breux obs­tacles cultu­rels et administratifs.

Le revers de la médaille, c’est que la faci­li­té qu’offre la consti­tu­tion de clubs va à l’en­contre de l’ob­jec­tif pour­sui­vi. Si l’i­mage de notre ensei­gne­ment supé­rieur était per­tur­bée par le nombre des acteurs, elle devient fran­che­ment floue et confuse avec la pro­li­fé­ra­tion des clubs, dont cer­tains sont hété­ro­clites parce que basés sur la géo­gra­phie plu­tôt que sur la notion de « métier ».

Si l’on ajoute que beau­coup de nos écoles ont des déno­mi­na­tions his­to­riques tout à fait res­pec­tables, mais qui ne cor­res­pondent plus à ce qu’elles sont deve­nues au XXIe siècle, on ima­gine faci­le­ment que l’i­mage que nous don­nons à l’é­tran­ger, et même en France, est celle d’un cer­tain désordre, certes géné­ra­teur de créa­ti­vi­té, mais néan­moins dissuasif.

L” X en perspective

En France et même à l’é­tran­ger l’X a une image pres­ti­gieuse mais quelque peu désuète. Son sta­tut mili­taire et l’u­ni­forme de ses élèves y sont pour quelque chose, mais sur­tout on la situe mal dans les cur­sus uni­ver­si­taires. Des efforts méri­toires ont été faits pour la rendre cohé­rente avec les usages inter­na­tio­naux mais sa sin­gu­la­ri­té reste un obs­tacle pour l’at­trac­ti­vi­té des étrangers.

La défi­ni­tion actuelle de sa mis­sion est pour­tant sans ambi­guï­té : « L’É­cole poly­tech­nique a pour mis­sion de for­mer des hommes et des femmes capables de conce­voir et de mener des acti­vi­tés com­plexes et inno­vantes au plus haut niveau mon­dial, en s’ap­puyant sur une culture à domi­nante scien­ti­fique d’une éten­due, d’une pro­fon­deur et d’un niveau excep­tion­nels, ain­si que sur une forte capa­ci­té de tra­vail et d’a­ni­ma­tion .» Ain­si tout est dit : l’X serait par­fai­te­ment adap­té à la conduite des affaires dans une pers­pec­tive mondiale.

On constate cepen­dant que sur les 400 élèves d’une pro­mo­tion sor­tant de l’X, 250, dont 100 fonc­tion­naires, entrent dans des écoles dites d’ap­pli­ca­tion et les 150 autres vont pour­suivre leurs études à l’é­tran­ger. Ain­si la défi­ni­tion de la mis­sion de l’É­cole reste valable, mais à condi­tion de com­prendre que son ensei­gne­ment doit être com­plé­té par une spé­cia­li­sa­tion à acqué­rir dans d’autres ins­ti­tu­tions. Ce sont les écoles d’ap­pli­ca­tion que l’É­tat a créées pour la for­ma­tion de ses fonc­tion­naires, dis­po­si­tif avan­ta­geu­se­ment com­plé­té par d’autres for­ma­tions, notam­ment étrangères.

Ain­si l’X n’est en réa­li­té qu’un élé­ment d’un ensemble de for­ma­tion d’in­gé­nieurs carac­té­ri­sé par une sélec­tion rigou­reuse, une culture scien­ti­fique de haut niveau et un éven­tail de spé­cia­li­sa­tions de hautes tech­no­lo­gies. Cet ensemble cohé­rent reste souple en ce sens qu’il com­porte des for­ma­tions longues, de type Bac + 7 impli­quant un pas­sage par l’X, et des for­ma­tions plus courtes de type Bac + 5. Il per­met éga­le­ment de pour­suivre ailleurs la spé­cia­li­sa­tion nécessaire.

Bien que datant de plus de deux cents ans, et moyen­nant les adap­ta­tions néces­saires, ce dis­po­si­tif a fait ses preuves et lar­ge­ment contri­bué à pla­cer la France dans le pelo­ton de tête des hautes tech­no­lo­gies. Il ne faut pas oublier que dans ses visions d’a­ve­nir, le géné­ral de Gaulle a pla­cé très haut les objec­tifs à atteindre dans les domaines nucléaire, aéro­nau­tique et spa­tial. Rien de tout cela n’au­rait été pos­sible si notre pays n’a­vait pas dis­po­sé de corps d’in­gé­nieurs dont la culture scien­ti­fique et tech­nique et les capa­ci­tés de conduite des pro­jets per­met­taient de rele­ver de pareils défis.

Qua­rante ans plus tard, les posi­tions de la France ont été conso­li­dées mais les défis de la mon­dia­li­sa­tion ne nous laissent aucun répit et l’en­semble que nous pour­rions appe­ler « Uni­ver­si­té Poly­tech­nique » est de plus en plus néces­saire au déve­lop­pe­ment de notre éco­no­mie natio­nale. Il reste cepen­dant frag­men­té et dis­per­sé, ce qui porte pré­ju­dice à son iden­ti­té, à son image et à son efficacité.

Le regroupement des forces

Le regrou­pe­ment juri­dique sous forme de fédé­ra­tion de la dizaine d’é­coles ain­si défi­nie a un sens car il cor­res­pond à la réa­li­té que consti­tue l’en­semble des filières d’en­sei­gne­ment qui ont fait leurs preuves. Il a un sens éga­le­ment car il contri­bue à la concen­tra­tion réelle de notre ensei­gne­ment supé­rieur, à l’en­contre de la confu­sion et en faveur de l’i­den­ti­té et de l’i­mage. Il a un sens enfin car ces écoles appar­tiennent au même pro­prié­taire, l’É­tat, qui a le devoir de conso­li­der, ratio­na­li­ser et déve­lop­per cet ensemble dans un sou­ci d’ef­fi­ca­ci­té et d’économie.

La déci­sion cor­res­pon­dante n’est donc pas à prendre au niveau des écoles qui seront cer­tai­ne­ment réti­centes car elles sont atta­chées à leur indé­pen­dance, ni au niveau des admi­nis­tra­tions pour la même rai­son, mais au plus haut niveau de l’É­tat dans l’in­té­rêt supé­rieur de la nation.

La dis­per­sion géo­gra­phique des écoles cor­res­pon­dantes est néan­moins un incon­vé­nient qui devra être sur­mon­té. Elle ne peut être un argu­ment pour ne rien faire car elle condui­rait à exclure Supaé­ro et l’E­NAC, comme on l’a fait dans Paris­Tech, alors que ces deux écoles contri­buent lar­ge­ment à l’i­mage « hautes tech­no­lo­gies » de notre pays. Les tech­no­lo­gies de l’in­for­ma­tion sont là pour abo­lir les dis­tances : ce que les entre­prises savent faire au plan mon­dial, les écoles le feront au plan national.

Il est cer­tain que ce regrou­pe­ment struc­tu­rel va dans le sens de l’his­toire. Il cor­res­pond à un vaste mou­ve­ment de concen­tra­tion à l’é­chelle mon­diale, qu’il s’a­gisse des nations ou des entre­prises. Faut-il pour cela condam­ner les clubs qui sont d’une toute autre nature ? Cer­tai­ne­ment pas : s’il existe des affi­ni­tés qui se tra­duisent par des ini­tia­tives heu­reuses, il n’y a pas lieu d’y faire obs­tacle, pour peu qu’on reste conscient de leurs limites.

Il appa­raît cepen­dant de plus en plus un nou­veau mode d’ex­ploi­ta­tion de syner­gies : le « Cam­pus », c’est-à-dire le regrou­pe­ment phy­sique de moyens d’en­sei­gne­ment, de recherche et d’in­dus­trie rele­vant des mêmes dis­ci­plines, de façon à favo­ri­ser le fonc­tion­ne­ment du cycle ver­tueux défi­ni ci-des­sus. À cet égard l’Ae­ros­pace Cam­pus de Tou­louse, situé au cœur de l’Ae­ros­pace Val­ley, consti­tue cer­tai­ne­ment un exemple, en ce sens qu’il réa­lise bien la sym­biose recher­chée et qu’il jouit d’une très forte image à l’étranger.

Certes le Cam­pus de Palai­seau existe déjà : l’X et ses labo­ra­toires en consti­tuent le cœur, l’ar­ri­vée de Thales lui donne une forte image indus­trielle, la proxi­mi­té de Supe­lec consti­tue une oppor­tu­ni­té, le pro­jet d’im­plan­ta­tion de l’ENS­TA le ren­force. Compte tenu de la forte den­si­té des implan­ta­tions rele­vant des tech­no­lo­gies de l’in­for­ma­tion et de la com­mu­ni­ca­tion dans la région pari­sienne, il paraît oppor­tun d’é­ta­blir à Palai­seau un « Info­com Cam­pus » de noto­rié­té inter­na­tio­nale. Encore fau­drait-il que l’ENST se déplace à Palai­seau ce qui ne paraît pas insur­mon­table compte tenu de la vétus­té de la rue Barrault.

Une ambition pour la France

Il est vital pour notre pays de gagner la bataille de l’in­no­va­tion et il doit s’en don­ner les moyens. Il faut pour cela qu’il déve­loppe les « avan­tages com­pa­ra­tifs » dont il dis­pose et on constate à cet égard que ses tra­di­tions scien­ti­fiques lui ont don­né une place impor­tante dans les hautes tech­no­lo­gies. Dans ce domaine nous dis­po­sons d’en­tre­prises remar­quables qui ont su s’in­ter­na­tio­na­li­ser et ain­si faire face à la com­pé­ti­tion mon­diale. Nos suc­cès sont dus pour une large part au poten­tiel humain for­mé dans les filières X + écoles d’ap­pli­ca­tion et ce dis­po­si­tif doit être pré­ser­vé, amé­lio­ré et développé.

Pour faire face aux immenses défis qui se pré­sentent à nous, il est donc pro­po­sé d’une part de fédé­rer les dix écoles qui orga­nisent ces filières pour leur don­ner la pleine effi­ca­ci­té néces­saire et d’autre part de ren­for­cer le cam­pus de Palai­seau en y créant un « Info­com campus ».

Il n’é­chap­pe­ra à per­sonne que ces ini­tia­tives ne peuvent pas se déve­lop­per à par­tir d’un consen­sus géné­ral. Trop de cultures dif­fé­rentes et d’in­té­rêts cor­po­ra­tistes se heurtent sur un tel sujet. L’É­tat a donc à inter­ve­nir à un double titre : comme man­da­taire des citoyens pour pro­mou­voir les inté­rêts de la col­lec­ti­vi­té natio­nale et ceux-là sont fon­da­men­taux, et aus­si comme pro­prié­taire de ces institutions.

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OULESrépondre
1 mars 2012 à 21 h 24 min

Uni­ver­si­té Poly­tech­nique ?
Ce beau plai­doyer pour un aggior­na­men­to de l’X est incom­plet, parce qu’il ne traite pas deux ques­tions concer­nant le recru­te­ment et la recherche : ce sont les meilleurs bache­liers qui vont vers l’X et pas les uni­ver­si­tés, et ce sont les uni­ver­si­tés qui dis­posent de l’argent public pour la recherche, et beau­coup moins les grandes écoles d’ingénieurs.
Il faut donc avoir le cou­rage d’a­bor­der les ques­tions du recru­te­ment des élèves ingé­nieurs (déjà enga­gé par des accords avec cer­taines uni­ver­si­tés), et aus­si des par­cours par la recherche uni­ver­si­taire avant de ser­vir dans l’industrie.
Et aus­si poser la ques­tion de l’ob­so­les­cence des corps d’E­tat dans le XXI° siècle : pas seule­ment ceux tech­niques, mais aus­si ceux en sor­tie de l’E­NA (ins­pec­tion des finances notamment).
La récente prise de conscience des retards et erreurs de la France dans l’é­co­no­mie pro­duc­tive – agro­no­mique et indus­trielle – créa­trice de richesses est un excellent prisme pour ces remises en question.

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