La Finlande et l’Europe

Dossier : Libres ProposMagazine N°545 Mai 1999Par : Pertti TORSTILA, directeur des affaires politiques, ministère des Affaires étrangères de Finlande

Le groupe X‑Europe, pré­si­dé par notre cama­rade Ber­nard Caba­ret (58), a tenu son Assem­blée géné­rale le 23 novembre 1998 à Paris.
À cette occa­sion, Mon­sieur Pert­ti Tors­ti­la, direc­teur des Affaires poli­tiques au minis­tère des Affaires étran­gères de Fin­lande, a pro­non­cé l’al­lo­cu­tion sui­vante que La Jaune et la Rouge est très hono­rée de reproduire.

Paysage de Finlande
© OFFICE NATIONAL DU TOURISME DE FINLANDE

Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

C’est vrai­ment un grand plai­sir pour moi d’as­sis­ter à cette réunion du groupe X‑Europe aujourd’­hui ici à Paris où, pen­dant plu­sieurs années, j’ai élu domi­cile et qui fut aus­si le lieu de mes études pen­dant ma sco­la­ri­té à l’E­NA en 1980–1981, et de ren­con­trer plu­sieurs amis et anciens élèves de l’École.

Les orga­ni­sa­teurs de cette réunion m’ont deman­dé de vous par­ler aujourd’­hui sur le sujet « La Fin­lande et l’Eu­rope », une demande que j’ai accep­tée avec grand plaisir.

L’adhésion à l’Union européenne – une étape importante

Pen­dant toute son his­toire la Fin­lande a été située à la fron­tière des sphères poli­tiques et cultu­relles de l’Oc­ci­dent et de l’O­rient, mais elle a tou­jours été cultu­rel­le­ment et socia­le­ment rat­ta­chée au côté occi­den­tal. La géo­po­li­tique a néan­moins tou­jours joué un rôle mar­quant dans la poli­tique étran­gère finlandaise.

Avec son adhé­sion, le 1er jan­vier 1995, à l’U­nion euro­péenne, on peut dire que la Fin­lande a enfin pris la place qui lui reve­nait, confor­mé­ment à son iden­ti­té natio­nale, dans la com­mu­nau­té des nations de l’Eu­rope de l’Ouest.

Ain­si, l’adhé­sion de la Fin­lande à l’U­nion euro­péenne a consti­tué une étape impor­tante dans notre his­toire. L’ap­par­te­nance, pen­dant des siècles, à la sphère de la civi­li­sa­tion euro­péenne a tou­jours été une évi­dence, mais ce n’est que l’adhé­sion à l’U­nion euro­péenne qui a per­mis de confé­rer aux rela­tions qu’en­tre­tient la Fin­lande avec le conti­nent leur carac­tère spé­ci­fique. La coopé­ra­tion étroite menée depuis ces der­nières années sur la base des valeurs et inté­rêts com­muns a per­mis de pré­ci­ser la posi­tion de la Fin­lande vis-à-vis du reste du monde. Cette adhé­sion a éga­le­ment modi­fié l’o­pi­nion des Fin­lan­dais d’eux-mêmes.

Pen­dant la guerre froide, la Fin­lande a su res­ter, tant d’un point de vue poli­tique, éco­no­mique que cultu­rel, un pays neutre. La neu­tra­li­té, aujourd’­hui un concept pas­sé pour nous, se fon­dait sur la déci­sion d’un peuple aspi­rant à l’in­dé­pen­dance de se tenir à l’é­cart des conflits poli­tiques. L’ap­par­te­nance à l’U­nion euro­péenne nous signi­fie l’en­ga­ge­ment total aux obli­ga­tions com­munes. Dans une union on n’est pas neutre.

Lors de son adhé­sion à l’U­nion euro­péenne la Fin­lande était, du point de vue de son éco­no­mie, de la struc­ture de son indus­trie ou encore de son PIB, plus avan­cée que de nom­breux anciens pays membres. Depuis, la Fin­lande s’est effor­cée de res­pec­ter les objec­tifs fixés, notam­ment en rem­plis­sant, par­mi les pre­miers pays, les cri­tères de conver­gence. La Fin­lande va faire par­tie de la troi­sième phase de l’U­nion éco­no­mique et moné­taire, l’UEM, qui sera mise en appli­ca­tion au début de l’an­née pro­chaine, ce qui signi­fie un évé­ne­ment his­to­rique en Europe, et aus­si mondialement.

Les chan­ge­ments pro­fonds résul­tant de l’adhé­sion ont été res­sen­tis aus­si dans le domaine de la culture. Cela c’est tra­duit, par exemple, par une inten­si­fi­ca­tion rapide de l’ap­pren­tis­sage du fran­çais. En quelques années, l’ap­pren­tis­sage du fran­çais par­mi les adultes en Fin­lande a doublé.

La Finlande en Europe – les voisins

Les rela­tions de la Fin­lande avec ses régions voi­sines vont res­ter d’im­por­tance pri­mor­diale pour nous. L’adhé­sion de la Fin­lande, de la Suède et du Dane­mark à l’U­nion euro­péenne n’a nul­le­ment mis en ques­tion la coopé­ra­tion nor­dique, qui se pour­suit tou­jours entre les cinq pays nor­diques. La Nor­vège et l’Is­lande n’ont pas adhé­ré à l’U­nion euro­péenne, même si tous les pays nor­diques font par­tie de l’Es­pace éco­no­mique euro­péen. C’est à pro­pre­ment par­ler à cause de cette situa­tion que les ins­tances de la coopé­ra­tion nor­dique sont deve­nues d’im­por­tantes arènes pour trai­ter des ques­tions d’in­té­gra­tion européenne.

La coopé­ra­tion nor­dique a pris une nou­velle dimen­sion grâce au lien qui a été éta­bli avec les trois pays Baltes rede­ve­nus indé­pen­dants (l’Es­to­nie, la Let­to­nie, la Litua­nie). À l’ins­tar de la Fin­lande avec l’Es­to­nie, les pays nor­diques s’ef­forcent, bila­té­ra­le­ment, d’af­fer­mir les bases de l’in­dé­pen­dance des pays Baltes, de sta­bi­li­ser leur éco­no­mie et leur poli­tique et de les inté­grer dans les struc­tures de coopé­ra­tion euro­péennes. Tout cela les pré­pare pour l’adhé­sion à l’U­nion européenne.

La muta­tion poli­tique euro­péenne a aus­si ouvert des pers­pec­tives d’une coopé­ra­tion plus éten­due et plus diver­si­fiée dans la région de la mer Bal­tique. Au regard des objec­tifs poli­tiques de la Fin­lande, il est signi­fi­ca­tif que le Conseil des États rive­rains de la mer Bal­tique com­prenne de nou­veaux et d’an­ciens membres de l’U­nion euro­péenne, des pays dési­reux d’y adhé­rer ain­si que la Rus­sie. La région de la mer Bal­tique pren­dra une place impor­tante dans la coopé­ra­tion entre l’U­nion et la Russie.

Les régions voi­sines, autre­ment dit Saint-Péters­bourg, la Caré­lie et la pénin­sule de Kola, dominent la coopé­ra­tion bila­té­rale fin­no-russe. Les ques­tions d’en­vi­ron­ne­ment et de sécu­ri­té nucléaire (cen­trales nucléaires) y occupent la pre­mière place. De même, le com­merce entre les deux pays, qui s’é­tait effon­dré avec le déman­tè­le­ment de l’U­nion sovié­tique, a été réac­ti­vé, pre­nant de nou­velles formes grâce à la réforme éco­no­mique entre­prise en Russie.

Les rela­tions entre la Fin­lande et la Rus­sie res­tent impor­tantes aus­si dans la nou­velle situa­tion en Europe. La forte implan­ta­tion mili­taire de la Rus­sie à proxi­mi­té de la fron­tière orien­tale fin­lan­daise n’est pas consi­dé­rée comme un pro­blème bila­té­ral, mais nous res­tons atten­tifs et sou­li­gnons l’im­por­tance du Trai­té sur la limi­ta­tion des forces armées conven­tion­nelles en Europe.

Dans l’U­nion euro­péenne, la Fin­lande œuvre acti­ve­ment à l’é­ta­blis­se­ment de liens avec la Rus­sie et au sou­tien de sa poli­tique de réforme, notam­ment en fai­sant pro­gres­ser et en met­tant à pro­fit le pro­gramme TACIS d’as­sis­tance tech­nique. Sans une poli­tique de longue haleine, un cli­vage réel – nor­ma­tif et maté­riel – menace d’ap­pa­raître aux fron­tières ouest de la Russie.

La dimen­sion sep­ten­trio­nale – ou la dimen­sion nor­dique – à savoir les régions du nord extra-euro­péennes devient une com­po­sante de plus en plus impor­tante dans les rela­tions exté­rieures de l’U­nion euro­péenne. Les régions de Barents et de la Rus­sie du nord-ouest offrent de nom­breux débou­chés grâce à leurs res­sources pétro­lières et de gaz natu­rel. Le déve­lop­pe­ment de l’in­dus­trie fores­tière et de l’in­fra­struc­ture de la région, notam­ment du réseau de trans­port et d’éner­gie, pro­fi­te­ra, à long terme, à toute l’Eu­rope. Le Conseil de Barents est un par­fait exemple d’ins­tance régio­nale dépas­sant les fron­tières de l’U­nion euro­péenne et ren­for­çant la dimen­sion nor­dique de celle-ci.

La Finlande membre de l’Union européenne

Lorsque, pen­dant la guerre froide, la Fin­lande par­ti­ci­pait à la coopé­ra­tion euro­péenne, une dis­tinc­tion était faite entre objec­tifs éco­no­miques et objec­tifs poli­tiques. Membre de l’U­nion euro­péenne, la Fin­lande donne sa pleine contri­bu­tion aus­si bien à la coopé­ra­tion éco­no­mique que sociale et poli­tique de l’U­nion. Comme je viens de le dire, la Fin­lande va par­ti­ci­per, confor­mé­ment au trai­té de Maas­tricht, à la troi­sième phase de l’U­nion éco­no­mique et moné­taire (UEM) à comp­ter de 1999.

Région lacustre de Saimaa.
Région lacustre de Saimaa.
© OFFICE NATIONAL DU TOURISME DE FINLANDE

En matière de poli­tique exté­rieure et de sécu­ri­té com­mune (PESC), la Fin­lande reste atta­chée à son carac­tère inter­gou­ver­ne­men­tal et à son indé­pen­dance des déci­sions des États membres, notam­ment en matière de défense et dans d’autres domaines vitaux.

Les com­po­sants tra­di­tion­nels de la poli­tique étran­gère de la Fin­lande (coopé­ra­tion nor­dique, rap­ports avec les pays de l’ex-Union sovié­tique, action à l’Or­ga­ni­sa­tion pour la Sécu­ri­té et la Coopé­ra­tion en Europe (OSCE) et aux Nations unies) ont pris une dimen­sion nou­velle depuis l’adhé­sion de la Fin­lande à l’U­nion euro­péenne. La même consta­ta­tion vaut avec l’aide au déve­lop­pe­ment. Par le biais de la PESC, la Fin­lande par­ti­cipe plei­ne­ment à l’exa­men des ques­tions inter­na­tio­nales dans le cadre de l’U­nion euro­péenne, même si les rela­tions bila­té­rales, par exemple avec les États-Unis et les pays voi­sins, gardent une impor­tance natio­nale pour la Finlande.

En sa qua­li­té de signa­taire du trai­té de Maas­tricht, la Fin­lande a sous­crit à l’ob­jec­tif à long terme de doter l’U­nion euro­péenne d’une poli­tique de défense com­mune. La Fin­lande estime néan­moins que les déve­lop­pe­ments atten­dus dans un ave­nir pré­vi­sible n’ap­pellent aucun chan­ge­ment de sa poli­tique de sécu­ri­té fon­dée sur la non-appar­te­nance aux alliances mili­taires et sur une défense indé­pen­dante et cré­dible. Les Fin­lan­dais admettent cepen­dant que la soli­da­ri­té poli­tique appor­tée par l’adhé­sion à l’U­nion euro­péenne aide à pro­mou­voir notre sécurité.

De son côté la Fin­lande assiste acti­ve­ment au déve­lop­pe­ment des capa­ci­tés de « cri­sis mana­ge­ment » de l’U­nion et par­ti­cipe aux opé­ra­tions de paix dans les Bal­kans et ailleurs. La Fin­lande a rejoint l’U­nion de l’Eu­rope occi­den­tale comme obser­va­teur et elle a fait savoir qu’elle enten­dait appor­ter sa contri­bu­tion aux mis­sions de ges­tion des crises qui pour­raient éven­tuel­le­ment être confiées à l’U­nion de l’Eu­rope occi­den­tale. Dans le cadre du Par­te­na­riat pour la paix (PPP), la Fin­lande déve­loppe, par consé­quent, son apti­tude à coopé­rer avec l’Otan.

Selon une ana­lyse fin­lan­daise, l’O­tan et l’en­ga­ge­ment mili­taire des États-Unis en Europe res­te­ront des élé­ments construc­teurs et sta­bi­li­sa­teurs de la sécu­ri­té euro­péenne. De la même manière, la non-appar­te­nance de la Fin­lande et de la Suède à quelque alliance mili­taire que ce soit est de nature à pro­mou­voir les condi­tions stables en Europe du Nord. La pré­ven­tion de nou­velles frac­tures et le besoin de sau­ve­gar­der la sta­bi­li­té sont les consi­dé­ra­tions sur les­quelles repose l’at­ti­tude fin­lan­daise face à l’é­lar­gis­se­ment de l’Otan.

La Fin­lande est favo­rable à l’é­lar­gis­se­ment de l’U­nion euro­péenne aux pays Baltes et à l’Eu­rope cen­trale et orien­tale, esti­mant que l’ob­jec­tif d’adhé­rer à l’U­nion euro­péenne ren­force la démo­cra­tie, l’É­tat de droit et l’é­co­no­mie de mar­ché dans les pays concer­nés. L’é­lar­gis­se­ment de l’U­nion euro­péenne pour­rait ain­si, à notre avis, géné­rer une sta­bi­li­té crois­sante en Europe, pour­vu que l’U­nion euro­péenne veille à déve­lop­per acti­ve­ment des rela­tions de par­te­na­riat et de coopé­ra­tion avec les pays qui, comme la Rus­sie, res­te­ront à l’ex­té­rieur de l’U­nion euro­péenne, et à ren­for­cer les condi­tions indis­pen­sables à la poli­tique de réforme dans ces pays.

Les questions globales

En tant que membre de l’U­nion euro­péenne, la Fin­lande ne cherche pas à s’i­so­ler du reste du monde ou à agir uni­que­ment au sein de l’U­nion. Au contraire, elle est en train de ren­for­cer ses rela­tions avec les autres conti­nents, notam­ment avec l’A­sie, l’A­frique et l’A­mé­rique latine. L’U­nion euro­péenne consti­tue un moyen per­met­tant de pro­mou­voir ces relations.

Dans l’exa­men des ques­tions glo­bales, l’Or­ga­ni­sa­tion des nations unies et les confé­rences spé­cia­li­sées pla­cées sous ses aus­pices conservent un rôle cen­tral. La Fin­lande estime que le Conseil de sécu­ri­té (ou l’OSCE) doit conti­nuer à être le man­dat poli­tique des mis­sions inter­na­tio­nales de main­tien de la paix et de ges­tion des crises aux­quelles la Fin­lande peut prendre parti.

Du fait du chan­ge­ment qua­li­ta­tif des mis­sions de main­tien de la paix et des nou­velles exi­gences aux­quelles elles sont sou­mises, la Fin­lande peut néan­moins admettre que les Nations unies en confient le com­man­de­ment opé­ra­tion­nel à une autre orga­ni­sa­tion, comme à l’O­tan dans le cas de l’o­pé­ra­tion de l’I­FOR. Cela, comme la révi­sion des règles de recours à la force armée dans le but de faire face aux nou­velles exi­gences, a per­mis la par­ti­ci­pa­tion de la Fin­lande à l’o­pé­ra­tion de l’I­FOR en Bosnie.

Pour la Fin­lande il importe que le Conseil de sécu­ri­té conserve toute sa capa­ci­té opé­ra­tion­nelle, tan­dis que sa com­po­si­tion devrait mieux reflé­ter les rap­ports de forces internationaux.

La Finlande dans la nouvelle Europe

Mesdames et Messieurs

D’a­près Mon­tes­quieu, la liber­té euro­péenne trouve ses ori­gines dans le Nord. Dans les régions peu peu­plées aux condi­tions cli­ma­tiques par­fois dures, les hommes ont eu besoin les uns des autres, la fra­ter­ni­té et l’é­ga­li­té étaient vitales. La Fin­lande n’a pas connu de féo­da­lisme en tant que tel, et l’or­ga­ni­sa­tion démo­cra­tique y appa­raît natu­relle et se base sur la tra­di­tion. La mise en exergue de ces valeurs, consi­dé­rées comme pro­fon­dé­ment euro­péennes, se reflète entre autres dans les prio­ri­tés de la Fin­lande en matière de poli­tique euro­péenne : la mise en valeur de l’é­qui­té sociale, d’une trans­pa­rence judi­ciaire ou encore de l’é­du­ca­tion ont un effet sur les choix opé­rés dans les ques­tions concer­nant tous les domaines, de l’en­vi­ron­ne­ment jus­qu’à la poli­tique étrangère.

La Fin­lande est un État-pro­vi­dence euro­péen moderne et libé­ral dont les par­tis poli­tiques agissent ensemble confor­mé­ment à une stra­té­gie com­mune. L’ob­jec­tif est d’at­teindre, en met­tant l’ac­cent sur l’é­du­ca­tion et la recherche, un tel niveau de pro­grès que, mesu­ré au moyen de l’in­dice de niveau de vie de l’O­NU, la Fin­lande se situe par­mi les cinq pre­miers pays du monde d’i­ci à l’an 2010. Ce but est éga­le­ment ins­crit dans un rap­port ren­du récem­ment par le gou­ver­ne­ment au Par­le­ment. Outre le PIB, cet indice mesure aus­si des valeurs comme l’é­du­ca­tion, la liber­té, l’é­ga­li­té, la culture, l’en­vi­ron­ne­ment et l’ac­cès à la nature.

Nos États-pro­vi­dence « endur­cis » du Nord, qui depuis peu ont la pos­si­bi­li­té de pro­fi­ter des fruits de la pros­pé­ri­té, ont dû s’a­dap­ter à de nou­velles situa­tions en fai­sant preuve de l’a­van­tage de la flexi­bi­li­té ain­si qu’en don­nant vie au concept de glo­ba­li­sa­tion et de mon­dia­li­sa­tion. L’u­ti­li­sa­tion de nou­velles tech­no­lo­gies de com­mu­ni­ca­tion est un exemple de la capa­ci­té de ces pays à adop­ter rapi­de­ment les outils de l’a­ve­nir : par rap­port à l’ef­fec­tif de sa popu­la­tion, la Fin­lande est en effet à la tête du monde en ce qui concerne l’u­ti­li­sa­tion de l’In­ter­net et des télé­phones mobiles.

La Finlande comme président de l’Union européenne

La Fin­lande assu­me­ra la pré­si­dence de l’U­nion euro­péenne pen­dant la deuxième moi­tié de l’an­née 1999, condui­sant ain­si l’U­nion euro­péenne au troi­sième millénaire.

De nom­breux pro­jets signi­fi­ca­tifs concer­nant l’a­ve­nir de l’U­nion euro­péenne se tien­dront pen­dant la pré­si­dence fin­lan­daise : pré­pa­ra­tifs rela­tifs à l’é­lar­gis­se­ment, réforme du cadre finan­cier, achè­ve­ment de la réforme des fonds struc­tu­rels, pour­suite de la mise au point de l’UEM, éva­lua­tion des résul­tats ins­ti­tu­tion­nels de la CIG, déve­lop­pe­ment de la poli­tique rela­tive à la Médi­ter­ra­née, etc.

Des mani­fes­ta­tions cultu­relles sont d’ores et déjà pro­gram­mées pour la pré­si­dence et pour l’an 2000 lorsque Hel­sin­ki sera l’une des capi­tales cultu­relles de l’Union.

En assu­mant la pré­si­dence de l’U­nion euro­péenne, un pays doit prendre en consi­dé­ra­tion les inté­rêts com­muns de toute l’U­nion euro­péenne et agir en faveur des objec­tifs fixés par celle-ci. Rap­pro­cher la mer Bal­tique dans le nord et la Médi­ter­ra­née dans le sud consti­tue l’une des mis­sions impor­tantes de l’U­nion euro­péenne aus­si pen­dant la pré­si­dence de la Fin­lande. Ces der­nières années l’U­nion euro­péenne a ren­for­cé avec suc­cès sa dimen­sion méri­dio­nale avec le pro­ces­sus de Bar­ce­lone. La dimen­sion sep­ten­trio­nale et la dimen­sion méri­dio­nale per­mettent d’ins­tau­rer effi­ca­ce­ment la sta­bi­li­té, sou­li­gnant l’im­por­tance de cette dimen­sion septentrionale.

Mesdames et Messieurs,
Chers amis,

L’in­té­gra­tion euro­péenne est née de la guerre, elle a été construite sur les ruines, elle a gran­di dans un esprit de cohé­sion. Sa puis­sance réside dans sa liber­té de choix et elle puise sa force dans les valeurs com­munes. La force qui, poli­ti­que­ment, cimente l’in­té­gra­tion se trouve dans l’U­nion euro­péenne et ses ins­ti­tu­tions, garantes de la continuité.

Il y a un demi-siècle, les pères fon­da­teurs des Com­mu­nau­tés euro­péennes avan­çaient la vision d’une nou­velle Europe. Cette vision s’est, à maints égards, réa­li­sée. L’Eu­rope a désor­mais besoin d’une vision du nou­veau mil­lé­naire, elle a besoin de déci­deurs qui osent croire en la force de l’intégration.

Dans sept mois, la Fin­lande assu­me­ra la pré­si­dence euro­péenne. Plu­sieurs dos­siers impor­tants pour l’U­nion euro­péenne devront être déci­dés au cours de l’an­née pro­chaine, ce qui consti­tue un défi de taille. La Fin­lande est prête à assu­mer cette res­pon­sa­bi­li­té comme l’un des États membres de l’U­nion euro­péenne, et comme l’un des pays de La Nou­velle Europe.

Je vous remercie.

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