Carrière de Hoàng Thach au Viêr-nam. On voit la cimenterie à l’arrière-plan.

Maîtriser deux cultures

Dossier : VIÊT-NAMMagazine N°525 Mai 1997Par Pierre VENTADOUR (1957)
Par Quoc-Anh TRAN (62)

Cet article relate l’expérience viet­na­mienne, vécue en com­mun, de deux cama­rades qui ont cha­cun acquis les deux cultures, asia­tique et occi­den­tale. Pierre Ven­ta­dour explique com­ment la pra­tique de la langue chi­noise a consti­tué le res­sort prin­ci­pal du déve­lop­pe­ment de son acti­vi­té en Asie. Tran Quoc Anh décrit com­ment son pas­sage à l’X et sa for­ma­tion d’ingénieur lui ont per­mis de reve­nir au Viêt-nam en appor­tant son savoir et son expé­rience industrielle. 

ÉTAPE VIETNAMIENNE DANS UNE TRAJECTOIRE ASIATIQUE

Pierre Ven­ta­dour (57)

Premier contact avec l’Asie

Fraî­che­ment nom­mé direc­teur géné­ral de la banque que le Cré­dit Lyon­nais avait déci­dé d’ouvrir à Sin­ga­pour pour cou­vrir l’Asie du Sud-Est, l’Inde et l’Australie, à la fin de novembre 1978 j’atterrissais à Sin­ga­pour, et pour la pre­mière fois je posais le pied en Asie.

Il m’apparut bien vite que la vision du monde asia­tique que nous avions depuis l’Europe n’était pas conforme à la réa­li­té des choses car biai­sée à la fois par l’ethnocentrisme et l’exotisme. Par l’ethnocentrisme quand nous jugeons les Asia­tiques à tra­vers notre propre sys­tème de réfé­rences et de valeurs, en consi­dé­rant qu’ils sont dans la bonne voie quand ils cherchent à nous res­sem­bler. Par l’exotisme lorsque séduit ou impres­sion­né par la dif­fé­rence, nous regar­dons l’autre culture avec une admi­ra­tion non fondée.

L’observateur ingé­nu que j’étais prit vite conscience que les pays d’Asie orien­tale vivaient une révo­lu­tion indus­trielle et éco­no­mique de même nature que celle de l’Europe et des États-Unis un siècle aupa­ra­vant. Sin­ga­pour ouvrait la voie de la moder­ni­té éco­no­mique. Aux dif­fé­rences d’échelle et de culture près, la Malai­sie, l’Indonésie, Tai­wan et la Corée du Sud sui­vaient la même trajectoire.

Je déci­dai donc de posi­tion­ner l’activité de la banque sur les opé­ra­tions de haut de bilan et de finan­ce­ment des inves­tis­se­ments, acti­vi­tés en plein déve­lop­pe­ment pour les­quelles les banques éta­blies de longue date avaient encore peu d’expérience. Je com­pris éga­le­ment que si la moder­ni­té de son déve­lop­pe­ment indus­triel fai­sait qu’en appa­rence l’Asie res­sem­blait à l’Occident puisqu’elle lui emprun­tait les outils tech­no­lo­giques qu’il avait créés, elle en dif­fé­rait par l’essence de sa pen­sée et de sa culture. Je déci­dai donc d’apprendre la langue chi­noise pour com­prendre les men­ta­li­tés et m’insérer dans le monde chi­nois, fac­teur d’intégration éco­no­mique de la région.

L’amitié d’un banquier chinois

C’est à la Banque de Chine que je ren­dis ma pre­mière visite car son direc­teur géné­ral occu­pait de fait la posi­tion d’un ambas­sa­deur offi­cieux de la Chine que Sin­ga­pour, à l’époque, n’avait pas encore recon­nue. M. Xue Wen Lin avait un peu plus de 60 ans, il était aus­si direc­teur géné­ral adjoint et membre du Conseil d’administration de la Banque de Chine à Pékin. Il ne par­lait pas anglais, un inter­prète tra­dui­sait. Après les pre­miers mots de bien­ve­nue, il deman­da mon âge, et s’étonna qu’une banque puisse nom­mer un direc­teur géné­ral qui n’avait que 42 ans. Il me deman­da ensuite de lui racon­ter mon histoire.

Lorsque je lui annon­çai que j’avais com­men­cé à apprendre le chi­nois, il me pré­vint que ce ne serait pas facile mais qu’il m’aiderait. À par­tir de ce jour, il mani­fes­ta vis-à-vis de moi des marques d’intérêt en per­ma­nence. Ain­si, dans les céré­mo­nies offi­cielles, il m’installait à un rang supé­rieur à celui que jus­ti­fiait mon poste, et pas­sait de longs moments de conver­sa­tion avec moi, en m’obligeant à bal­bu­tier en public mon chi­nois nais­sant. La Banque de Chine de Pékin, qui gérait les réserves de change du pays, déve­lop­pa à tra­vers le monde un cou­rant d’affaires très impor­tant avec la banque nou­vel­le­ment créée, la Banque de Chine de Sin­ga­pour accep­tait de codi­ri­ger les opé­ra­tions finan­cières inter­na­tio­nales que nous dirigions.

M. Xue Wen Lin quit­ta Sin­ga­pour au milieu de 1983 pour prendre la direc­tion de la Banque de Chine à Hong-Kong et pré­pa­rer le rat­ta­che­ment de l’île. Avant son départ, il me conseilla de conti­nuer à m’intéresser à l’Asie, en décla­rant que les véri­tables freins aux échanges étaient la bar­rière lin­guis­tique et les obs­tacles cultu­rels, et m’assura de son appui.

Retour en France… vers de nouvelles opportunités asiatiques

Je ren­trai à Paris en décembre 1983 et res­tai en rela­tions épis­to­laires avec M. Xue Wen Lin à qui j’allais rendre visite à Hong-Kong. J’allais le soir à l’Université, pas­sai une licence en 1985, et par­tis pas­ser mes vacances d’été au dépar­te­ment de phi­lo­so­phie de l’université de Tai­pei pour pré­pa­rer mon mémoire de maîtrise.

Je tra­vaillais à la créa­tion de la socié­té CODASIE, pro­jet pour lequel l’appui de M. Xue Wen Lin, de la Banque de Chine, de beau­coup d’amis et d’institutions chi­noises ne me fut jamais ména­gé. La socié­té fut créée en jan­vier 1989 mais après les évé­ne­ments de T’ien an Men en juin de la même année, la Chine entrait dans une période de latence, et il fal­lait momen­ta­né­ment se tour­ner vers d’autres pays.

Fran­çois Mis­soffe, qui m’avait don­né appui et conseil, orien­ta vers CODASIE une délé­ga­tion viet­na­mienne de l’industrie cimen­tière qui venait en France pour la pre­mière fois dans le cadre d’une visite pri­vée. Le chef de la délé­ga­tion, qui avait ser­vi dans l’armée de Libé­ra­tion, ne par­lait ni fran­çais ni anglais, mais par­lait bien chi­nois, ce qui nous per­mit de com­mu­ni­quer. Cette situa­tion créa très vite des liens de conni­vence et d’amitié per­son­nelle. Il évo­qua le désir du direc­teur géné­ral de l’Union des Cimen­te­ries du Viêt-nam de venir en Europe pour asso­cier des par­te­naires étran­gers à la moder­ni­sa­tion de l’industrie cimen­tière du Viêt-nam.

Celui-ci vint l’année sui­vante, il ne par­lait pas fran­çais, mais anglais et chi­nois et la pra­tique de la langue chi­noise s’avéra à nou­veau utile. Elle m’avait ain­si per­mis, par le plus grand des hasards, de nouer, et par la suite de déve­lop­per, des rela­tions d’affaires avec le monde viet­na­mien que je ne connais­sais pas jusque-là. Le Viêt-nam avait des tech­ni­ciens et des ingé­nieurs com­pé­tents mais ne dis­po­sait pas de la capa­ci­té finan­cière suf­fi­sante et devait faire appel à du capi­tal étran­ger et emprun­ter en devises. Il lui fal­lait expor­ter du ciment pour amor­tir ses emprunts.

Il fut déci­dé d’associer, à côté du par­te­naire euro­péen, un par­te­naire sin­ga­pou­rien. Sin­ga­pour en effet ne dis­pose pas de cimen­te­ries, ses res­sources en cal­caire sont insuf­fi­santes, et la pro­tec­tion de l’environnement n’autorise pas leur exploi­ta­tion. Pour garan­tir son appro­vi­sion­ne­ment à long terme à un coût éco­no­mi­que­ment accep­table en se pro­té­geant contre les fluc­tua­tions du mar­ché, il était inté­res­sant pour Sin­ga­pour de s’associer à un pro­jet cimen­tier étran­ger. Les capi­taux dis­po­nibles à Sin­ga­pour sont abon­dants, s’associer à un par­te­naire euro­péen dis­po­sant d’une bonne tech­no­lo­gie est dans le droit fil de la poli­tique du gou­ver­ne­ment. Les par­te­naires euro­péen et sin­ga­pou­rien s’associeraient pour par­ti­ci­per ensemble au pro­jet viet­na­mien. Une par­tie du ciment devait être expor­tée vers Sin­ga­pour pour y être uti­li­sée ou le cas échéant reven­due sur le mar­ché régional.

La crise éco­no­mique qui frap­pa l’industrie euro­péenne des maté­riaux de construc­tion ne per­mit pas de mener le pro­jet à son terme.
Mais la confiance était éta­blie avec les inter­lo­cu­teurs viet­na­miens et les rela­tions ne furent pas inter­rom­pues. Puisque le par­te­naire euro­péen ne sou­hai­tait plus inves­tir, il fut pro­po­sé de pour­suivre les rela­tions dans le domaine de la coopé­ra­tion tech­nique. L’Union des Cimen­te­ries du Viêt-nam deman­da au par­te­naire euro­péen d’être son conseiller. Tran Quoc Anh et moi-même allions par­ti­ci­per dans ce cadre à plu­sieurs mis­sions qui vont être rela­tées dans la par­tie de l’article qu’il a lui-même rédigée.

Conclusion

De cette expé­rience, je pense que l’on peut rete­nir un ensei­gne­ment impor­tant. L’Asie orien­tale pos­sède à l’évidence un grand poten­tiel de déve­lop­pe­ment. Les pays de la région, de vieille culture, dis­posent de res­sources natu­relles impor­tantes, de main- d’œuvre effi­cace, et il y existe de nom­breux besoins à satis­faire. Sou­vent, pour un Occi­den­tal, s’insérer dans le pro­ces­sus en cours n’est pas aisé, et aujourd’hui beau­coup d’entreprises expé­ri­mentent ces dif­fi­cul­tés. La pre­mière condi­tion à satis­faire pour avoir des chances de suc­cès est la maî­trise de l’interface cultu­relle, qui seule per­met de fran­chir la bar­rière de la langue et de sur­mon­ter les obs­tacles qui trouvent leur ori­gine dans la dif­fé­rence des pen­sées et des comportements.

L’INGÉNIEUR PÈLERIN

TRAN Quoc Anh

Entré dans un groupe cimen­tier fran­çais pour la mise en œuvre de micro-ordi­na­teurs en contrôle-com­mande d’usines, je ne connais­sais la cimen­te­rie que par les aspects d’un sys­tème vu par un informaticien.

Il se trou­vait qu’à l’époque ce groupe avait créé un centre tech­nique convi­vial, d’architecture moderne et ouverte, pour faci­li­ter les contacts et offrir un accueil de qua­li­té aux cimen­tiers venant en visite du monde entier. Pierre Ven­ta­dour y accom­pa­gnait jus­te­ment une délé­ga­tion viet­na­mienne en tour­née en France, et ce fut ain­si que je fis sa connaissance.

J’ai pu d’abord me rendre utile comme inter­prète tech­nique et tra­duc­teur de rap­ports, pro­po­si­tions, contrats et autres docu­ments, puis la com­pli­ci­té poly­tech­ni­cienne aidant, j’ai fini par m’engager avec lui dans les mis­sions de coopé­ra­tion tech­nique que CODASIE envi­sa­geait de mener auprès de l’Union des Cimen­te­ries du Viêt-nam (UOC, actuel­le­ment la VN Cement Com­pa­ny ou VNCC).

Tran et Ven­ta­dour sur le site de la car­rière de Hoàng Thach. On voit l’usine à l’arrière-plan.

Ce fut l’occasion d’un véri­table chan­ge­ment de métier, de l’informatique vers l’ingénierie cimen­tière, qui m’amena à actua­li­ser sur le tas mes connais­sances en élec­tro­tech­nique, en chi­mie, en géo­lo­gie et même en viet­na­mien, du moins dans la langue tech­nique que j’avais com­men­cé à oublier depuis que je vis en France.

J’ai été éton­né au début de l’intérêt por­té par le Viêt-nam à l’industrie du ciment. Com­ment un sec­teur bien moins connu que le pétrole, le char­bon, le riz, le café et le caou­tchouc peut-il être pro­mu indus­trie “fer de lance” dans le com­bat natio­nal contre la pau­vre­té et le sous-déve­lop­pe­ment ? C’est que la consom­ma­tion locale est très forte. Les res­pon­sables viet­na­miens se rendent compte que le déve­lop­pe­ment éco­no­mique passe par le déve­lop­pe­ment des infra­struc­tures matérielles.

La télé­vi­sion de Hanoi donne ain­si quo­ti­dien­ne­ment les pro­duc­tions des grandes cimen­te­ries du Nord, Hoàng-Thach et Bim-Son. À la fré­né­sie de la construc­tion d’hôtels, de loge­ments mais aus­si de routes, ports et usines, répond la fièvre de bâtir de très grosses lignes de pro­duc­tion de ciment, de capa­ci­té supé­rieure à 1 mil­lion de tonnes par an.

L’importance du ciment pour le Viêt-nam fut pour moi une rai­son sup­plé­men­taire de moti­va­tion dans mon nou­veau métier, et ce fut avec fer­veur que je pris mon bâton de pèle­rin pour faire le voyage en Orient. Nous menâmes avec Pierre Ven­ta­dour, de 1989 à 1993, une série de mis­sions au Viêt-nam dans les grandes cimen­te­ries, en com­pa­gnie d’autres spé­cia­listes (direc­teur indus­triel, géo­logue, économiste…).

À l’origine il nous était uni­que­ment deman­dé de coopé­rer sur la cimen­te­rie de Ha-Tiên, dans le Sud. Mais s’étant vite aper­çus de l’intérêt que pré­sen­taient nos pres­ta­tions pour eux, les res­pon­sables viet­na­miens nous ont ensuite ouvert le domaine d’intervention en l’étendant à d’autres cimen­te­ries sur l’ensemble du territoire.

Ces mis­sions furent essen­tiel­le­ment des pres­ta­tions intel­lec­tuelles, dont voi­ci quelques exemples.

Assistance à la cimenterie de Ha-Tiên pour son équipement en centrale électrique

Les res­pon­sables viet­na­miens se sont aper­çus qu’une éner­gie élec­trique insuf­fi­sante pou­vait occa­sion­ner une perte de plus de 50 % de pro­duc­ti­vi­té. Ils ont donc déci­dé d’équiper l’usine d’une cen­trale fiable et de puis­sance suf­fi­sante, capable de four­nir plus de 10 MW en plus de l’installation exis­tante de 2 MW.

À ce niveau de puis­sance l’installation devient net­te­ment plus complexe.

Nous avons donc reçu comme mis­sion de réa­li­ser une étude de défi­ni­tion et de dimen­sion­ne­ment de la cen­trale à pour­voir, avec les dis­po­si­tifs de rac­cor­de­ment avec le réseau interne de l’usine.

Après une étude com­pa­ra­tive appro­fon­die des diverses pos­si­bi­li­tés, la solu­tion pré­co­ni­sée, à base de moteur Die­sel, fut rete­nue par nos interlocuteurs.

Par la suite, l’UOC inclut sys­té­ma­ti­que­ment la four­ni­ture de cen­trale élec­trique de 10 MW mini­mum dans tout cahier des charges pour cimen­te­ries dans le sud du Viêt-nam.

Étude de faisabilité pour la construction d’une nouvelle cimenterie

Il s’agit de recher­cher le meilleur site pour construire une cimen­te­rie de plus de 1 mil­lion de tonnes de capa­ci­té, près de Ha-Tiên, l’une des rares régions du Sud à dis­po­ser d’une réserve suf­fi­sante de calcaire.

C’est une pré-étude de fai­sa­bi­li­té tech­nique, éco­no­mique et indus­trielle, dans laquelle l’évaluation de la qua­li­té et du coût de pro­duc­tion du futur ciment est importante.

D’où l’accent sur les consi­dé­ra­tions stra­té­giques et logis­tiques : exa­men des réserves en cal­caire et en argile, pro­blèmes de trans­port des appro­vi­sion­ne­ments et des pro­duits par voies ter­restres ou maritimes.

L’équipe de mis­sion insis­ta donc sur l’investigation géo­lo­gique des sites de car­rières et la posi­tion du port mari­time, ain­si que sur l’approvisionnement en élec­tri­ci­té et en eau douce. L’eau sau­mâtre dans l’argile, par exemple, peut aug­men­ter le pour­cen­tage de chlore, pré­ju­di­ciable au pro­cé­dé de fabrication.

L’étude exi­gea ain­si une impli­ca­tion impor­tante sur le ter­rain, depuis les mas­sifs cal­caires jusqu’à la baie de Ha-Tiên, et don­na l’occasion à l’équipe de mis­sion de décou­vrir une région aus­si belle que la baie d’Along et pour­tant peu connue des tou­ristes… sauf des pèle­rins qui viennent de tout le pays hono­rer un temple boud­dhiste construit dans une grotte.

Les conclu­sions de l’étude furent que le prix de revient du ciment pro­duit sur ce site serait supé­rieur au prix de revient dans des condi­tions normales.

Les auto­ri­tés déci­dèrent pour­tant de construire la cimen­te­rie : elles esti­maient que les besoins locaux étaient lar­ge­ment suf­fi­sants pour garan­tir des débouchés.

Assistance à maître d’ouvrage : cimenterie de Hoàng-Thach II

Le Viêt-nam dis­po­sait déjà à Hoàng-Thach, dans le Nord, près de la baie d’Along, d’une usine construite par les Danois.

Fin 1992, la direc­tion d’UOC Hanoi envi­sa­geait de construire une nou­velle ligne de 1,2 mil­lion de tonnes par an et avait déjà fait une étude de fai­sa­bi­li­té. Elle nous deman­da une mis­sion de conseil et d’assistance tech­nique pour qua­li­fier cette étude, ain­si que le cahier des charges à envoyer aux four­nis­seurs. La mis­sion effec­tua aus­si sur le ter­rain une revue des pro­blèmes de car­rières de cal­caire et d’argile, de méca­nique des sols, et de tech­no­lo­gies modernes de contrôle de procédés.

L’UOC a pu ain­si béné­fi­cier d’une aide opé­ra­tion­nelle pour lan­cer son pro­jet, qui est en cours de réalisation.


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Ces mis­sions donnent une idée des besoins que pour­rait avoir l’industrie viet­na­mienne en matière de conseil et d’assistance. D’autres mis­sions font appa­raître que les res­pon­sables viet­na­miens, notam­ment au niveau du ter­rain, sont très deman­deurs de réfé­rences leur per­met­tant de faire des com­pa­rai­sons entre leurs ins­tal­la­tions et des équi­va­lents en France, en par­ti­cu­lier en ce qui concerne les manuels de pro­cé­dures et les ratios de pro­duc­tion et d’entretien. Un autre type de pré­oc­cu­pa­tions concerne la moder­ni­sa­tion au plan du contrôle de qua­li­té, du contrôle de pro­cé­dés et de l’instrumentation, afin d’obtenir des pro­duits plus concur­ren­tiels, y com­pris dans le cadre de la com­pé­ti­tion entre entre­prises vietnamiennes.

Mais tout au long de ces inter­ven­tions, j’ai pu mesu­rer en per­ma­nence à quel point ma double com­pé­tence, dans le domaine tech­nique, et dans la langue, s’est avé­rée utile. Cha­cune sépa­ré­ment ne suf­fit pas : ima­gi­nez, par exemple, ce que don­ne­rait une tra­duc­tion au mot à mot dans des pro­jets aus­si complexes !

En conclu­sion on peut pen­ser que la demande de pres­ta­tions de conseil et d’assistance existe au Viêt-nam, et elle y est moti­vée par les mêmes rai­sons qu’ailleurs :

  • le trans­fert de com­pé­tences : les cadres viet­na­miens, tout en dis­po­sant mani­fes­te­ment de capa­ci­tés intrin­sèques, sont prêts à bien accueillir l’expérience, sur­tout lorsqu’elle vient d’un pays ayant une bonne image indus­trielle comme la France ;
  • l’apport d’une inter­ven­tion exté­rieure : de leur aveu même, elle induit natu­rel­le­ment en interne davan­tage de moti­va­tion et de rigueur.

Mais ici comme ailleurs, et ceux qui font le métier de conseil le com­pren­dront faci­le­ment, il est cru­cial d’être capable de par­ler le même lan­gage que ses inter­lo­cu­teurs, dans tous les sens du terme.

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