RESEAU : Neuf grandes écoles associées pour une ambition forte
Enquête du GEF : où sont les femmes trente ans après leur entrée dans les grandes écoles ?
Le GEF, qui réunit les réseaux des diplômées de neuf grandes écoles (Centrale Paris, Ena, ESCP-EAP, Essec, HEC, INSEAD, les Ponts, les Mines et Polytechnique), réalise tous les deux ans une enquête en collaboration avec Ipsos. À l’origine, une interrogation : où sont les femmes trente ans après leur entrée dans les grandes écoles ? Quelques chiffres frappants sont issus de ces enquêtes : depuis trente ans que les femmes sont entrées dans les grandes écoles, elles atteignent 10 % (écoles d’ingénieur) à près de 50 % (écoles de commerce et d’administration) des effectifs, mais représentent moins de 15 % des effectifs dans les instances dirigeantes des grandes entreprises. Or elles sont une large majorité (62 %) à avoir une ambition professionnelle forte.
Solidarité et convivialité
Mais qu’en pensent les intéressées ? Pour certaines : tout se passe à Paris et est donc inaccessible pour moi ; c’est très éloigné de ma vie professionnelle de professeur ; je ne suis pas toujours convaincue de la pertinence du format » au féminin » par rapport au traitement des mêmes sujets au niveau de tous les anciens ; qu’est-ce que ces réunions » Tupperware » ?
Des débats réguliers
Parmi les thèmes abordés ces derniers mois, citons » comment se gère une carrière au féminin « , » les doubles carrières » ou » reprendre une activité « .
Au programme du dernier trimestre 2008 : » témoignages de parcours » en partenariat avec Supélec, ateliers » négociation » et » gestion de son image « , présentation du Club aux étudiantes, et dîner-débat » comment faire progresser la mixité dans les entreprises « .
Pour d’autres : une meilleure vision des carrières et problèmes que des femmes comme moi peuvent avoir ; des réponses à des questions que je me posais ; des outils pour gérer ma carrière ; élargir mon réseau ; les événements me permettent de partager des considérations que n’ont pas la plupart de mes collègues qui sont en majorité des hommes ; c’est l’occasion d’aborder des sujets que je n’aborde jamais dans ma vie professionnelle au quotidien ; j’ai adoré tout ce qui touche à la gestion de l’image et la carrière ; je soutiens totalement cet indispensable travail de » solidarité » féminine, ayant compris la position très spécifique des femmes dans le milieu professionnel ; j’ai apprécié le dynamisme, la créativité, la variété, le souci de s’adapter aux besoins des autres ; la bonne organisation, les opportunités régulières, le bon ciblage des thèmes, la qualité des intervenants ; la convivialité, la large place laissée aux échanges entre participantes.
Guro Grøtterud (2001), la plus jeune du Bureau, se souvient de s’être intéressée au réseau dès l’École, à l’occasion de présentations effectuées par des Xettes. » Il m’a semblé important par la suite d’apporter mon petit grain de sel, avec un point de vue parfois différent de celui des anciennes, qui m’ont d’ailleurs très bien accueillie. J’ai, par exemple, organisé avec Laurence Varloot (84) la rencontre sur les » doubles carrières » (Monsieur et Madame). C’était notre premier événement mixte, car la carrière au féminin touche également les hommes dans leur vie privée comme professionnelle. » » Le réseau, ajoute-t-elle, permet de s’informer sur des métiers qu’on ne connaît pas… et même de saisir des opportunités. C’est par le réseau que j’ai déniché mon emploi actuel. »
Diane Dessalles-Martin (76), au contraire, s’est aperçue soudain qu’elle était la plus ancienne du Bureau, qui se réunit un samedi matin tous les deux mois, ce qui ne l’empêche pas de » toujours vivre mes week-ends à cent à l’heure « . Un réseau féminin ? » C’est tout simplement dans l’air du temps. Je me partageais entre mon métier, très intéressant et très prenant, et ma vie de famille, tout aussi intéressante et prenante. J’ai découvert une troisième dimension, une ouverture sur d’autres métiers et d’autres entreprises. » Elle se félicite d’avoir organisé avec Marie Bresson (95) un débat sur le thème » Peut-on reprendre une activité après une longue période d’inactivité ? « , thème essentiellement féminin.