Témoignages
L’honneur d’être ingénieur
Depuis Léonard de Vinci, l’ingénieur met les connaissances scientifiques à la disposition de la société. Aux disciplines classiques : ouvrages d’art, assainissement rural et urbain mais aussi machines voire armement s’ajoutent aujourd’hui les développements en matière de communications, finance et nano ou biotechnologies.
En homme de synthèse il a été concepteur ou exploitant de solutions combinant techniques, hommes et capitaux et cela comme entrepreneur ou salarié.
Rétrospectivement son bilan est aujourd’hui plutôt positif.
Mais, reconnaissons-le, il a contribué à bien des drames : le Titanic, le dirigeable Hindenburg, le barrage de Malpasset, le mont Saint-Odile, les subprimes, entre autres. Il s’est rarement agi de négligences criminelles. Plus souvent l’ambition du projet avait dépassé les moyens techniques et organisationnels du moment. À chaque fois, cependant, on est revenu sur le sujet avec une solution convaincante l’abordant cette fois d’une manière nouvelle à la fois plus globale et plus détaillée.
Aujourd’hui les sociétés européennes, en particulier la française, sont en crise et, tirant un mauvais parti de leurs atouts, ont du mal à se projeter dans l’avenir.
Or ce qui est en cause c’est l’application de deux sciences transversales : l’économie et la gestion d’entreprise. De toute évidence les mécanismes de marché et la marche des entreprises sont étouffés par une réglementation inadaptée et par la méconnaissance de leurs mécanismes. De cela, nous en sommes à la fois la cause et les victimes. De ce fait, la solution doit venir de nous autant que de l’ensemble de la société.
Nous avons, en tant qu’ingénieurs, un rôle important à y jouer : partager et faire partager notre compréhension partielle ou globale de l’économie et des entreprises.
X‑Sursaut procède de cette idée !
Raoul de Saint-Venant (73),
secrétaire de X‑Sursaut
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L’échange permet de mieux comprendre
Les diagnostics sur l’économie française sont nombreux. Tous les ans le FMI publie un rapport dit » de l’article IV » sur la France ; l’OCDE n’est pas en reste et notre camarade Jacques Attali a présidé une commission aux recommandations multiples et très concrètes. Pourtant, le sursaut que déjà devait susciter le rapport Camdessus tarde à se manifester. La France se prépare à connaître la récession avec un déficit structurel de ses finances publiques de 3 % de son PIB, un déficit extérieur récurrent que l’Allemagne solde en rechignant et un taux d’emploi parmi les moins élevés d’Europe. Que faire ? aurait-on dit naguère. Car il faut faire. Et qui doit faire ?
Les Français votent régulièrement, ils opèrent des choix sur lesquels les polytechniciens au même titre que n’importe quel citoyen peuvent s’exprimer selon la modalité qui leur plaît.
Ébranler les certitudes
Doit-on dès lors aller au-delà, présenter un point de vue polytechnicien sur la situation, alors que le débat se nourrit de la dénonciation de la dictature des experts, et que, comme dans les années de X‑Crise, le grand ancêtre de X‑Sursaut, la trahison des clercs est pointée du doigt. Question existentielle. Question à laquelle nous répondons que l’échange permet de mieux comprendre. Dans la vie quotidienne, autour de nous, les blogs, les forums, les séminaires se multiplient.
Notre volonté est d’en être, notre méthode est d’associer l’expérience des acteurs et les idées des économistes académiques. Il s’agit d’ébranler des certitudes et de démasquer des poncifs pour éclairer le débat économique.