Une auberge espagnole placée sous le signe de la découverte
Qui, comme Balzac, sait parcourir des kilomètres avec une paresseuse lenteur parmi des gens accueillants ? Qui a déjà savouré des poires tapées ? Qui prend plaisir à déguster les saveurs distinctes mais fraternelles du vouvray et du montlouis ? Ce sont les membres privilégiés du groupe X‑Touraine, de petite taille mais de bonne compagnie.
» Comme souvent en Touraine, c’est autour d’une bonne table que tout pourrait commencer… » Michel Blusseau, président du groupe X‑Touraine, fait volontiers sienne cette maxime tourangelle et ce sont évidemment des repas conviviaux entre polytechniciens qui constituent la base des manifestations du groupe. Se réunissent régulièrement ainsi quelques anciens et bon nombre de veuves de camarades, qui trouvent là un milieu convivial et solidaire où se retrouver.
» Nous complétons ces déjeuners par une sortie, soit avant, soit après, par exemple pour visiter une exposition de peinture, ou encore la base aérienne toute proche. » Des activités plus approfondies sont menées dans le cadre plus large de l’Union tourangelle des associations d’ingénieurs (UTAI), qui organise régulièrement des rencontres rapides (Café-ingénieurs), des conférences, des visites de sites industriels et même des voyages d’un jour ou deux en autocar (Airbus A 380, Queen Mary II, viaduc de Millau, etc.).
L’UTAI édite également un annuaire des ingénieurs de Touraine. » La région est très riche, poursuit Michel Blusseau, avec ses activités liées à la vigne, au blé ou aux cultures maraîchères. La ville est très vivante avec de nombreux jeunes, étudiants en médecine ou aux beaux-arts. Les monuments sont superbes, sans compter la proximité des châteaux de la Loire. Nous pouvons faire beaucoup de choses simples, conviviales, pour que chacun découvre mieux la région dans une démarche d’auberge espagnole. »
Peu d’adhérents en activité
» Une ombre au tableau, nous ne comptons pas beaucoup de jeunes en activité, regrette-t-il. Il en vient de temps en temps, mais, raisons professionnelles obligent, ils ne font que passer. C’est qu’on ne fait guère carrière à Tours, trop près de Paris. La capitale est à moins d’une heure par le TGV.
» Lui-même, d’ailleurs, installé à Azay-sur-Cher depuis quelques années, se sent encore en partie parisien. Il retrouve dans la capitale un Club Rotary, qu’il préside. Il s’y adonne aussi aux joies des businesss angels (dans un groupe différent de celui d’XMP, précise-t-il).
Sur le plan financier, X‑Touraine perçoit une modeste cotisation de 10 euros par an, éventuellement complétée de 10 euros pour l’adhésion à l’UTAI. Les déjeuners sont à la charge des participants (« à Tours, on peut faire un excellent déjeuner pour 30 euros »). Michel Blusseau assure lui-même le secrétariat, qui se limite à quelques dizaines de courriers par an. Internet n’est pas encore bien entré dans les mœurs tourangelles.
Élargir le groupe
L’avenir ? D’abord, élargir le groupe.
» Les contours de notre région sont assez mal définis. On ne compte guère qu’une soixantaine de polytechniciens résidant en Indre-et-Loire, mais près de trois cents avec les départements limitrophes. » Ensuite, diversifier les activités. » Nous sommes capables de faire systématiquement appel à des conférenciers très intéressants. Mes activités personnelles au Rotary, ou celles de mon épouse à l’Inner Wheel, peuvent apporter les contacts nécessaires. L’histoire de l’Art y tiendra sa place, mais aussi, bien sûr, les nombreuses visites de caves qu’offre notre belle région. »