Construire un projet professionnel
La recherche d’un emploi se déroule en plusieurs étapes. La toute première consiste à construire un projet professionnel. Il serait dangereux de commencer à communiquer ou à agir sans avoir élaboré ce projet.
Qui vient de démissionner ou d’être licencié a déjà changé psychologiquement. Mais est-on prêt pour autant ? Cela dépend du choc que l’on vient de subir, de son caractère, de sa capacité de résistance, de son goût du changement, de son environnement personnel.
L’on ne peut être considéré comme » bon pour le service » que lorsqu’on est capable de parler positivement de son passé professionnel proche, et de se projeter en même temps dans le futur, en communiquant autour de ce projet vers son nouvel employeur.
Beaucoup sous-estiment l’importance de cette préparation psychologique. Et pourtant, beaucoup ressentent bien le besoin d’une rupture (voyage, vacances, formation). C’est la manifestation inconsciente de ce changement psychologique.
Trois questions pour un projet
Construire son projet professionnel, c’est se poser trois types de questions, et surtout y apporter des réponses. Le seul fait d’y travailler aide à la préparation psychologique, oblige à tourner la page et à se projeter dans l’avenir. Ce projet, c’est le cahier des charges de sa future activité, avec des éléments qualitatifs et quantitatifs : métier, type, taille et culture d’entreprise, secteur d’activité, style de manager, équipe, budgets, etc.
Première question : qu’est-ce que je » sais » faire ? C’est le plus facile, la partie visible de l’iceberg. Il suffit de regarder dans le passé les métiers, les secteurs, les compétences acquises, les réalisations et de synthétiser tout cela.
On ignore généralement ce qu’on serait capable de faire dans un nouvel environnement inconnu
Deuxième question : qu’est-ce que je suis » capable » de faire ? C’est déjà plus difficile. Chacun sait ce qu’il a été capable de faire dans tel ou tel environnement, mais ignore ce qu’il serait capable de faire dans un nouvel environnement inconnu.
Cela dépend de sa nature propre : valeurs, relation au pouvoir, sens politique, capacités de communication, freins et moteurs, etc.
Troisième question : qu’est-ce que j’ai » envie » de faire ? C’est le plus difficile, et il faut être honnête avec soi-même pour répondre à cette question. C’est pourtant le plus important. En effet, il y a une énorme différence entre un métier que l’on a envie de faire et un métier que l’on n’a pas, ou plus envie de faire. Cela dépend aussi de l’âge : nous pouvons nous forcer quelques mois à faire quelque chose qui ne nous plaît plus à quarante ans, mais pas au-delà de cinquante ans.
Le cœur et la raison
En fonction des réponses aux questions ci-dessus, et plus spécifiquement de la troisième, on pourra aboutir à deux types de projets : le projet de la raison et le projet du cœur. Un projet de la raison s’inscrit dans la continuité : son bateau continue sur son cap, en changeant une voile ou un réglage.
Un projet du cœur consiste à faire un virement de bord vers un autre port : changer de métier, de secteur, créer ou reprendre une entreprise, devenir indépendant, faire des missions, du conseil…
La plupart des personnes, sauf les plus âgées, ont un projet de la raison, dans la continuité.
Parmi les personnes bénéficiant d’un accompagnement les amenant à se poser systématiquement les trois questions ci-dessus, la moitié a aussi un projet du cœur. Parmi ces projets du cœur, deux tiers sont utopiques ou prématurés, et l’on se rabat sur le projet de la raison. Mais, néanmoins, un tiers est réaliste, et ce sont des réussites.
Cela veut dire que l’on a une chance sur six de porter en soi un projet du cœur qui donnera un nouveau départ à sa vie professionnelle.
Créé il y a plus de quarante ans, le Bureau des Carrières de l’AX propose des entretiens personnalisés, des séminaires et ateliers, l’accès à différents réseaux ainsi que des moyens logistiques.