Minitel et Internet

Dossier : InternetMagazine N°524 Avril 1997
Par Yves PARFAIT (79)

On ne peut évo­quer le phé­no­mène Inter­net sans se réfé­rer à ce qui peut appa­raître à cer­tains comme une excep­tion cultu­relle fran­çaise de plus : le Minitel.

Avec 14 mil­lions d’utilisateurs et 25 000 ser­vices cou­vrant tous les domaines de la vie pra­tique, la France a connu en effet la plus grande expé­rience de ser­vices en ligne grand public alors qu’Internet était encore réser­vé à des spécialistes.

Ce suc­cès est un atout incon­tes­table pour entrer de plain-pied dans la socié­té de l’information, et non un frein ou un rétro­vi­seur comme on le pré­tend par­fois, pour­vu qu’on sache tirer les leçons de ces der­nières années, trans­po­ser ce qui est trans­po­sable dans le nou­veau contexte éco­no­mique et tech­no­lo­gique et qu’on ne cherche pas à tout prix, ni à “ hyper­te­li­ser ” l’Internet, ni à “ Inter­ner ” le Minitel.

Les recettes du Minitel

Les carac­té­ris­tiques du Mini­tel sont bien connues :

– un ter­mi­nal rudi­men­taire mais très simple d’utilisation et très rapi­de­ment mis en marche,
– un ensemble de ser­veurs dis­tri­bués acces­sibles par codes de service,
– une appli­ca­tion phare : l’annuaire électronique,
– enfin un sys­tème très simple de fac­tu­ra­tion et de paie­ment : le prin­cipe du kiosque qui per­met de fac­tu­rer sur la ligne télé­pho­nique la consul­ta­tion des ser­vices et de rever­ser aux four­nis­seurs le prix de leur pres­ta­tion leur évi­tant de déve­lop­per une fac­tu­ra­tion coû­teuse. Ceci a ren­du très faible la bar­rière à l’entrée des four­nis­seurs et a per­mis le déve­lop­pe­ment de plus de 25 000 ser­vices héber­gés sur plus de 6 000 serveurs.

Une indus­trie qui pèse aujourd’hui 10 mil­liards de francs s’est ain­si consti­tuée et une véri­table culture “ en ligne ” s’est déve­lop­pée tant par­mi les four­nis­seurs qui ont appris à réa­li­ser des appli­ca­tions inter­ac­tives ergo­no­miques et à les tenir à jour, que par­mi les uti­li­sa­teurs qui se sont habi­tués à consul­ter des horaires, des cours de bourse ou des cata­logues par Mini­tel ain­si qu’à pas­ser des commandes.

Le chiffre d’affaires total du com­merce élec­tro­nique par Mini­tel s’élevait ain­si à 1,2 GF en 1996 soit autant que toutes les tran­sac­tions effec­tuées sur Internet.

Qu’est ce qui change avec Internet ?

Inter­net c’est avant toute chose un pro­to­cole de com­mu­ni­ca­tion extrê­me­ment simple (trop simple diront cer­tains, mais cette sim­pli­ci­té a été la force du Mini­tel) qui per­met à toute res­source infor­ma­tique que ce soit un PC por­table ou le super­cal­cu­la­teur du CERN d’entrer en rela­tion avec toutes celles reliées au même réseau, ain­si qu’avec tous les autres réseaux déjà reliés à celui-ci. C’est donc une sorte de véri­table onde cyber­né­tique qui court de réseau en réseau à tra­vers la pla­nète en uti­li­sant tous les sup­ports sans dis­tinc­tion : fibre optique, câble en cuivre du bon vieux télé­phone, câble de télé­vi­sion, satellite.

Cette sim­pli­ci­té a per­mis d’établir une infra­struc­ture mon­diale très faci­le­ment exten­sible qui croît en tra­fic de 15 % par mois.

Cette connec­ti­vi­té poten­tielle a néan­moins un prix : aucun contrôle de qua­li­té n’est effec­tué aujourd’hui de bout en bout et l’on peut très bien par­tir de chez soi sur une voie express puis se trou­ver aiguillé sur un che­min vici­nal der­rière un tracteur.

Tou­te­fois la mon­tée en débits des réseaux de télé­com­mu­ni­ca­tions tra­di­tion­nels per­met d’offrir aujourd’hui sur Inter­net un niveau de qua­li­té satis­fai­sant pour toutes les don­nées tex­tuelles, images fixes et docu­ments sonores et de déve­lop­per ain­si quan­ti­té d’usages nouveaux.

Pour les appli­ca­tions télé­vi­suelles en temps réel, il fau­dra encore attendre un peu et chan­ger d’échelle.

Ces usages nou­veaux, qui se déve­loppent au-des­sus de cet océan de com­mu­ni­ca­tion, s’articulent en trois uni­vers prin­ci­paux : les ser­vices de com­mu­ni­ca­tion per­son­nelle, les ser­vices d’information et de recherche, le com­merce électronique.

1) La com­mu­ni­ca­tion : les mes­sa­ge­ries existent depuis long­temps sur Mini­tel et en infor­ma­tique ; Inter­net leur donne une dimen­sion mon­diale et uni­ver­selle. Avec “ l’e‑mail ”, on peut joindre des cor­res­pon­dants dans le monde entier en se libé­rant de la contrainte du temps réel. La pos­si­bi­li­té d’envoyer des docu­ments tra­vaillés en local mul­ti­plie les pos­si­bi­li­tés : envoi de cartes de voeux ani­mées (www.kodak.com), envoi de docu­ments pro­fes­sion­nels, recru­te­ments, réponse à des appels d’offres.

La mes­sa­ge­rie n’est pas uni­que­ment bila­té­rale ; les forums per­mettent de mul­ti­plier les échanges sur des domaines d’intérêt commun.

2) Le Web, c’est la deuxième appli­ca­tion prin­ci­pale, gigan­tesque livre que l’on peut feuille­ter de ser­veur en serveur.

La puis­sance de la micro-infor­ma­tique cou­plée aux CD-roms per­met d’enrichir les appli­ca­tions télé­ma­tiques par le son et l’image, et de les rendre plus convi­viales.

Par­mi d’autres, citons cet exemple d’un hôtel tra­di­tion­nel des Gets qui a déve­lop­pé un ser­veur pré­sen­tant son hôtel, le plan des pistes, les pos­si­bi­li­tés de la sta­tion avec une camé­ra bran­chée en per­ma­nence qui vous per­met de voir à tout ins­tant le temps et l’enneigement (www.cyberaccess. fr/u­ser/­ho­tel-stel­la-galaxy). Ces camé­ras bran­chées en per­ma­nence à cer­tains endroits du globe sont de plus en plus nom­breuses, l’une d’entre elles est même pla­cée dans la navette spa­tiale (www.nasa.com) et l’on peut faire grâce à elles le tour du monde en 80 “ clicks ” (www.asb.com/usr/ swfuchs/ateydays/80clicks.html).

La puis­sance infor­ma­tique apporte aus­si plus de liber­té : on peut choi­sir l’information que l’on sou­haite quand on le sou­haite. C’est l’exemple du site de France 3 (www.france3.fr) qui donne la pos­si­bi­li­té de voir le jour­nal régio­nal de son choix quand on le désire et pas seule­ment celui de l’endroit où l’on se trouve à 19 heures.

Enfin la puis­sance infor­ma­tique per­met la per­son­na­li­sa­tion. Elle per­met à l’utilisateur de créer ses propres docu­ments, ses propres infor­ma­tions et de deve­nir à très faible coût édi­teur lui-même. C’est ce que l’on appelle les pages per­son­nelles qui per­mettent à cha­cun de décrire ses goûts, ses hob­bies, ses enfants les plus beaux du cyber­monde, son CV et ain­si de pou­voir rece­voir des mes­sages d’autres col­lec­tion­neurs, voire des offres d’emploi, le recru­te­ment par Inter­net se déve­lop­pant très for­te­ment. Citons à titre d’exemple la page per­son­nelle (“ home page ”) de notre cama­rade Lagane qui lui a valu une semaine après sa mise en ligne des mes­sages du monde entier (ourworld.compuserve.com/ homepages/Robert Lagane/).

L’Internet ren­force ain­si le carac­tère dis­tri­bué de la télé­ma­tique, mais dans un modèle de com­mu­ni­ca­tion essen­tiel­le­ment symé­trique alors que le Mini­tel était fon­da­men­ta­le­ment asy­mé­trique (ter­mi­nal pas­sif vers ser­veur intelligent).

De plus en plus d’informations de toutes sortes sont donc dis­po­nibles d’où le rôle clé joué comme dans la télé­ma­tique par les annuaires et ce qu’on appelle les moteurs de recherche, c’est-à-dire des ordi­na­teurs qui feuillettent en per­ma­nence les mil­liards de pages du Web, les indexent et per­mettent de retrou­ver une infor­ma­tion selon plu­sieurs cri­tères. D’où éga­le­ment l’apparition de sys­tèmes per­met­tant de per­son­na­li­ser l’information sou­hai­tée par l’utilisateur.

Alors que la télé­ma­tique Mini­tel est essen­tiel­le­ment ano­nyme, le Web com­mence à per­mettre d’afficher les ser­vices, mais aus­si les publi­ci­tés cor­res­pon­dant au pro­fil d’usage. C’est l’émergence du mar­ke­ting “ one to one ”.

3) Le com­merce élec­tro­nique : c’est la troi­sième appli­ca­tion que l’on trouve sur Inter­net et qui est déve­lop­pée en détail dans l’article spé­ci­fique sur ce sujet. C’est aus­si la grande inter­ro­ga­tion du moment : com­ment faire de “ l’argent sur Internet ” ?

Il y a en fait deux grandes caté­go­ries de four­nis­seurs de ser­vices : les annon­ceurs qui sont dans une logique publi­ci­taire et les édi­teurs qui vendent de l’information à valeur ajou­tée. Les pre­miers ren­ta­bi­lisent leurs ser­vices sur les ventes des biens qui leur seront com­man­dés et appré­cient le Web comme sup­port de publi­ci­té mon­dial, les seconds vendent de l’information et doivent trou­ver un moyen de se rému­né­rer direc­te­ment. Ce point est d’autant plus cru­cial en France que l’économie du Mini­tel s’est fon­dée sur le par­tage des reve­nus moitié/moitié entre les four­nis­seurs de ser­vice et l’opérateur.

Par ailleurs, le sys­tème du Mini­tel est basé sur le temps et le comp­teur télé­pho­nique ; or dans un modèle “ client-ser­veur ” où l’on passe de ser­veur en ser­veur pour feuille­ter des pages, l’économie ne peut plus être basée sur la seule durée mais sur la valeur de l’information. Il faut donc retrou­ver sur le Web des sys­tèmes qui per­mettent de fac­tu­rer de manière éco­no­mique des petits mon­tants (5 F en moyenne pour une tran­sac­tion télé­tel) tout en intro­dui­sant d’autres sys­tèmes de comp­tage. Ces sys­tèmes com­mencent à appa­raître, per­met­tant d’acheter en ligne des biens pro­duits à l’autre bout de la pla­nète et l’esquisse d’une place de mar­ché mon­diale se dessine.

Le rôle d’un opérateur

L’Internet offre donc l’image d’un uni­vers bouillon­nant, encore brouillon mais riche d’un poten­tiel de déve­lop­pe­ment consi­dé­rable comme en témoigne la durée pas­sée par un uti­li­sa­teur moyen sur Inter­net : quinze minutes par connexion contre trois minutes avec le Minitel.

Il était donc essen­tiel pour un opé­ra­teur comme France Télé­com de favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment de ces nou­veaux usages en essayant de tirer par­ti au mieux de l’expérience du Mini­tel. L’engagement pris sans arrière-pen­sée depuis deux ans dans ce domaine se tra­duit à plu­sieurs niveaux.

Le pre­mier rôle et le plus natu­rel a été d’abord de mettre en place l’infrastructure en four­nis­sant les adresses IP comme on four­nit les numé­ros de télé­phone et d’assurer la connec­ti­vi­té par­tout en France sur le réseau le plus répan­du : le télé­phone et sa ver­sion tur­bo, Nume­ris (2 lignes avec des débits de 128 kbit/s).

Une “ porte ” d’accès à Inter­net a été ain­si construite dans chaque cir­cons­crip­tion télé­pho­nique ren­dant le Web mon­dial acces­sible au prix d’une com­mu­ni­ca­tion locale. Ce réseau est éten­du au niveau mon­dial à tra­vers l’alliance conclue avec Deutsche Tele­kom et Sprint : Glo­bal One.

Dans ce réseau est intro­duite pro­gres­si­ve­ment la tech­no­lo­gie ATM, sorte d’échangeur rapide per­met­tant d’améliorer la régu­la­tion du tra­fic sur les auto­routes ; et en extré­mi­tés (les bre­telles d’accès) dif­fé­rents sup­ports à plus haut débit sont expé­ri­men­tés : modems ADSL sur réseau de cuivre tra­di­tion­nel, rac­cor­de­ment par fibre optique, réseau câblé de télé­vi­sion et même satellite.

Mais cette action n’est pas suf­fi­sante. Dans un mar­ché encore ado­les­cent où l’utilisateur est décon­cer­té par la com­plexi­té de ces sys­tèmes, il est essen­tiel de déve­lop­per des ser­vices d’accompagnement en four­nis­sant à l’utilisateur la bous­sole pour navi­guer et par­fois la bouée de sauvetage.

Dans son offre grand public, Wana­doo (www.wanadoo.fr), France Télé­com a ain­si mis l’accent sur les ser­vices d’assistance, de guide et d’annuaire en fran­çais, par­tant du prin­cipe que dans un océan de com­mu­ni­ca­tion, il est illu­soire de contrô­ler des conte­nus de plus en plus per­son­nels et qu’il vaut mieux aider l’utilisateur à trou­ver SON conte­nu. Une ver­sion Web des Pages Jaunes a ain­si été déve­lop­pée per­met­tant aux 300 000 annon­ceurs de l’annuaire de pré­sen­ter leurs pro­duits sur le Web, de gagner ain­si une nou­velle audience et de construire pro­gres­si­ve­ment une ver­sion élec­tro­nique de leur bou­tique (www.pageszoom. fr).

Un annuaire des sites fran­co­phones acces­sible en lan­gage natu­rel (le “ qui­quoiou ”) a éga­le­ment été déve­lop­pé en uti­li­sant l’expérience des déve­lop­pe­ments de l’annuaire électronique.

Afin de favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment de ces nou­veaux usages, un rôle de péda­go­gie est éga­le­ment joué à tra­vers des offres spé­ci­fiques pour dif­fé­rents sec­teurs d’activité : san­té, édu­ca­tion, col­lec­ti­vi­tés locales. Cette action est cou­plée à une action d’aide au déve­lop­pe­ment des conte­nus par des inves­tis­se­ments mino­ri­taires dans ce secteur.

Enfin le déve­lop­pe­ment de moyens de paie­ment est le der­nier axe de déve­lop­pe­ment : un kiosque Inter­net per­met­tant de fac­tu­rer des pages Web à valeur ajou­tée et des pas­se­relles vers le Mini­tel qui per­mettent aux four­nis­seurs de ser­vices une migra­tion douce d’un domaine à l’autre sont déjà mis en oeuvre.

Des expé­ri­men­ta­tions avec des sys­tèmes de paie­ment élec­tro­nique déve­lop­pés en par­te­na­riat avec la com­mu­nau­té ban­caire sont éga­le­ment menées, comme le consor­tium e‑comm qui regroupe BNP, Socié­té Géné­rale, Gem­plus et Visa.

Les enjeux du futur

Ces actions conju­guées à celles des nom­breux autres acteurs du mar­ché fran­çais devraient per­mettre à celui-ci de connaître une forte crois­sance dans les mois à venir et de pas­ser des 250 000 abon­nés indi­vi­duels (hors réseaux Intra­net d’entreprises) d’aujourd’hui à près de 2 mil­lions en l’an 2000.

Est-ce que le Mini­tel est pour autant condam­né, rem­pla­cé par le PC, lui-même sim­pli­fié et absor­bé dans le télé­vi­seur ? De plus en plus la vision mono­li­thique et radi­cale du ter­mi­nal unique paraît inadé­quate. Les usages vont de plus en plus se diversifier.

Il est vrai­sem­blable que nous aurons à terme des prises de ce cou­rant cyber­né­tique qu’est Inter­net ali­men­tées en per­ma­nence et que nous bran­che­rons des­sus des appa­reils variés de com­mu­ni­ca­tion, de même que l’on branche des appa­reils élec­triques variés sans que le réfri­gé­ra­teur ait inté­gré le four à micro-ondes.

Le télé­vi­seur pour des usages domi­nés par le loi­sir, l’information et une inter­ac­ti­vi­té de type réflexe ou zap­ping ; le PC pour une inter­ac­ti­vi­té inten­sive, tra­vail, édu­ca­tion et le télé­phone de plus en plus mobile pour la com­mu­ni­ca­tion. Le Mini­tel est à la croi­sée des che­mins et peut évo­luer sans que ce soit exclu­sif vers le micro-ordi­na­teur (plus de 800 000 micro-ordi­na­teurs ont aujourd’hui des “ému­la­teurs mini­tels ”), vers l’univers du télé­phone à écran pour toutes les infor­ma­tions immé­diates (cours de la bourse, horaires de ciné­ma, mes­sages courts, etc.) où l’on n’aura pas for­cé­ment besoin ni envie de mettre en marche son ordi­na­teur mul­ti­mé­dia, ou enfin vers l’univers des PC sim­pli­fiés dont les expé­ri­men­ta­tions vont com­men­cer cette année.

En tous les cas le Mini­tel sans attendre évo­lue : Mini­tel rapide Magis, pos­si­bi­li­té à par­tir de tout Mini­tel d’envoyer et rece­voir des mes­sages e‑mail (3615 Mini­tel­net) et pas­se­relle vers tous les ser­vices Mini­tel à par­tir de Wanadoo.

Ces évo­lu­tions de toute façon pren­dront du temps puisqu’il faut envi­ron sept à dix ans pour qu’un nou­veau ter­mi­nal perce dans le grand public et même l’Internet où l’on compte en “ années de chiens ” ne devrait pas échap­per à la règle.

Plu­sieurs ques­tions demeurent encore posées sur ce développement :

• le prix des PC qui mal­gré les baisses des der­nières années rame­nées à la puis­sance de cal­cul uni­taire demeure un inves­tis­se­ment mini­mal de 10 000 F pour une confi­gu­ra­tion complète ;
• l’organisation du sup­port et du ser­vice indis­pen­sables pour le béo­tien qui ne sou­haite pas démon­ter la boîte de vitesses de sa voi­ture quand elle tombe en panne ;
• les auto-écoles de l’information : qui les assurera ?
• l’émergence d’un véri­table mar­ché mon­dial ou des mar­chés domes­tiques, domi­nés par les langues et les cultures locales ?
• enfin le code de la route et la déon­to­lo­gie : une auto­ré­gu­la­tion, telle qu’elle est sou­hai­tée, peut-elle s’imposer au niveau international ?

Mais à plu­sieurs de ces ques­tions, nous avons déjà en France avec notre culture télé­ma­tique des réponses et des solu­tions en germe. Il faut sim­ple­ment que nous fas­sions preuve dans tous les domaines et sec­teurs, de la même preuve d’ouverture qu’Internet, que nous his­sions la voi­lure et que nous sor­tions du port.

Un exemple vécu de communication par Internet

Premier temps : l’A.X. reçoit le FAX suivant :

« De Robert Lagane pro­mo 37
E‑mail (1) : laganerob@aol.com
http://ourworld.compuserve.com/homepages/Robert_Lagane (2)
L’A.X. a‑t-elle une adresse de cour­rier élec­tro­nique E‑mail qui per­mette de la joindre du monde entier pour le prix d’une com­mu­ni­ca­tion télé­pho­nique locale ? etc. Cordialement. »

Deuxième temps : réponse de l’A.X. par Internet :

Toutes nos féli­ci­ta­tions à l’un des pre­miers X internautes !
« Nous met­tons en place Inter­net à l’A.X. Actuel­le­ment n’existe que la mes­sa­ge­rie. Mais nous met­trons cer­tai­ne­ment en place quelques pages HTML (3), et une liai­son avec le ser­veur de l’École (ser­veur très impor­tant et de grande qua­li­té… mais dont le niveau dépasse cer­tai­ne­ment les moyens limi­tés de l’A.X). »

Troisième temps : réponse de Robert Lagane par Internet :

« Mer­ci de votre réponse et tous mes vœux pour l’explosion de l’A.X. sur Inter­net. Pour infor­ma­tion, cri­tiques et sug­ges­tions, je vous com­mu­nique la réfé­rence de mes pre­miers essais labo­rieux de home­page (4) per­son­nelle… laquelle m’a déjà valu quatre mes­sages en trois semaines de Los Angeles, Detroit, Bor­deaux et Moulins…
http://ourworld.compuserve.com/homepages/Robert_Lagane
Bon cou­rage et bonne année. »

Court lexique :

(1) E‑mail : adresse per­son­nelle pour la mes­sa­ge­rie électronique.
(2) http… : désigne un pro­to­cole de trans­mis­sion com­mun aux usa­gers d’Internet.
(3) HTML : lan­gage de défi­ni­tion de pages (texte, images…) à intro­duire dans Internet.
(4) home­page : page(s) de pré­sen­ta­tion d’une uni­ver­si­té, d’une socié­té, d’un internaute…

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