Halte aux éoliennes
L’Ouest américain était autrefois parcouru de chasseurs de primes. C’est désormais notre pays qui est sillonné de chasseurs d’un tout autre genre. Ceux-ci ne font pas métier de la poursuite de bandits, mais de signatures. Le jeu consiste à obtenir de la part des 36 000 maires que compte notre pays l’autorisation de construire des éoliennes sur leur territoire. La recherche est sans aucun risque, le profit est garanti par l’État et payé par EDF, et la récompense d’une ampleur à laquelle n’auraient jamais osé rêver les desperados du Far West.
EDF a l’obligation de payer le double du prix de revient
Selon France Énergie Éolienne, » Le coût moyen de l’électricité d’origine éolienne est passé à environ 4,4 centimes d’euro par kilowattheure pour une machine de 2 mégawatts. » Quelles pressions a‑t-il fallu pour qu’un arrêté ministériel du 26 juillet 2006 garantisse aux promoteurs d’éoliennes pendant quinze ans un prix d’achat de 8,2 centimes d’euros, c’est-à-dire presque le double du prix de revient. EDF a l’obligation d’acquérir le courant à ce prix. Chaque éolienne de 2 mégawatts garantit donc à son promoteur 360 000 euros de revenu annuel pour un temps de fonctionnement moyen annuel de 2 200 heures.
» La recherche est sans aucun risque, le profit est garanti par l’État et payé par EDF »
Les objectifs officiels fixés par l’arrêté du 7 juillet 2006 étaient d’une puissance installée de 17 500 mégawatts en 2015. Les travaux du » Grenelle de l’environnement » les ont portés à 25 000 mégawatts. Quant à l’Europe, elle vient de fixer à la France l’objectif de porter de 10,3 % à 23 % de sa consommation totale d’énergie la part des énergies renouvelables, ce qui imposera sans doute de porter à 35 000 MW la puissance éolienne installée sur notre territoire. Les coûts d’achat correspondants par EDF sont faciles à évaluer. Sur une base de 2 200 heures de fonctionnement par an et d’un prix garanti de 8,2 centimes d’euros, ils s’élèvent à 3,15 milliards d’euros annuellement pour 17 500 MW installés, à 4,15 milliards pour 25 000, et à 6,30 pour 35 000, soit le coût de la construction d’un à deux réacteurs nucléaires chaque année.
Un coût inutile de 100 à 200 euros par foyer
Les économies correspondantes seront minimes, puisque l’électricité d’origine éolienne se substituera, à de rares exceptions près, à de l’électricité d’origine nucléaire dont le coût de revient marginal est très faible. En supposant que l’économie atteigne 20 % des chiffres cités ci-dessus, la dépense inutile pour le consommateur, c’est-à-dire la ponction sur son pouvoir d’achat, sera donc de l’ordre de 2,5 milliards d’euros par an dans la première hypothèse, de 3,3 milliards dans la seconde, et de 5 milliards dans l’hypothèse » européenne « . Autrement dit, de 100 euros par foyer et par an dans l’hypothèse la plus basse et de 200 dans la plus élevée. Les écologistes ne se doutent certainement pas qu’en promouvant les éoliennes, ils font la fortune de promoteurs peu scrupuleux.
Arrêter le plus tôt possible
Face à de telles perspectives, la conclusion s’impose : il faut arrêter tout lancement de nouvelles éoliennes, et le plus tôt sera le mieux. Pour y parvenir, deux modalités sont possibles, qui ne sont pas exclusives l’une de l’autre. Puisque ce sont les préfets qui délivrent les permis de construire, il suffirait en premier lieu qu’ils reçoivent instruction de geler toute autorisation nouvelle jusqu’à plus ample information pour que tout s’arrête immédiatement. Il existe une seconde solution, qui reposerait sur la révision du tarif d’achat de l’électricité produite par les éoliennes. C’est ainsi qu’a procédé le Danemark. Décidé il y a deux ans, l’abaissement massif du tarif d’achat de l’électricité d’origine éolienne s’est traduit par le résultat qu’on pouvait attendre, c’est-à-dire pratiquement l’arrêt de toute installation nouvelle. L’industrie danoise de fabrication des éoliennes fonctionne dorénavant uniquement à l’exportation, à destination notamment de la France. Ne répondant à aucune nécessité, les éoliennes sont une arnaque sans précédent dont sont victimes tous nos concitoyens, à l’exception de ceux qui ont su profiter jusqu’à présent de l’alliance de l’idéologie des écologistes et du poids des lobbys.