Il faut doubler les salaires des fonctionnaires
C’est une méthode qui était proposée aux candidats à la récente élection présidentielle. L’objectif ? « Tous les pays qui, dans les dix dernières années, ont annoncé une vraie réforme de leur système ont réduit de manière significative leur dépense publique. En France, malgré les discours, la dette est passée de 20 % du PIB en 1982 à 66 % aujourd’hui » dit Jacques Marseille dans le Métro le 18 janvier. L’objectif est connu : une réduction radicale et durable du budget de l’État, condition primordiale de la moindre redistribution.
La méthode ? Viser le doublement des salaires des fonctionnaires, comme résultat d’une réduction progressive de leur nombre. Il n’y a pas d’erreur de calcul, c’est possible. Cela ne se fera pas en un jour, plutôt en dix ans, mais en étant annoncé. Cela doit être l’objectif principal. Sinon ? « Les fonctionnaires bénéficieront bien d’un petit coup de pouce le 1er février », hausse de 0,8 % qu’annoncent Les Échos du même jour.
La nécessité ? Les diagnostics éclairés, intelligents et documentés surabondent, mais aucune méthode n’a été proposée pour réaliser concrètement le niveau de réforme voulu. Ce que d’autres pays ont accompli ne semble, en notre France bloquée, pas réalisable. Donc il faut une autre méthode que la « top-down ». Les politiques savent parler de participation aux entreprises : qu’ils donnent l’exemple et, pour restructurer la fonction publique, enjeu majeur du pays, paient le risque d’autre chose que de mots.
Une chaîne de télévision montre aux candidats et aux spectateurs le compteur de la dette qui tourne. C’est une bonne idée. Certains candidats ont au moins conscience de l’ampleur de l’enjeu. Mais sauf à utiliser une méthode telle qu’exposée ici, aucun n’y aboutira. Car il faut aussi revisiter ces notions de libéralisme, d’ultra et d’antilibéralisme, comme de service public, tous ces concepts dont on parle sans jamais les définir.
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