Louis Vennin
Louis Vennin (1871−1942) était entré à l’École polytechnique en 1891. Il avait choisi la Marine à la sortie de l’École. J’ai épousé Claude, sa petite-fille. Elle a retrouvé les lettres écrites chaque jour par son grand-père à sa grand-mère pendant les longues périodes de leur vie commune où ils ont été séparés. C’est ce qui nous a donné l’idée de réaliser ce livre consacré aux années 1912–1919. Il constitue un témoignage sur la vie des marins pendant la Grande Guerre.
On y retrouve les qualités toujours nécessaires à la mer, l’endurance, l’abnégation, l’adaptation au milieu, l’improvisation au service de la mission.
Les officiers et les équipages s’étaient préparés au combat contre des escadres qu’ils ne rencontreront jamais. Mais ils vont patrouiller inlassablement et devront aussi faire face aux lourdes pertes occasionnées par les mines et les torpilles lancées par les sous-marins ennemis.
À chercher en vain l’affrontement, Louis Vennin se sentira parfois honteux de ne pas être plutôt en première ligne avec ceux qui combattaient dans les tranchées. Si la Marine n’a pas connu la même gloire que l’Armée de terre, du moins a‑t-elle joué un rôle essentiel en assurant d’énormes transports d’hommes, de vivres et de matériels.
Pendant cette guerre, Louis Vennin a commandé successivement un torpilleur, la Sape, un navire atelier, le Shamrock, un paquebot grec réquisitionné, le Vasiliefs Constantinos et un contre-torpilleur, le Mécanicien principal Lestin.
Celui qui aime l’histoire devrait apprécier la lecture de ce livre dont les enseignements sont toujours d’actualité et qui est écrit d’une plume alerte, souvent passionnée mais très libre.
Les témoignages écrits sur la Grande Guerre sont essentiels. Le dernier survivant, qui pouvait encore nous en parler, vient de disparaître.