Vie et mort de la planète

Dossier : Arts, Lettres et SciencesMagazine N°637 Septembre 2008Par : Peter D. Ward, paléontologue à l’université de Washington et exobiologiste à la Nasa et Donald Brownlee, astronome à l’université de Washington, exobiologiste, chercheur à la mission Stardust.Rédacteur : Jean-Claude LACROIX (57)

Tra­duit de l’américain par Michel Cabart (72)

Couverture du livre Vie et mort de la planète terreNous autres, Ter­riens, indif­fé­rents aux périls loin­tains, oublions faci­le­ment que la Terre n’est pas éter­nelle : « La Terre ? Pas besoin. Il suf­fit d’aller ailleurs ! »
Et s’il n’en était pas ain­si ? Si la Terre était vouée à un vieillis­se­ment pro­chain ? Si l’évasion vers d’autres cieux plus clé­ments n’était qu’un rêve ?

C’est le thème de ce livre qui décrit les stades d’évolution de la Terre avant sa des­truc­tion par le Soleil, et dresse l’état à jour de nos pos­si­bi­li­tés migra­toires. Il ne s’agit pas de science-fic­tion mais des conclu­sions de cher­cheurs reconnus.
La Terre est dotée de « sys­tèmes d’habitabilité » qui assurent le main­tien des condi­tions de la vie. Par leurs inter­ac­tions, ils régulent les flux d’eau, de gaz, de cha­leur et de car­bone entre atmo­sphère, océans et croûte ter­restre, favo­ri­sant la vie et frei­nant le réchauf­fe­ment de la Terre.
Mais celui-ci se pour­suit, et la Terre vieillit, étape par étape.
D’abord (dans 250 Ma1), les conti­nents se regroupent en un bloc géant, pro­vo­quant fonte des glaces et appa­ri­tion d’un océan pla­né­taire dépeuplé.
Puis les plantes, séques­trant le CO2 pour contrer le réchauf­fe­ment du Soleil, causent l’arrêt de la pho­to­syn­thèse et leur propre perte (500−1 000 Ma).
En quelques dizaines de Ma, les ani­maux meurent alors d’asphyxie et d’inanition ; le reli­quat de vie non bac­té­rienne se réfu­gie dans les océans.
La tem­pé­ra­ture fran­chit les 60 ° C, les océans s’évaporent ensuite dans l’espace, lais­sant une atmo­sphère satu­rée d’acide nitrique et des lacs sau­mâtres, tan­dis que s’envole la température.
L’histoire de la Terre s’achève avec la phase « géante rouge » du Soleil, qui la vola­ti­lise ou la trans­forme en astre errant.
La Terre aurait déjà enta­mé sa phase de déclin.
Elle aura héber­gé la vie pen­dant quelques pour cent de son existence.
Il en est pro­ba­ble­ment ain­si des pla­nètes sœurs ; nos chances d’y trou­ver un refuge paraissent donc infimes, car il fau­dra maî­tri­ser et les tech­niques migra­toires et la coïn­ci­dence des fenêtres tem­po­relles d’habitabilité.
Une leçon de modes­tie et un grand défi pour nous, les hommes, qui pen­sions naguère être au centre du Monde.
Une pas­sion­nante mise en pers­pec­tive qui nous incite à prendre encore plus soin de notre fra­gile oasis.
Qui plus est, bien tra­duite et facile à lire !

1. Mil­lions d’années.

Commentaire

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Natha­lie Ouelletrépondre
29 mai 2012 à 12 h 07 min

Tra­duc­tion en fran­cais d’un autre livre de Peter D. Ward
Bon­jour,

Ce livre est très inté­res­sant, nous en avons un exem­plaire en ver­sion fran­çaise à notre biblio­thèque et l’au­teur, Peter D. Ward a publié en 2003 le livre sui­vant en anglais : Rare Earth : why com­plex life is uncom­mon in the uni­verse. Des ensei­gnants en phy­sique de notre Col­lège aime­raient don­ner accès à ce livre tra­duit en fran­çais pour leurs étu­diants. Est-ce que les Édi­tions La Huppe pour­rait en faire la tra­duc­tion ? J’ai écrit à l’au­teur Peter D. Ward hier et il me disait qu’il « espé­rait » qu’une mai­son d’é­di­tion fran­çaise puisse le publier en langue fran­çaise pour l’en­semble de la fran­co­pho­nie… Mer­ci de votre attention !

Natha­lie Ouel­let, bibliothécaire
Col­lège de Maisonneuve
Mont­réal (Qué­bec)
CANADA

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