Pilote d’essais
C’est avec beaucoup de plaisir que j’ai lu ce livre d’André Turcat. Il est très passionnant pour ceux qui s’intéressent à l’histoire de l’aviation française après la Deuxième Guerre mondiale. Il complète Pilote d’essai publié par André Turcat en 2005.
L’auteur insiste sur les relations humaines et sur l’esprit d’équipe qui anime les pilotes d’essai. Dans ce métier dangereux, il faut à la fois une grande rigueur technique et une confiance entre tous les hommes participants. Cet esprit se traduit par la joie dans la réussite et dans la tristesse lors des accidents.
André Turcat, en toute humilité, nous raconte en détail quelques-unes des erreurs qu’il a commises et il montre par là que le pilote le plus expérimenté n’est pas à l’abri de petites défaillances.
Ce livre rassemble un ensemble de récits, comme le ferait un peintre impressionniste, pour transmettre les émotions qu’il ressent à l’issue de sa brillante carrière.
Le fil directeur de son livre est certes la vie de pilote d’essai durant la deuxième partie du XXe siècle. C’est aussi la vie d’une équipe travaillant dans un domaine très avancé avec les réussites et les difficultés voire les échecs qui renforcent les liens entre les hommes. C’est l’émerveillement devant la beauté de l’univers contemplé durant les vols à haute altitude et lors des voyages dans le monde entier.
Le dernier chapitre du livre que j’ai lu et relu exprime la vision de l’auteur sur le bonheur. Il est un chrétien croyant, convaincu que l’amour est essentiel pour donner du sens à la vie. « L’amour est invisible comme l’est l’attraction universelle » affirme-t-il. Cet acte de foi écrit dans un style admirable révèle, derrière le pilote renommé, un homme d’une grande profondeur et un poète sachant transmettre ses émotions.