L’OMBRE DE NÉMÉSIS
Toute ressemblance avec des personnes ayant existé ou des faits s’étant produits ne serait pas pure coïncidence.
Je l’avoue, j’ignorais tout des épisodes de l’histoire dans lesquels François Adrien fait évoluer, à la fin du dix-neuvième siècle, le jeune capitaine Louis Adrien, pardon Louis Aurélien, dit le Bachelier. Je me demandais où François avait trouvé son inspiration pour écrire cette longue épopée cubaine, j’ai fini par le comprendre.
Mais les récits familiaux n’auraient pu suffire à retracer les derniers soubresauts de la domination espagnole sur Cuba, les horreurs d’un siècle auquel le vingtième n’a rien à envier. Les Espagnols avaient inventé les camps de (re) concentration, les collabos pires que les soldats pour les plus basses besognes, tandis que l’opinion américaine était déjà manipulée par des journalistes mêlés à ses troupes et poussant à la guerre, pour avoir des scoops ou par conviction.
Il a fallu à François un gros travail de recherche et de documentation pour nous faire partager les dangereuses aventures de son capitaine, que son père aurait voulu voir lui succéder auprès de sa paisible clientèle d’ophtalmologue nancéen.
Les aléas de la marine à voile, les complexités du commerce triangulaire (sans les esclaves, qu’il faut remplacer par des matériaux de construction pour l’éphémère République du Counani, pour ne pas naviguer à vide), la guerre à Cuba sont décrits de façon très vivante, le lexique est utile quand le recours à Wikipedia ne l’est pas toujours : l’encyclopédie en ligne en sait moins que l’auteur, souvent.
Pour autant, ce gros roman historique n’est jamais ennuyeux. Ne vous laissez pas rebuter par le nombre de pages, ni par votre ignorance lexicale, et rapportez à Bordeaux votre cargaison de sucre roux en ayant enrichi votre culture historique et navale, sans oublier la mythologie : mais qui était donc Némésis, qui étaient les Érinyes ?
Que viennent-elles faire dans cette galère ? Venez le découvrir…
Et visitez le site du livre : http://www.lanemesis.com |