CHAMEAU, DODO
Notre camarade, Erik Egnell, nous avait déjà intéressés et ravis par de précédents ouvrages, riches de la qualité de sa plume, nourrie d’une large culture historique et littéraire.
Son oeuvre la plus récente, parue en octobre 2008 aux éditions Cyrano, a un titre qui peut à première vue intriguer, d’autant plus qu’il est enrichi de deux sous-titres qui ne peuvent laisser indifférent un regard de polytechnicien.
Ce court ouvrage (74 pages) met en scène de nouveau l’illustre Empereur auquel Erik Egnell a déjà consacré plusieurs de ses oeuvres précédentes. Cette fois il s’agit de Napoléon à Sainte-Hélène. L’ouvrage met également en scène le général Gourgaud, polytechnicien de la promotion 1799, qui l’accompagna dans son exil, après une carrière ardente et courageuse au service de la France et de l’Empereur.
Seuls apparaissent sur la scène ces deux personnages, bien que les autres protagonistes de l’exil à Sainte-Hélène soient très présents et souvent évoqués.
Nous laissons au lecteur le plaisir de découvrir pourquoi CHAMEAU, pourquoi DODO. On comprend dès le titre que l’humour garde sa place dans cette oeuvre qui est avant tout une oeuvre de fine analyse psychologique. Gaspard Gourgaud le polytechnicien vénère l’Empereur, ce qui ne l’empêche d’être très lucide sur ses limites, voire ses faiblesses humaines.
Il est jaloux de l’attention que Napoléon prête aux autres fidèles qui l’entourent dans le monde clos de la petite île. Il se croit mal aimé de l’Empereur. Erik Egnell prête à ce dernier un sens de l’humour qui vient à point pour dédramatiser certaines situations. Cette courte pièce de théâtre est riche en mots d’esprit, références littéraires et historiques, analyses psychologiques, axées avant tout sur la personnalité de Gourgaud et celle de Napoléon. C’est de plus une pièce dans laquelle l’École polytechnique et l’esprit polytechnicien tiennent une bonne place.
Elle est complétée à la fin par un bref rappel historique de la vie de notre illustre ancien, le général Gourgaud, et du monde clos des exilés français de Sainte- Hélène.
Elle est illustrée avec une juste finesse, par le frais talent de dessinateur de notre camarade Philippe Rémon, ce qui ne fait qu’ajouter à l’agrément et l’intérêt du livre.
Voilà de multiples raisons de s’intéresser à cette pièce, que nous serions, quant à nous, très heureux de pouvoir un jour applaudir sur la scène si l’occasion nous en est offerte.