LA MER ET LE MARTIN-PÊCHEUR
C’est un récit où s’entrecroisent les bribes de vie d’une cinquantaine de personnages qui vivent d’une entreprise de pêche au chalut, marins, cadres, personnel des bureaux et des ateliers. Il n’y a pas de personnages principaux ; c’est le roman d’une entreprise qui lutte pour survivre à l’épuisement de la mer surexploitée et au défi du passage à l’économie de marché.
Cette comédie aux cent actes divers est présentée avec des pointes de drôlerie ou de cruauté, et une sensibilité qui rend attachants ces êtres saisis dans un instant de leur existence. On rit ou sourit des situations comiques où sont pris ces destins tragiques et dérisoires. L’action se passe aux alentours de l’année 1994. C’est l’année où la politique du Renouveau lancée au Viêtnam quelques années auparavant commençait à y rendre la vie matérielle moins dure.
Aujourd’hui la pénurie qui constitue la toile de fond de tout l’ouvrage a perdu de son acuité. Mais la société telle qu’on la voit se dessiner dans l’ouvrage demeure, certains de ses traits se sont même renforcés. Au-delà de ses personnages, ce roman est aussi celui de la naissance du Viêtnam d’aujourd’hui, avec sa nouvelle élite, ses inégalités sociales, la corruption qui pousse ses racines dans les profondeurs du pays.
En conclusion, voici un extrait de la présentation de la quatrième couverture :
« De sa belle écriture pleine de poésie, Bui Ngoc Tan nous emmène là où nous ne sommes jamais allés : et quand on referme le livre, on en sort bien changé. Et meilleur aussi. »