Le Geste
Le geste, dont je me garderai bien de vendre la mèche, organise la linéarité de ce roman dense. Autour du héros anonyme, lui, meurtri, s’organise progressivement un monde onirique où l’amitié, la connivence, l’amour semblent possibles : Kip, Léah, Marie… Mais l’absence est partout tapie : elle, les disparus de la Shoah, le silence…
Cette absence n’est pas le néant, pas non plus le vide ; elle est de la nature des membres fantômes des amputés. Chacun ses fantômes. Gérald Tenenbaum a trempé sa plume dans l’arc-en-ciel pour nous plonger dans l’analyse spectrale de son questionnement sur le sens de la vie. On se laisse étreindre avec bonheur par l’atmosphère intimiste de ce récit finement tissé de fils multicolores.
Notre camarade Gérald Tenenbaum est mathématicien, professeur à l’Université de Nancy, internationalement reconnu notamment pour ses travaux dans les domaines de la théorie des nombres et de l’analyse. Il est loin d’être un auteur débutant : avec Le Geste, il nous livre son second roman, après Rendez-vous au bord d’une ombre (Le Bord de l’Eau), après une pièce de théâtre, Trois pièces faciles (L’Harmattan), après plusieurs contes et nouvelles.
Le lecteur et la lectrice (re) trouveront dans Le Geste la précision d’une langue où chaque mot est nécessaire, l’élégance de la tournure, l’acuité de l’observation, la délicatesse du portrait, mises au service de la création d’une atmosphère subtile et profondément humaine. À quand la suite ?