L’éthique des armes
Dans cet essai, l’auteur nous fait part des réflexions auxquelles l’a conduit sa participation au Comité d’éthique de l’armement comme membre (1995−2001) puis comme président (depuis 2001). Partant de considérations sur l’éthique en général et sur l’éthique de la guerre qui font partie de l’acquis philosophique de l’humanité depuis des centaines, voire des milliers d’années, il s’applique à les décliner par rapport aux armes que les hommes ont progressivement mises au point et continuent à faire progresser.
Dans un monde où les conventions d’interdictions de certaines armes se succèdent (armes chimiques, armes biologiques, mines antipersonnel), où la possession d’armes de destruction massive est un sujet de débat diplomatique intense et, réalité ou prétexte, a pu déclencher la seconde guerre d’Irak, les armes méritaient bien d’être examinées au prisme de l’éthique, comme on examine les comportements de ceux qui les servent. L’auteur évoque les armes réputées les plus cruelles (armes chimiques, armes biologiques) comme d’autres, plus classiques. Il n’élude pas non plus le problème, si souvent controversé, des exportations d’armement.
Tant que la paix ne sera pas définitivement établie de par le monde, tant que les pacifistes resteront d’admirables utopistes, tant que persistera l’habitude, prise il y a quelques dizaines de milliers d’années, de se battre autrement qu’à main nue, il faudra que l’homme, le combattant, le dirigeant, et le diplomate aussi, se demandent non seulement quand mais aussi comment ils ont le droit de tuer. Car c’est bien de cela qu’il s’agit.
En ces années où le concept de guerre préventive réapparaît, où terrorisme et projets d’armement nucléaire bouleversent les États, c’est un ouvrage d’une double actualité que nous présente l’auteur tant, au-delà de la guerre et de l’usage de la force, c’est la problématique de la protection des plus faibles qui est encore une fois en jeu.
Même si elle ne l’est pas seulement entre États.