Managements de l’extrême
Ce sont deux tomes remarquables que publie l’École de Paris du Management, dirigée par Michel Berry. Chacun comporte une dizaine de chapitres passionnants, récits d’une sortie de crise dans une entreprise (Chausson, EDF, Renault, Nissan, Valeo, Charbonnages du Maroc, Armée de l’air…) ou une collectivité (ville et région de Valenciennes…). Dans chaque chapitre, l’étude de cas se prolonge par une discussion, de façon à en tirer tout le fruit. Le livre, d’une grande aisance de lecture au demeurant, pétille d’intelligence.
J’ai trouvé autant de plaisir à le lire qu’aux Propos d’Alain, c’est dire la tenue et la classe de l’ouvrage. Le lecteur est impressionné par la personnalité des intervenants, un patronat intelligent et courageux, capable de remobiliser tout un personnel et de redynamiser une entreprise en perdition. Ces gestionnaires de grande classe savent jouer sur les attitudes pour modifier des comportements.
Par ailleurs, ils sont familiers du raisonnement inverse, typique de la pensée scientifique : la plupart usent avec bonheur du paradoxe, “ Nous sommes le dos au mur, nous sommes donc condamnés à être les plus forts ”. La formation par la recherche n’est-elle pas le meilleur apprentissage d’une telle démarche, fondamentale pour les dirigeants d’entreprise ?
À la lecture de l’ouvrage, les ressemblances entre le monde de l’entreprise et la recherche scientifique sont en effet patentes.