La Meije aux oiseaux
Hadrien, guide de montagne, s’engage dans une ascension de la Meije que rend périlleuse la rude discipline qu’il s’est imposée. Afin, espère-t-il, d’écurer sa mémoire et de déjucher en une captieuse roulette russe de vieilles histoires trop insistantes. Tout au long de sa course, au fil des étapes, seul, sans contrainte d’horaire, il égrène ses souvenirs.
Par une nuit pluvieuse de la Deuxième Guerre mondiale, aux confins de sa Suisse natale, il a involontairement assisté à une scène atroce. L’inaction lui devenant alors intolérable, il s’est lancé aux côtés de la résistance française. Épisode bref, piteux par plusieurs facettes, mais qui s’est tout de même résolu en un sauvetage hasardeux.
Cette double aventure a pesé sur quarante ans de son existence, émaillée de rencontres avec des personnages étranges ou attachants, et sans cesse érodée par son propre psychisme vacillant qu’il a réussi, difficilement, à museler derrière son plastron de montagnard. Mais dans les images aiguës autour desquelles d’autres souvenirs se lèvent, quelle est la part du rêve ? Réussira-t-il à exorciser ses fantômes ?
Ce court roman, dans une écriture vive, nerveuse et sensible à la fois, est un bel hymne à la montagne et à la conscience meurtrie par les férocités du monde. Le lecteur suit avec émotion le narrateur dans son parcours montagnard comme dans son parcours de vie évoqué avec pudeur et profondeur.