L’Europe des autoroutes
L’auteur,jean-Antoine Winghart, est ingénieur géneral des Ponts et Chaussées. Il a commencé sa carrière au service de la navigation « Rhône-Saône » à Lyon, il a été directeur de l’Institut d’urbanisme de Grenoble, il a été directeur départemental de l’équipement des départements de la Marne puis du Rhône. Après avoir dirigé avec efficacité et compétence (1980- 1985) l’Institut géographique national (IGN), il est depuis 1985 président de l’une des plus importantes sociétés concessionnaires d’autoroutes, la SAPRR (Paris-Rhin-Rhône).
Son ouvrage commence par un rappel du traité de Maastricht (1992- 1993), qui propose dans son titre XII pour l’Europe communautaire une armature de réseaux de transports d’énergie et de télécommunications, et du schéma routier et autoroutier transeuropéen (Tern 1996) pour les pays de l’Europe centrale et orientale, l’idée d’une autoroute porteuse de la liberté de se déplacer est également évoquée.
L’ouvrage se poursuit par une description très suggestive des grands axes de communication routiers et ferroviaires en Europe : les corridors est-ouest, les franchissements nord-sud, les obstacles montagneux (Alpes, Carpates, Balkans); on découvre le goût prononcé de l’auteur (ancien directeur général de l’IGN) pour la géographie.
L’ouvrage se poursuit par une classification » autoroutière » des différents pays d’Europe en quatre catégories : ceux dont le maillage est presque achevé (Allemagne de l’Ouest, Belgique, Luxembourg, Pays-Bas, Royaume-Uni, Autriche, Suisse), ceux dont le maillage est loin d’être terminé (Espagne, Portugal , Grèce, Irlande), les pays intermédiaires qui sont en fait très proches de ceux de la première catégorie (parmi lesquels la France, l’Italie et le Danemark), enfin les pays d’Europe du Nord marqués par les hypodensités des grands espaces au nord du 60e parallèle.
Suit une description des grands réseaux des pays de l’Union européenne, des pays d’Europe centrale et orientale, enfin des pays du pourtour méditerranéen, où la Turquie et le Maroc apparaissent comme les plus avancés.
L’auteur expose ensuite les grandes étapes de la création de l’Europe des autoroutes en précisant les rôles respectifs des grandes institutions internationales : Commission des Communautés (Bruxelles), Commission économique pour l’Europe (Genève), Conférence économique des ministres des Transports (Cemt), des Organisations professionnelles (Assecap, Union Routiere , Irf, Aiper). Il présente quelques cartes suggestives qui préfigurent l’Europe des autoroutes de demain avec les grands corridors qui restent à réaliser. Il évoque la conférence de Crète (1994) et le programme Christophersen. Sa réflexion débouche naturellement sur les très importants problèmes de l’interopérabilité.
Avant de nous présenter des tableaux statistiques documentés sur les linéaires de réseaux et les intensités kilométriques des différents pays étudiés, l’auteur se livre à une réflexion sur les interrelations entre une politique des infrastructures autoroutières et les grands objectifs nationaux et communautaires : le développement économique, l’environnement et l’aménagement du territoire.
L’ouvrage se termine par une carte des principaux axes autoroutiers d’intérêt européen existants et à réaliser.