La vengeance des terres rares
Avec la régularité d’un vrai professionnel, Marcel Cassou nous livre sa production 2011. Avec toujours la même régularité et, sans doute, la même prescience de l’événement Rappelez-vous son Yellow Cake d’il y a cinq ans dans lequel il déroulait, en détail, le scénario de l’enlèvement, par l’AQMI, de cadres d’une compagnie minière française au Niger ! L’histoire se terminait bien. Espérons qu’il en sera de même pour nos malheureux compatriotes actuellement détenus au Mali.
Cette fois encore, Cassou nous ramène en Afrique mais nous quittons son Sahara et son Sahel de prédilection pour l’Afrique de l’Est. Et il ne sera question ni de terrorisme ni d’uranium mais de « terres rares » et de Chinois.
Je ne ferai pas l’injure aux camarades qui me liront de leur rappeler ce que sont les terres rares, mais peutêtre n’est-il pas inutile d’en dire un mot à l’attention de quelque conjoint(e) non scientifique qui chercherait vainement le nom de Mendeleïev dans la littérature ou la musique russe. Il s’agit en fait de dix-sept métaux plus exotiques les uns que les autres, regroupés jusqu’à il y a peu sous cet unique nom générique, avec d’autant plus d’indifférence qu’ils ne servaient pratiquement à rien. C’est ainsi qu’ils ont vécu heureux et cachés jusqu’à l’arrivée des nouvelles technologies auxquelles ils sont, en revanche, devenus indispensables (batteries, microprocesseurs, téléphonie mobile, superaimants, etc.).
Et la même injustice, qui a régné dans la répartition des réserves de pétrole, a situé le gros de ces terres rares en Chine. Avec la différence que, si les besoins du Moyen-Orient pèsent peu dans la disponibilité de ses réserves de brut, la Chine, elle, est devenue une grosse consommatrice de cette ressource nouvelle et ne répugnerait pas à en détenir le monopole complet. Elle essaye, en tout cas, de tout faire pour. Autant dire qu’il y a là encore tous les germes d’un conflit majeur dans les années à venir…
Nous n’en sommes pas là, quoique… Ce n’est pas ce conflit que nous décrit Cassou, mais la mainmise de l’Empire du Milieu sur l’une des rares exploitations de terres rares hors de Chine, dans la jungle du Congo. En dire davantage serait déflorer le sujet.
Disons simplement qu’il est aussi question de bio et de nanotechnologies, et de ce que j’appellerai une nouvelle forme de supplice chinois, en laissant au lecteur le soin de le découvrir !
À vos pages donc pour cette Vengeance des terres rares que, le livre une fois ouvert, vous lirez d’une seule traite jusqu’à son surprenant dénouement.
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Polytechniciens et géographie
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