H. A. Lorentz (1853−1928)
Lorentz est l’un des physiciens qui incarne le mieux la naissance de la physique moderne. Le passage du XIXe siècle au XXe siècle marque une transition dans l’histoire de la physique et même dans l’histoire de la pensée.
En quelques années les concepts classiques sont complètement remis en cause ; le nouveau monde est celui des quanta, de la relativité et des atomes. Lorentz est au cœur de ce bouleversement.
Ses travaux prolongent ceux de Maxwell, il donne à l’électromagnétisme classique son interprétation physique (Équations de Maxwell-Lorentz ”, “ Force de Lorentz ”), il introduit pour la première fois une théorie de l’électron, qu’il met en évidence avec Zeeman dès 1896, ce qui lui vaut – en 1902 – le deuxième prix Nobel de physique de l’histoire.
Lorentz est également – avec Poincaré – un pionnier de la relativité restreinte (“Transformations de Lorentz ”, “ Groupe de Lorentz ”) ce qui lui vaudra d’être proposé pour un second prix Nobel.
Considéré comme “ une véritable encyclopédie trilingue de la physique”, c’est lui qui présidera pendant près de vingt ans les fameux Conseils Solvay ; son rôle n’y est pas seulement celui d’un savant c’est aussi celui d’un diplomate.
Lorentz est très apprécié de tous, il a été le physicien qu’Einstein a le plus admiré. Einstein écrit à son propos : “ J’admire cet homme plus que quiconque ; je peux même dire que je l’adore. ”
Mais au-delà du très grand physicien et de son oeuvre immense, Lorentz a été aussi un très grand humaniste : président de la Commission internationale de coopération intellectuelle de la Société des Nations,
Lorentz peut être considéré comme l’un des fondateurs de l’Unesco.