L’arsenal de Paris
L’Arsenal a donné son nom au quinzième quartier de Paris. L’espace considéré dans cet ouvrage est délimité de nos jours par les boulevards Henri-IV et Bourdon et par le quai Henri-IV.
Parler de cette partie de Paris, c’est non seulement descendre au fil du temps pour évoquer les événements qui ont justifié la construction d’un dispositif de défense de la capitale, mais c’est aussi évoquer ses occupations successives : le couvent des Célestins richement doté par la dynastie des Valois ; l’Arsenal si puissant lorsque Sully en fut grand maître ; l’industrie des Poudres sous l’égide de Lavoisier et ses évolutions jusqu’à nos jours.
C’est aussi se souvenir des événements révolutionnaires et de leur incidence sur l’urbanisation, notamment par le percement du canal Saint-Martin et l’élévation de la colonne de Juillet.
L’hôtel des grands maîtres de l’Artillerie agrandi par Boffrand devint en 1797 la bibliothèque de l’Arsenal qui, grâce à la collection encyclopédique qu’y avait constituée le marquis de Paulmy, favorisa l’éclosion d’un foyer de culture et d’érudition, où se retrouvaient les chefs de file des courants littéraires du XIXe et du début du XXe siècle.
De nos jours, enrichie de fonds littéraires et des arts du spectacle, elle organise de riches expositions.
Tout à côté, dans sa splendide caserne des Célestins, la Garde républicaine, corps prestigieux de l’État, assure par ses missions la sécurité rapprochée, les honneurs ou la représentation.
Dans ce quartier tranquille sillonné de rues portant les noms des compagnons d’Henri IV, la mémoire des lieux est maintenue par l’entreprise qui a hérité de certaines productions de l’Arsenal. De nombreux organismes publics côtoient les immeubles privés construits progressivement, depuis le rattachement de l’île Louviers à la berge.
Le pavillon de l’Arsenal, lieu d’exposition permanent, nous parle de l’architecture parisienne. Quant au bassin de l’Arsenal, débouché sur la Seine du canal Saint-Martin, il est devenu le port de plaisance de Paris.