Éthique des affaires : liberté, responsabilité
Jean Moussé est un jésuite qui a, de longues années durant, fréquenté et conseillé des groupes de réflexion de cadres d’industrie et de chefs d’entreprise. Plus récemment, il a enseigné l’éthique des affaires, ce qui le conduit aujourd’hui à nous proposer une analyse très personnelle et qui renouvelle le vieux débat entre conviction et responsabilité.
Il sait de quoi il parle, et évite soigneusement les références à des principes abstraits.
Il montre que la réalité quotidienne de l’entreprise est pétrie de violence, et l’on devine ce qu’il ne dit pas (mais qui fait l’objet d’un autre de ses livres : Libre à Buchenwald, Bayard-Centurion, 1995. ), c’est-à-dire combien l’expérience d’un camp de concentration l’a amené à reconnaître cette violence quotidienne comme une donnée fondamentale, parfois inévitable, parfois même nécessaire au progrès de l’économie.
Après cette analyse qui constitue la première partie, il illustre son propos par trois exemples : le phénomène de la corruption, le rôle de la monnaie dans la mondialisation, l’évolution foudroyante des communications.
Admettant la nécessité, parfois, du mal nécessaire, il n’en est pas dupe, et dénonce vigoureusement la fausse finalité de l’entreprise, souvent aujourd’hui attentive à l’actionnaire et non orientée en priorité vers le client.