Présentation au drapeau de la promotion 2000
Suivant la tradition, la présentation au Drapeau de la promotion 2000 s’est tenue le samedi 17 novembre 2001 en présence d’une nombreuse assistance. Elle a été aussi l’occasion pour les familles de faire connaissance avec l’École.
Cette année, la cérémonie était présidée par Monsieur Alain Richard, ministre de la Défense. Tout s’est remarquablement déroulé et après le passage en revue des élèves, la musique et le défilé ont été appréciés par toute l’assistance. Le général de Nomazy s’est adressé aux élèves juste avant l’arrivée du Drapeau.
Discours du général de Nomazy, directeur général de l’École
Je remercie monsieur le ministre de la Défense d’avoir bien voulu accepter de présider cette cérémonie. Je remercie également toutes les personnalités qui nous font l’honneur et l’amitié de leur présence.
Polytechniciens de la promotion 2000, cette cérémonie est organisée à votre intention et à celle de vos familles, que j’ai plaisir d’accueillir ici ce matin.
Vous allez être présentés dans un instant au drapeau de l’École. Auparavant, je voudrais vous en rappeler brièvement la symbolique.
Notre drapeau, c’est d’abord le symbole de notre nation. Bien des hommes et des femmes se sont rassemblés autour de ses trois couleurs et ont donné leur vie pour défendre notre pays lorsqu’il était menacé.
Notre Drapeau, c’est aussi le symbole des valeurs auxquelles nous sommes attachés : la liberté, l’égalité et la fraternité. Ces valeurs, nous les estimons universelles, c’est pourquoi cette cérémonie au drapeau est aussi celle de nos camarades étrangers. À vous les élèves étrangers je voudrais dire ceci : j’ai tenu à associer les emblèmes de vos pays au nôtre, en faisant pavoiser le fronton du grand hall aux couleurs des 16 nations que vous représentez aujourd’hui. Je l’ai fait pour vous qui nous faites l’honneur d’avoir choisi Polytechnique pour vous instruire. Je l’ai aussi fait pour vous signifier que notre drapeau est aussi le vôtre.
Ce drapeau n’est pas seulement le symbole de la nation, c’est aussi celui de l’École. Il porte la devise que lui a donnée Napoléon en 1804 : “ Pour la Patrie, les Sciences et la Gloire ”.
Cette devise peut paraître d’un autre temps. Je crois qu’il n’en est rien si on la prend comme une invitation, pour les jeunes gens et les jeunes filles que vous êtes, à se tourner résolument vers l’avenir.
“ Pour la Patrie ” signifie, à vous qui avez beaucoup reçu et qui allez ici encore beaucoup recevoir, que vous avez le devoir de participer activement à l’effort national qui vise à rendre notre monde plus moderne, mais aussi plus juste, plus humain et plus fraternel.
“ Pour les Sciences ” vous indique comment utiliser vos capacités et vos dons dans cette marche vers le progrès. Cela nous rappelle aussi l’importance de la démarche rationnelle dans un monde où les images, partout diffusées, donnent à voir sans toujours donner à comprendre.
“ Pour la Gloire ” signifie que votre effort se doit d’être désintéressé. Au contact de vos cadres, de vos enseignants et des chercheurs apprenez à travailler pour la gloire, c’est-à-dire, à assumer vos responsabilités quelles que soient les circonstances, à rechercher toujours l’excellence et à conserver en permanence le sens de l’intérêt général.
Notre drapeau porte aussi l’inscription : “ Défense de Paris 1814 ”. C’est pour rappeler qu’à un moment difficile de notre histoire les deux promotions d’élèves présentes à l’École ont demandé à participer à la défense de la capitale. Peu importe que leur action n’ait changé ni le cours de la bataille, ni celui des événements. Ce qui importe ce sont les qualités de dévouement à l’intérêt général qui ont été manifestées par ces promotions.
Enfin les décorations de notre drapeau, la Légion d’honneur et les deux croix de guerre, attestent le sacrifice de très nombreux polytechniciens pour la défense de la liberté.
Voilà ce que signifie le drapeau de l’École.
Vous êtes fiers d’être ici et vous pouvez légitimement l’être car l’École est l’un des fleurons de l’enseignement supérieur et de la recherche en France. Au cours de sa longue histoire elle a donné à la science de nombreux savants, à l’industrie de nombreux cadres et entrepreneurs, à l’État de nombreux serviteurs civils et militaires.
Sachez conserver ses vraies traditions : son élitisme basé sur le seul mérite, son esprit d’ouverture, d’accueil et de tolérance. Vous avez désormais à assumer cet héritage mais aussi à le faire fructifier en participant pleinement à l’ouverture de l’École au reste du monde.
Polytechniciens de la promotion 2000, voici votre drapeau.
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Ensuite la matinée s’est poursuivie à l’amphithéâtre Poincaré où après un mot d’accueil de Monsieur Yannick d’Escatha, président du Conseil d’administration de l’École, Monsieur Alain Richard a prononcé l’allocution que nous publions ci-après. L’amphithéâtre était plein mais on pouvait suivre du Grand hall par vidéo.
Discours de Monsieur Alain Richard, ministre de la Défense
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Élus locaux,
Monsieur le Président,
Monsieur le Délégué général,
Monsieur le Secrétaire général pour l’administration
Monsieur le Directeur général
Messieurs les Officiers généraux,
Messieurs les Directeurs,
Mesdames, Messieurs,
Je suis très heureux de venir pour la troisième fois présider la cérémonie de présentation au drapeau d’une promotion, aujourd’hui la promotion 2000. D’abord parce que votre École est le symbole de la qualité des écoles d’ingénieurs françaises et de l’excellence de notre recherche scientifique.
Mais je suis aussi tout particulièrement heureux de venir saluer votre École alors que s’achève la mise en place de la réforme de la scolarité, que j’ai demandée ici même en 1998 et qui s’appliquera en totalité et pour la première fois, à votre promotion, la promotion 2000.
La réforme X‑2000 : la triple vocation de l’École
En annonçant à vos camarades les grandes lignes de la “réforme X‑2000”, je soulignais alors que l’objectif de mettre en oeuvre pour votre promotion ces évolutions – c’est-à-dire notamment d’ouvrir l’École en termes de recrutement et d’internationalisation et de modifier en profondeur la scolarité – était audacieux. C’est le moment aujourd’hui de féliciter tous ceux, les dirigeants de l’École, le corps enseignant et les chercheurs, l’ensemble des personnels civils et militaires ainsi que la communauté polytechnicienne, qui ont permis d’avancer aussi rapidement vers cette mise en place.
À travers le “ projet X‑2000 ”, le Gouvernement réaffirme la triple vocation de l’École polytechnique : former, pour les entreprises, des cadres à fort potentiel, des innovateurs, des jeunes ayant l’esprit d’entreprise ; former, pour la recherche, des savants de haut niveau aptes à aborder les domaines les plus nouveaux ; former, pour les services de l’État, de futurs hauts fonctionnaires qui pourront appréhender, dans un cadre multinational ou communautaire, les aspects les plus novateurs des missions de l’État.
À titre d’exemple, en tant que ministre de la Défense, je peux témoigner de l’importance pour mon ministère de disposer, grâce au corps de l’armement, d’ingénieurs de haut niveau pour donner à notre pays les capacités nécessaires à la maîtrise de l’ensemble des dimensions de sa sécurité et de sa défense. Par ailleurs, la présence d’officiers issus de l’École polytechnique au sein des forces armées enrichit le recrutement et y insuffle l’esprit d’excellence de Polytechnique.
En impulsant l’adaptation de Polytechnique aux évolutions de la fin du XXe siècle, Pierre Faurre, dont je veux saluer la mémoire avec respect et amitié, aura voulu rester fidèle à l’esprit et aux hautes exigences de ses fondateurs qui, en leur temps, avaient souhaité, par une formation appropriée, mettre à contribution les meilleurs talents scientifiques pour construire une nation moderne. Cette idée fondatrice est plus que jamais d’actualité.
Créée à un moment critique de notre histoire, cette École n’a cessé d’évoluer pour devenir l’un des tout premiers établissements d’enseignement. Dans un contexte nouveau, dans un monde qui tous les jours se rétrécit et dans lequel la science connaît des développements inimaginables, l’École polytechnique se devait d’agir et d’évoluer.
Je note d’ailleurs que l’École a su parmi les premières institutions françaises et européennes prendre suffisamment tôt conscience de cette mondialisation croissante, grâce notamment à Bernard Esambert, qui a présidé l’École pendant neuf ans et qui nous fait l’amitié d’être avec nous aujourd’hui.
Le Contrat de plan pluriannuel de l’École polytechnique
Permettez-moi à présent d’évoquer les objectifs que nous devons désormais nous fixer collectivement et qui sont orientés dans trois directions :
– développer la formation au meilleur niveau mondial,
– amplifier la dimension internationale de l’École,
– développer la capacité de recherche et valoriser les résultats.
Pour y parvenir, votre nouveau président du Conseil d’administration, Yannick d’Escatha, m’a proposé de définir avec le ministère un cadre financier pluriannuel qui donne à l’École la lisibilité financière nécessaire pour atteindre ces objectifs.
Ce travail a abouti à l’élaboration d’un contrat pluriannuel, que nous signerons dans quelques instants, portant sur la période 2002–2006. Les missions de l’École, ses objectifs et les moyens nécessaires pour y parvenir y sont précisément inscrits.
L’État s’engage à maintenir en volume pendant la durée du contrat sa contribution au fonctionnement de l’École à hauteur d’environ 43 millions d’euros par an et aux investissements à hauteur d’environ 6 millions d’euros par an. C’est un effort substantiel de mon ministère, dans un cadre budgétaire qui est le sien. C’est également une contribution sensiblement supérieure à celle que l’État accorde en général à des centres d’enseignement et de recherche. Elle est à la hauteur des ambitions légitimes que nous avons tous pour l’École. Elle illustre les devoirs et responsabilités que vous avez envers la collectivité nationale.
L’École s’engage de son côté à accroître ses ressources propres en les faisant passer de 4,2 millions d’euros par an en 2001 à 7,7 millions d’euros par an à l’échéance du plan en 2006, en développant notamment des partenariats avec les entreprises.
Ce contrat pluriannuel fixe des objectifs de résultat clairs et quantifiés. Permettez-moi de rappeler ceux qui me paraissent les plus importants.
La modernisation de la formation
Le premier de ces objectifs est la modernisation du cursus de formation des élèves. Celle-ci s’appuiera sur les points forts qui ont toujours été ceux de la formation dispensée à l’École.
Je pense bien entendu d’abord à la formation polyscientifique des élèves, qui permet de développer leurs qualités de rigueur, d’intuition et d’innovation. Elle est la base de l’image d’excellence scientifique de l’enseignement dispensé par l’École et des qualités de polyvalence reconnues à ses anciens élèves.
La rénovation de la pédagogie, actuellement engagée, passe notamment par :
– la mise en place d’un véritable encadrement personnalisé au travers de formules de tutorat,
– une utilisation plus forte des nouvelles technologies de l’information et de la communication,
– une priorité accordée au travail en groupes et aux projets collectifs,
– l’accès fréquent à des cours scientifiques donnés en langue étrangère,
– le renforcement des liens avec la recherche.
Il s’agit également, au cours des troisième et quatrième années, d’acquérir une compétence scientifique et professionnelle plus spécialisée et mieux reconnue à l’échelle internationale. Cette deuxième phase de la scolarité permet une grande diversité des cursus de formation.
Ainsi, chaque élève pourra bâtir progressivement et en toute connaissance de cause son propre projet professionnel et il acquerra une vraie capacité à aborder et à résoudre les défis lancés aux ingénieurs de haut niveau dans les prochaines années. La quatrième année de formation sera menée sous contrôle de l’École. Ceci conduira à renforcer les liens déjà existants entre l’École et les institutions dispensant cette formation complémentaire : les grandes écoles françaises bien sûr, mais aussi les prestigieuses universités européennes ou américaines par exemple.
De même, vous avez bénéficié d’une formation humaine initiale s’intégrant directement dans le cursus de vos études d’ingénieur. Cette formation a été effectuée au sein des forces armées et pour un quart d’entre vous dans des organismes civils (sécurité civile, police nationale, éducation nationale en zone d’éducation prioritaire, associations de réinsertion de jeunes en difficulté, justice). Elle constitue une rupture avec vos années de classes préparatoires. Elle vous sensibilise aux qualités personnelles indispensables pour exercer de hautes responsabilités, au goût du travail en équipe, ainsi qu’au sens des responsabilités civiques et sociales comme de l’intérêt général.
L’internationalisation
Par ailleurs, l’École doit s’imposer comme une grande institution scientifique au plan européen et mondial. Soyez bien conscients qu’elle est soumise à une concurrence vive qui nécessite de s’adapter rapidement, afin que ses diplômes jouissent de la plus grande reconnaissance possible au plan international. La lisibilité de son nouveau cursus l’y aidera.
Mais il faut encore augmenter le recrutement d’élèves étrangers, en provenance notamment des pays de l’Union européenne, de sorte que les promotions comptent une centaine d’élèves étrangers, ce qui fera passer la taille des promotions de 450 à 500 élèves d’ici deux ans. Pour y parvenir, l’École doit être attractive sur un marché international ouvert et concurrentiel.
La venue d’étudiants étrangers dans un établissement comme celui-ci, réputé de très haut niveau et considéré comme difficile, ne doit pas buter sur des obstacles financiers. Je soutiens pleinement l’initiative de l’École de monter un système de bourse incitative.
La récente adhésion de l’École au groupement “ Paris Tech ”, qui réunit les grandes écoles d’ingénieurs parisiennes, et à “Uni Tech”, réseau européen d’universités scientifiques et techniques et de grands groupes industriels, facilitera le recrutement d’élèves étrangers et permettra de créer des partenariats forts avec ces établissements européens.
Dans ce domaine de l’internationalisation, je fixe à l’École deux objectifs à l’horizon 2006 :
– durant sa scolarité, chaque élève devra lors de stages ou en formation avoir séjourné au moins trois mois dans une institution étrangère ;
– une centaine d’élèves français au minimum par promotion devront réaliser leur spécialisation de quatrième année à l’étranger.
Enfin, l’École devra s’attacher à augmenter le pourcentage actuel d’enseignants étrangers. Celui-ci est aujourd’hui de l’ordre de 15 %. L’inverse est tout autant souhaitable : les enseignants de l’École doivent se ménager une expérience professionnelle à l’étranger d’une durée significative. L’École mettra en place les moyens favorisant ce type de mobilité.
Le potentiel de recherche de l’École
La qualité de la recherche de l’École est un troisième objectif majeur. Le potentiel de recherche d’une institution comme l’X est le principal critère de sa reconnaissance sur le plan international. Dans cet esprit, j’ai bien noté trois axes prioritaires : la biologie, l’optique et les lasers, le traitement de l’information. Ces orientations viennent d’ailleurs d’être confortées dans le cadre d’un autre contrat pluriannuel, avec le CNRS en l’occurrence. Ceci prouve d’ailleurs la parfaite collaboration entre l’École et le monde scientifique, à laquelle nous tenons tout particulièrement avec mon collègue Roger-Gérard Schwartzenberg.
L’École est par ailleurs un utile exemple de la collaboration entre recherche civile et militaire, comme j’avais pu le constater en visitant le laboratoire des lasers de haute puissance – le LULI – l’an dernier. Vous savez que le CEA développe pour le compte du ministère de la Défense un programme ambitieux de simulation. J’ai demandé au CEA de renforcer les collaborations avec le monde scientifique autour du CESTA en région Aquitaine, qui accueillera le laser mégajoule. Il faut faire le maximum pour organiser l’utilisation à des fins scientifiques de cet équipement unique au monde.
La valorisation de la recherche
En matière de recherche comme dans le domaine de la formation, l’effort financier de la collectivité nationale justifie de diffuser les résultats de vos travaux dans le tissu économique, en vue de contribuer au développement de notre industrie et à la création d’emplois.
Cet objectif doit se traduire dans les deux années à venir par :
– le développement, en partenariat avec les entreprises, des applications industrielles des travaux de ses laboratoires,
– le soutien à la création de “ startup” innovantes, soit directement, soit par la prise de participation dans les structures créées par d’autres partenaires de l’École.
Ceci permettra de développer l’esprit d’entreprise des élèves, et renforcera les liens entre l’École et le monde de l’entreprise. L’édification en cours d’un important centre de recherche par le groupe Danone à l’ouest de l’École en est, déjà, une première confirmation. D’autres projets sont en voie de concrétisation, notamment avec Thalès qui souhaite étendre ses partenariats avec la recherche publique et qui est un des premiers partenaires de l’École dans de nombreux domaines comme l’optronique et l’électronique.
Ces partenariats permettront en outre à l’École d’augmenter ses ressources propres pour financer les besoins supplémentaires créés par la réforme, en liaison avec la Fondation de l’École polytechnique. Je souhaite sur ce point une mobilisation rapide des énergies de l’École autour de projets concrets.
Une évolution des statuts de l’École
Enfin, j’ai demandé au président du Conseil d’administration, dans la lettre de mission que je lui ai adressée, d’étudier avec les services du ministère les évolutions statutaires nécessaires pour doter l’École de modes de fonctionnement pleinement cohérents avec les profondes transformations qui lui sont demandées. Les conditions de fonctionnement de l’École doivent être comparables à celles des institutions d’enseignement et de recherche de niveau mondial.
Le statut actuel de l’École remonte à plus de trente ans. Il a permis de faire passer dans de bonnes conditions l’École polytechnique de la situation de service de l’État sans personnalité juridique à celui d’établissement autonome, en particulier dans le domaine de la gestion des personnels. Il est logique que des évolutions soient désormais nécessaires et nous en discuterons sur la base de vos réflexions avec les services du ministère d’ici mars prochain.
Aux élèves de la promotion 2000
Je voudrais terminer mon propos en m’adressant plus particulièrement à vous, les élèves de la promotion 2000. Vous êtes les premiers à suivre intégralement le nouveau cursus, avec une première année consacrée en grande partie à la formation humaine et militaire, suivie de deux années d’enseignement scientifique et de stages, et se concluant par une quatrième année professionnalisante.
La présentation de votre promotion au drapeau de l’École est un jour important pour vous. Il l’est aussi pour vos parents et vos familles, présents autour de vous aujourd’hui, car ils ont toute leur part dans votre réussite dont ils sont légitimement fiers.
Ce jour solennel est aussi pour moi l’occasion de vous rappeler vos engagements. Éduqués comme une élite de la connaissance et du savoir, vous avez des devoirs. Grâce à votre travail, grâce aussi à l’investissement de la collectivité, vous avez maintenant, chacune et chacun d’entre vous, votre rôle à jouer dans la construction de notre avenir commun. Gardez à l’esprit les qualités de vos illustres prédécesseurs : curiosité d’esprit, rigueur, méthode, créativité et goût de l’initiative, sens de l’intérêt général.
Je vous souhaite bonne chance pour vos engagements et vos projets futurs, et je vous appelle à prendre part à votre mission de maintenir ici un pôle d’excellence qui est à la base de beaucoup des succès de notre pays.
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Après le discours ce fut un nouveau temps fort avec la signature solennelle par Alain Richard, ministre de la Défense, Yannick d’Escatha, président du Conseil d’administration, et le général de Nomazy, directeur général de l’École, d’un Contrat pluriannuel entre l’État et l’École polytechnique pour la période 2002–2006. (Ce contrat est commenté à la fin de ce compte rendu.)
Après le cocktail, puis le déjeuner, l’après-midi a été bien remplie par les “ portes ouvertes aux laboratoires ” et la présentation de l’École.
Enfin le concert présenté par Musicalix, des élèves interprétant Mozart, Verdi, Messiaen, Debussy, Rachmaninov, Brahms et des chansons modernes (du jazz à la bossa-nova) a brillamment terminé cette journée.
Tous les participants méritent d’être félicités pour le déroulement de cette journée dont les familles se souviendront longtemps.
Contrat pluriannuel entre l’État et l’École polytechnique
Le Contrat pluriannuel donnera pour les cinq années qui viennent (2002- 2006) à l’École les moyens de mener à bien la réforme X 2000 en cours. Cette réforme prévoit notamment :
– une internationalisation croissante de l’École avec un objectif d’accueillir environ 100 élèves étrangers pour 400 élèves français et d’accroître la formation des élèves à l’étranger ;
– la transformation de la scolarité qui est désormais de quatre ans, en incluant une formation de spécialisation, en cohérence et en partenariat étroit avec les écoles d’application ou des universités étrangères et qui amène les élèves à choisir plus tôt une orientation professionnelle ;
– une priorité donnée au renforcement du potentiel de recherche de l’École, gage de la qualité de la formation et condition nécessaire à une reconnaissance internationale.
À travers cette réforme, le gouvernement a réaffirmé la triple vocation de l’École, à savoir, dans l’ordre :
– former, pour les entreprises, des cadres à fort potentiel, des innovateurs, des jeunes ayant l’esprit d’entreprise ;
– former, pour la recherche, des savants de haut niveau aptes à aborder les domaines les plus nouveaux ;
– former, pour les services de l’État, de futurs hauts fonctionnaires qui pourront appréhender, dans un cadre multinational ou communautaire, les aspects les plus novateurs des missions de l’État.
S’agissant d’un contrat, les moyens d’atteindre ces objectifs y sont précisés : l’État s’engage à maintenir en volume pendant la durée du contrat sa contribution actuelle au fonctionnement et aux investissements de l’École. Cependant, ces ressources ne sont pas suffisantes pour réaliser la réforme. La construction de logements, de salles de cours et d’amphithéâtres, l’équipement des laboratoires et la mise à disposition des élèves de l’indispensable outil informatique appellent des investissements très importants. L’École s’engage donc délibérément à accroître ses ressources propres principalement en développant des partenariats avec les entreprises. La valorisation industrielle de ses 23 laboratoires de recherche sera développée, mais aussi la création de chaires d’enseignement capables d’attirer les meilleurs spécialistes mondiaux.
Pour garantir le niveau de formation des élèves et le porter à la reconnaissance mondiale, un effort considérable doit accompagner celui de l’École, par l’ensemble de la communauté polytechnicienne. Les cadres des entreprises doivent donc veiller à développer ce partenariat avec l’École, tant pour bénéficier des hautes capacités de recherche, que pour alimenter la dynamique créée par la réforme.
Signature du Contrat pluriannuel par Yannick d’Escatha, Alain Richard et le général de Nomazy. © ECPAD FRANCE