Jules Moch
Moch, polytechnicien, soldat de deux guerres, a marqué son siècle : député presque sans discontinuer de 1928 à 1967, il est secrétaire général du gouvernement sous le Front populaire, résistant, ministre des Travaux publics, de l’Intérieur et de la Défense entre 1945 et 1951, rappelé à l’Intérieur en 1958, diplomate chargé du désarmement à l’ONU de 1951 à 1961.
Ses idées ont tout pour déranger : il ose lier technique et politique, relativiser le marxisme, se méfier de l’Allemagne, préférer le pont au tunnel sous la Manche, dénoncer les expérimentations nucléaires, proposer une solution originale au conflit algérien, prôner le désarmement pendant la Guerre froide, exiger le service public minimum en temps de grève…
Obsédé par l’idéal de Jaurès et Blum, technicien qui a mis son action en accord avec sa pensée, défenseur des libertés, adversaire des lois d’exception et champion de l’autorité de l’État, opposant de Guy Mollet, ennemi de Mitterrand, serviteur de la science depuis l’âge des aéroplanes jusqu’à celui des missiles intercontinentaux, Moch, personnalité hors du commun, est un homme méconnu à découvrir.