Courrier des lecteurs
Sécurité routière et Prévention routière
Une confusion entre ces deux mots s’est glissée dans le n° 516, page 45, de juin-juillet de La Jaune et la Rouge.
Elle était inévitable, tant se brouillent dans les esprits les trois appellations : Prévention routière, Sécurité routière, Union routière de France.
L’Union routière réunit des associations intéressées au développement de la circulation automobile.
La Sécurité routière et la Prévention routière ont un objectif commun, la sécurité des usagers de la route.
La première, animée de 1972 à 1983 par Christian Gerondeau (que l’on appelait alors Monsieur Sécurité), est un organisme d’État ; la seconde, la Prévention routière, est une association privée (loi de 1901) créée et subventionnée par l’Association générale des Sociétés d’assurances contre les accidents.
Les assureurs ne pouvaient pas se désintéresser des victimes auxquelles elles ne pouvaient apporter que des secours matériels. Ils apportaient à la Prévention routière, avec leurs subsides, des statistiques confidentielles établies à leur propre usage pour servir à l’étude des thérapeutiques appropriées. Bien vite les 35 000 membres de cette association portèrent sur la vitre arrière de leur véhicule la marque de leur adhésion.
Les pouvoirs publics, les préfets, les ministres considéreront la Prévention routière comme un groupe de pression d’utilité publique dont on ne pouvait négliger les exigences appuyées par une revue mensuelle lue par un million et demi de citoyens. Ainsi la Prévention routière a‑t-elle pu étayer la Sécurité routière dans une action commune.
Elles ont bénéficié du respect qu’impose encore une action humanitaire désintéressée, exempte de toute compromission, de toute arrière-pensée partisane ou lucrative à travers l’incontournable camaraderie polytechnicienne.
Henry CUNY (26)
De la fusion froide aux nouvelles orbites de Bohr
Vous avez fait paraître dans votre revue du mois d’avril 1996 un excellent article de Jean de Lagarde intitulé “ De la fusion froide aux nouvelles orbites de Bohr ”. Cet article fait état de travaux de recherche qui sont menés dans mon laboratoire.
Bien qu’extrêmement clair et rigoureux, cet article a laissé, dans l’esprit de certains de vos lecteurs, l’impression que je travaillais sur la fusion froide. Je me vois donc conduit aujourd’hui à repréciser certains points, sans mettre en cause en aucune façon les termes de cet article.
Nous avons en fait été les premiers, au laboratoire des sciences nucléaires du CNAM, à montrer qu’aucune signature nucléaire ne pouvait être mise en évidence (hélium‑4, tritium, neutrons) en dehors du bruit de fond naturel. Ceci a été publié et exposé de façon claire et nette au dernier congrès sur la fusion froide, en avril 1995 à Monaco. On ne peut donc pas parler de fusion froide, ce qui pouvait sembler évident a priori mais qu’il fallait absolument démonter (pour ne pas dire : démontrer).
En revanche, comme l’a très bien expliqué M. de Lagarde, au cours de ces expériences mettant en jeu de l’hydrogène (ou du deutérium) et du palladium dans des conditions expérimentales sur lesquelles je ne reviens pas, on constate des excès d’énergie importants, reproductibles sans que personne (et mon laboratoire a toujours été ouvert à tous les experts intéressés) n’ait pu trouver un quelconque artefact.
C’est ce phénomène que nous essayons d’expliquer aujourd’hui, c’est donc sur cet effet que nous travaillons mais non sur la fusion froide, bel et bien morte et enterrée pour ce qui nous concerne !
Professeur Jacques FOOS,
directeur du Laboratoire des
Sciences nucléaires du Conservatoire
national des Arts et Métiers