Georges Lacroix (43 B) Un grand ingénieur humaniste
Né en juin 1924 dans une propriété familiale au pied du mont Ventoux dans le Vaucluse, Georges Lacroix passe son enfance et son adolescence à Draguignan, à l’époque préfecture du Var, où son père est professeur de physique et chimie au lycée.
Aîné de trois enfants dont un frère qui fera Saint-Cyr, il est en terminale sous la houlette de son père. Deux années de classes préparatoires au lycée Thiers à Marseille comme interne lui permettent d’intégrer l’X à l’été 1943 dans un excellent rang : seizième, classement qu’il retrouvera exactement à sa sortie, malgré une scolarité perturbée par la Libération.
Auprès du général Leclerc
En septembre 1944, Georges est affecté, sur sa demande, à une unité des Transmissions qui suit la 2e D.B. dans sa progression vers l’Est, et on le charge d’écouter les diverses radios afin de dresser chaque soir, pour le général Leclerc et son état-major, les nouvelles de la situation militaire et civile : il aura ainsi le privilège d’informer le général de l’explosion de la bombe d’Hiroshima.
Une fois arrivé en Allemagne, son groupe s’occupera aussi de comprendre comment fonctionnent de curieux appareils de Grundig, saisis sur les armées allemandes, les premiers magnétophones.
Revoir le traité des Pyrénées
En 1946, il intègre pour deux années l’École des ponts, dont il sort major de promotion.
Il réalise de nombreux ouvrages qui marquent toujours la vie des Marseillais
Sa première affectation sera Toulouse où il restera douze ans, s’occupant de gérer la construction de ponts, bien sûr, mais aussi d’enquêter sur la catastrophe de Superbagnères en 1954, et de préciser avec l’Espagne la position exacte de la frontière dans le secteur du Val d’Aran (ce que le traité des Pyrénées n’avait pas fixé en 1659).
Dès 1949, il a fondé avec Mané une famille qui leur donnera quatre enfants, treize petits-enfants et, pour l’instant, six arrière-petits-enfants ; la fille aînée est médecin, la seconde est responsable administrative et financière, un fils est professeur de maths. Le petit dernier a mal tourné : il est de la promo 83, soit quarante ans après son père.
Un grand serviteur de la ville de Marseille
En novembre 1960, Georges Lacroix est muté à Marseille dans les services de l’équipement, où il restera deux ans avant d’intégrer la direction des services techniques de la ville de Marseille, où il progressera jusqu’au poste de directeur général, succédant à son ancien, Henri Bochet (38).
Un engagement multiforme
Dans les années 1980, il assure la présidence de l’Association des Ingénieurs territoriaux, au niveau régional, puis national. À la retraite, il accomplit diverses missions techniques à l’étranger en appui à la ville de Marseille ou dans le cadre de l’Institut méditerranéen de l’eau : Albanie, Liban, Maghreb, Turquie, Pologne, etc.
Il y réalise de nombreux ouvrages qui marquent toujours la vie des Marseillais : la couverture du Jarret, le viaduc de Plombières, la corniche, l’émissaire et les stations de traitement des eaux, le tunnel sous le Vieux-Port, la rénovation de la Vieille-Charité dans le quartier du Panier, pour ne citer que les principaux.
Il supervisera la construction du métro et le remblaiement de la baie du Prado qui créera des plages très appréciées, ainsi que les zones d’aménagement urbain et les parcs de stationnement souterrains.
Avec son épouse, ils étaient de fidèles participants au groupe X‑Provence (depuis plus de cinquante ans pour lui), à nos sorties et voyages, nous fascinant par ses histoires sur son vécu technique et organisant des visites passionnantes autant qu’originales, et souvent souterraines.