La cybernétique
C’est en 1948 que Robert Wiener, professeur de mathématiques au Massachusetts Institute of Technology (MIT), publia à Paris, aux éditions Hermann, Cybernetics or Control and Communication in the Animal and the Machine.
L’ouvrage eut un immense succès. Une seconde édition, augmentée d’une préface et de deux chapitres, parut en 1961, éditée par MIT Press. Elle fut traduite en italien et en japonais.
Les éditions du Seuil, à l’occasion du cinquantième anniversaire du décès de Wiener (1964), ont publié une traduction en français de Cybernetics, sous le titre de La cybernétique, information et régulation dans le vivant et la machine, due à la collaboration de Ronan Le Roux, Robert Vallée (43) et Nicole Vallée-Lévi, précédée d’une importante présentation de Ronan Le Roux.
Cybernetics rendit Wiener célèbre auprès du public scientifique alors qu’il l’était déjà chez les mathématiciens pour son étude du mouvement brownien (1930) et son analyse harmonique généralisée. Dans Cybernetics, Wiener présente des idées qu’il avait commencé à exprimer dès 1943.
Wiener utilise le mot cybernetics pour désigner son sujet d’étude : la structure des systèmes biologiques, électromécaniques et même sociaux, laquelle fait jouer un rôle fondamental aux notions de rétroaction négative (facteur stabilisateur) et d’information (élément globalisant).
Le mot grec kubernétikè, qui désigne l’art du pilotage, est utilisé par Platon dans La République dans le sens de l’art du gouvernement (métaphore reprise par Ampère). Norbert Wiener apporte ainsi des idées qui éclairent les domaines de l’informatique, de l’automatisme, des télécommunications, sans écarter les perspectives philosophiques, conscientes, en particulier, du danger présenté par un usage de ces idées qui oublierait l’humain.
On peut compléter la lecture de ce livre par celle de la traduction par N. Vallée-Lévi de la biographie de Wiener, parue sous le titre Héros pathétique de l’âge de l’information. En quête de Norbert Wiener, père de la cybernétique, due à Flo Conway et Jim Siegelman (Hermann, 2012), et signalée précédemment par La Jaune et la Rouge en février 2013.