Itinéraires de la précision
Le sous-titre de ce livre en présente bien le contenu. Partant de la recherche d’une mesure de plus en plus précise de la forme du globe et de la position géographique il nous conduit vers des applications militaires pour les artilleurs et les répercussions sur la mesure industrielle de précision et la réalisation d’instruments d’optique sans oublier les méthodes de repérage par le son.
Ces développements ne sont pas allés sans aléas ce qui donne tout son intérêt au livre qui montre bien le déroulement souvent chaotique des projets tant dans leur mise sur pied que dans leur réalisation.
Ce qui impressionne dans ces « histoires » c’est la présence continue de polytechniciens. Aux côtés de savants tels que Faye (X 1832), Ferrié (X 1887), Poincaré (X 1873) on rencontre de nombreux officiers et ingénieurs.
Quelques exemples. Des officiers polytechniciens ont organisé deux expéditions de mesures d’un arc de méridien terrestre : l’une (1870−1895) réalisée en France et en Algérie par le capitaine François Perrier (X 1853), l’autre en Amérique du Sud (1901−1906) sous la direction du commandant Robert Émile Bourgeois (X 1876).
En 1913, Ludovic Driencourt (X 1879) détermine la distance Washington Paris. Le rôle plus industriel de Gustave Yvon (X 1903) et Marie Amédée Louis Jobin (X 1881) est mis en valeur. L’optique française n’a pas démérité avec, par exemple, Numa Parra (X 1878), maître verrier.
Ce livre très documenté, ouvrage universitaire qui se lit comme un roman d’aventures, montre bien les incertitudes et oppositions conjoncturelles ou venant de la compétition entre les individus.
Ce n’est pas un long fleuve tranquille que nous dépeint Mme Schiavon.