Ville de demain pour une ville durable et désirable

Dossier : Dossier FFEMagazine N°706 Juin/Juillet 2015
Par Eric MAZOYER

Bouygues Immobilier est entré dans une nouvelle ère…

En effet. Nous avons pour ambi­tion dans les cinq ans à venir de pas­ser de l’échelle du pro­mo­teur, à celle du déve­lop­peur opé­ra­teur urbain, dans le cadre de la réa­li­sa­tion de quar­tiers intelligents.

Pour cela, nous avons créé une marque, Urba­nE­ra, qui déve­loppe des quar­tiers à très forte mixi­té d’usage et inter­gé­né­ra­tion­nelle. L’objectif est de conce­voir des quar­tiers dans les­quels l’intégration du numé­rique per­met à des bâti­ments à haute per­for­mance éner­gé­tique de com­mu­ni­quer entre eux, d’échanger des infor­ma­tions (besoins en éner­gie, sto­ckage de l’énergie, mutua­li­sa­tion des par­kings, etc.), de manière à offrir aux habi­tants de nou­veaux usages et de nou­veaux ser­vices urbains.

Ce pro­jet est l’aboutissement de notre savoir-faire depuis le lan­ce­ment de nos immeubles à éner­gie posi­tive en 2008 avec la marque Green Office®. Près d’une ving­taine d’opérations sont aujourd’hui en cours.

Justement, quels sont les projets concrets en cours ?

Pour n’en citer que deux, nous allons mettre en ser­vice en sep­tembre 2015 le pre­mier ilot à éner­gie posi­tive, à Lyon Confluence, avec des immeubles mixtes regrou­pant bureaux, com­merces et loge­ments qui com­mu­ni­que­ront entre eux, un pro­jet réa­li­sé avec des par­te­naires japo­nais, le NEDO et le groupe Toshiba.

Une grande pre­mière en Europe ! Un autre pro­jet à plus grande échelle encore ver­ra le jour à Nan­terre, avec cette fois un vrai mor­ceau de ville, qui intè­gre­ra un centre com­mer­cial, des ciné­mas, des loge­ments, des bureaux.

Que faire des immeubles et quartiers anciens ? Faut-il repartir de zéro ?

Il ne s’agit évi­dem­ment pas de sys­té­ma­ti­que­ment raser la ville pour la recons­truire. L’important est de savoir réno­ver, ce que nous fai­sons avec notre démarche Reha­green®. L’objectif est de réha­bi­li­ter les immeubles exis­tants dans un objec­tif de valo­ri­sa­tion du bien en visant les cer­ti­fi­ca­tions et les labels les plus exi­geants (HQE®, Breeam, Leed, etc.) sur des actifs réno­vés à faible consom­ma­tion énergétique.

Quels sont les principaux défis à relever pour écrire cette nouvelle page ?

Nous devons res­pec­ter des règles essen­tielles, comme le fait de ne pas réduire le confort des occu­pants, ou de faire en sorte que la construc­tion de ces quar­tiers n’engendre pas de sur­coût. Bien enten­du, nous fai­sons aus­si face à des contraintes.

Tout d’abord, le sec­teur du BTP est un sec­teur dans lequel les temps sont longs, et lorsqu’on pré­voit d’intégrer du soft intel­li­gent, du pho­to­vol­taïque ou autres, il faut être capable de faire évo­luer les tech­no­lo­gies tout au long du pro­jet et de conce­voir des immeubles « plug & play ». Il convient d’intégrer de la flexi­bi­li­té, de la réversibilité.

Autre enjeu, la ville de demain sera néces­sai­re­ment la réus­site de la mise en syner­gie du public et du pri­vé. Il est impor­tant que la France apprenne à écrire les règles entre ces deux mondes, pour déve­lop­per des par­te­na­riats urbains intelligents.

On imagine à quel point ces projets doivent être stimulants…

C’est une aven­ture humaine extra­or­di­naire pour nos col­la­bo­ra­teurs, et notam­ment pour les nou­velles géné­ra­tions, qui ont été ber­cées par le numérique.

Elles s’aperçoivent que nos vieux métiers de bâtis­seurs intègrent des pos­si­bi­li­tés de faire autre­ment, de faire du béton intelligent.

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