Jacques RUEFF
Biographie sur Jacques Rueff (19S), penseur libéral français, qui a joué un rôle important dans le redressement de l’Économie française après la Première Guerre mondiale comme conseiller de Poincaré, ou à partir de 1958 avec le général de Gaulle.
Gérard Minart a publié de nombreux ouvrages sur les penseurs libéraux français et vient de sortir une biographie sur Jacques Rueff (19 S), une heureuse initiative.
Gérard Minart a publié de nombreux ouvrages sur les penseurs libéraux français et vient de sortir une biographie sur Jacques Rueff (19 S), une heureuse initiative.
Car Jacques Rueff a joué un rôle très important dans le redressement de l’Économie française après la Première Guerre mondiale comme conseiller très écouté de Poincaré, ou à partir de 1958 avec le général de Gaulle.
Et parmi toutes les propositions qu’il a pu faire au cours de sa longue carrière, celles qui n’ont pas été mises en œuvre à l’époque demeurent encore souvent d’actualité comme les recommandations du rapport Rueff-Armand de 1960 : « Si nous voulons maintenir le rythme de l’expansion […] nous avons l’impérieux devoir de réviser nos structures économiques et d’en extirper, autant qu’il est possible, les influences malthusiennes qui freinent le progrès… »
Sont, entre autres, visés, les notaires, les taxis. Un discours très moderne d’Inspecteur des Finances, comme on en connaît encore aujourd’hui.
Rueff est un économiste, tout autant praticien que théoricien : partisan de la méthode expérimentale, il recherche ensuite les lois éventuelles, et il est sûr d’une chose, l’ajustement naturel des prix régule et stabilise l’activité économique.
Et ce principe s’applique à toutes variables économiques, parité de change, salaire. Derrière des analyses parfois froides, Rueff, haut fonctionnaire toute sa vie durant, ne sous-estime pas le rôle de l’État, y compris dans sa dimension sociale, mais ce rôle ne doit pas empêcher la libre formation du prix.
La biographie décrit ce parcours exceptionnel de cet homme resté en permanence au service des autres, collectionnant les honneurs qu’il n’avait sans doute pas recherchés ; un témoin aussi d’une époque où servir allait de pair avec un réel désintéressement.
Ce livre bien documenté, très étayé, avec certes quelques redites, mais peu importe, nous aide à découvrir Jacques Rueff, ce polytechnicien qui, nul doute, devrait occuper une place plus importante dans les manuels d’histoire de l’économie. À lire.