Avec l’État la communauté le monde
L’essentiel est dit par l’auteur dans les cinq premières lignes de son avant-propos : « Ce qui suit n’est pas une “réflexion” sur notre temps. Il n’existe aucune surface… sur quoi l’époque actuelle puisse se réfléchir, aucune ligne désormais selon laquelle projeter un avenir. Cet écrit n’est qu’une tentative de traversée des temps qui courent et qui ne sont maîtrisés par personne. »
Robert Fraisse a passé toute sa vie active à rechercher les facteurs susceptibles d’expliquer les transformations économiques et sociales notamment dans le cadre de ses fonctions au Commissariat au Plan.
L’auteur, né en 1935, décédé en 2012, confronté de longue date à des situations socio-économiques contrastées, n’a pas pu faire ce long chemin sans se forger une démarche propre au croisement de la philosophie, de la sociologie et de l’économie.
Ces réflexions trouvent alors leur fondement au travers d’auteurs et d’acteurs, qui sont ses contemporains et qu’il cite abondamment en piochant autant dans les ouvrages que dans les articles du Monde et de Libération.
Ce livre me paraît ouvrir avec intelligence de nombreux débats dans des domaines très variés ; il aiguise donc notre esprit et la lecture n’est pas toujours aisée surtout dans les moments où l’auteur adopte un style lyrico-philosophique.
Après les deux premières parties, 250 pages, « une succession de coups de sonde destinés à parler du monde présent… », la troisième partie se veut « une tentative d’un début de traversée du miroir. »
Difficile quand derrière le miroir on ne trouve pas la boule de cristal !