Le maître de l’unicorne
Thierry CHAMBOLLE nous avait déjà gratifiés d’une biographie consacrée à Fronton Duplantier, représentant de la Gironde sous la Révolution (voir La Jaune et la Rouge de décembre 2014).
Il nous revient aujourd’hui avec un tout autre sujet : c’est un (bref) roman-route qu’il nous propose, avec le périple du rhinocéros indien donné en 1515 par le sultan de Cambaye à Afonso de Albuquerque, qui en fera don à son roi, Manuel Ier, qui, lui-même, en fera cadeau au pape Léon X.
À partir d’un dessin, Albrecht Dürer fera une gravure restée célèbre de ce rhinocéros, animal encore jamais vu en Europe. L’histoire nous est narrée par Ocem, le jeune gardien indien du rhinocéros, depuis les contreforts de l’Himalaya jusqu’à son arrivée à Lisbonne, puis ses pérégrinations dans l’Europe de la Renaissance jusqu’au Vatican en passant par Marseille, au hasard des bonnes relations entre souverains.
Son chemin lui fera rencontrer des grands de ce monde : Manuel Ier du Portugal, François Ier et le pape Léon X, mais aussi… l’amour d’une jeune Portugaise, qui le fixera à Lisbonne.
Ocem n’a certes pas le souffle épique d’un Baudolino, mais il promène paisiblement son regard de paysan indien sur les contrées qu’il traverse et les peuples qu’il croise.
En arrière-plan du récit, il y a bien sûr la découverte de civilisations qui se connaissaient peu, mais aussi l’émergence d’un nouveau monde, où le commerce, et bientôt l’industrie, vont supplanter les bases de l’ordre ancien.