Miser sur les partenariats pour innover efficacement
Quelle est votre approche de l’innovation et de l’Open Innovation en particulier ?
L’innovation fait partie de l’ADN de la société qui a été fondée par un inventeur et qui bénéficie d’un cadre très favorable au développement d’un portfolio d’innovations à la fois incrémentales et de rupture.
Nous travaillons sur plusieurs sujets qui sont de véritables opportunités pour nous comme, par exemple, la mobilité et la réduction de poids des véhicules, le développement de batteries à haute performance, la conception de produits à haute performance avec un impact réduit sur l’environnement,… Et même si nous disposons en interne de nombreux outils et solutions, il y en a encore bien plus à l’extérieur.
Nous développons donc une approche d’Open Innovation qui repose sur des partenariats avec d’autres grands groupes, des clients, des fournisseurs ainsi que des universités et des start-ups.
Comment coordonnez-vous votre R&D en interne et l’Open Innovation ?
Il n’y a pas de coordination rigide entre ces stratégies. Nous n’influençons pas le travail des chercheurs, même si nous nous assurons qu’ils explorent toutes les options. L’enjeu est donc d’évaluer le potentiel des projets d’innovation en réalisant des études qui vont permettre de déterminer l’approche la plus pertinente en prenant en considération les différentes manières d’opérer, les partenaires et les chaînes de valeurs.
Très souvent, c’est l’absence de cette analyse détaillée qui mène à l’échec d’un projet d’innovation.
Sur quels sujets vous concentrez-vous actuellement ?
L’optimisation des batteries et la réduction du poids des véhicules sont deux sujets d’actualité importants, car ils touchent plusieurs de nos business. Pour les batteries, notre but est de développer des solutions permettant d’augmenter à la fois la densité d’énergie stockée et la fiabilité des prochaines générations de batteries pour automobiles.
Et au niveau de l’allègement des véhicules, nous sommes plutôt sur le développement de composites à des niveaux de coût compatibles avec des applications à grand volume.
Pour travailler sur ces sujets, nous nouons des partenariats tout en capitalisant sur nos différentes technologies en interne qui nous permettent de nous différencier sur le marché.
Qu’en est-il des start-ups et de leur rôle dans l’Open Innovation ?
Les start-ups restent une excellente courroie de transmission entre le monde universitaire et celui de l’industrie, même si certaines n’ont plus forcément de lien avec les universités. Elles sont aussi des structures très agiles, qui évoluent rapidement et qui disposent de ressources techniques extrêmement pointues. Les start-ups et les grands groupes, comme Solvay, sont complémentaires.
EN BREF
Solvay est un groupe international de chimie et de matériaux avancés qui accompagne ses clients dans la recherche et la conception de produits et solutions de haute valeur ajoutée qui contribuent à répondre aux enjeux d’un développement plus durable.
Solvay opère sur de nombreux marchés (automobile, aéronautique, biens de consommation, santé, énergie, environnement, construction…).
Basé à Bruxelles, Solvay emploie environ 30 000 personnes dans 53 pays et a réalisé un chiffre d’affaires pro forma de 12,4 milliards d’euros en 2015.
Nous avons, en effet, la capacité de les aider à passer un cap : industrialisation de leurs idées, accès à un marché global, mise à disposition de compétences en business development…
Nos investissements dans les start-ups ne sont pas uniquement d’ordre financier. Notre but est la mise en place d’une relation étroite qui ne repose pas seulement sur un investissement, mais également sur une collaboration étroite sur un sujet d’innovation stratégique pour les deux compagnies.
En plus de savoir si la start-up dispose d’une technologie pertinente pour nous, nous devons donc également nous assurer d’être le bon partenaire pour cette start-up.
Quels sont vos enjeux et vos perspectives de développement ?
Ils sont nombreux. Je citerais la digitalisation, la globalisation et le développement durable comme exemples. Parce que les problématiques et les opportunités qui découlent de ces tendances sont de plus en plus complexes, il n’est pas possible, aujourd’hui, d’y faire face avec efficacité et réactivité seule. Collaborer est devenu un prérequis.
Il faut pouvoir combiner des éléments qui sont souvent contradictoires : collaboration et réactivité, approche scientifique et rythme d’innovation élevé, développement de nouvelles solutions et réduction de l’empreinte environnementale…
Pour mener à bien ces projets, nous avons besoin de personnes capables de poursuivre leurs objectifs sans pour autant oublier les autres parties prenantes.