Un parking d'immeuble avec recharge électrique pour voiture

ZEPLUG : Faciliter le déploiement des véhicules électriques en ville

Dossier : Dossier FFEMagazine N°723 Mars 2017
Par Frédéric RENAUDEAU

Comment avez-vous eu l’idée de créer Zeplug ?

Je diri­geais le garage des taxis G7 au moment où la socié­té a com­men­cé à s’équiper de véhi­cules élec­triques. Il nous a donc fal­lu équi­per de prises de recharge les immeubles et les copro­prié­tés où habi­taient nos chauffeurs. 

C’est à ce moment-là que je me suis ren­du compte de la com­plexi­té et de la dif­fi­cul­té de mettre en place une telle ins­tal­la­tion. Mais sur­tout, j’y ai aus­si vu une opportunité. 

Quel est votre concept ?

Notre par­ti­cu­la­ri­té est d’adapter nos solu­tions à l’écosystème des copro­prié­tés. En effet, les options dis­po­nibles sur le mar­ché ne per­mettent pas de répondre aux attentes des dif­fé­rentes par­ties pre­nantes, notam­ment les syn­dics et copropriétaires. 

Lors des assem­blées géné­rales des copro­prié­tés, les par­ti­ci­pants ne veulent géné­ra­le­ment pas payer pour un ser­vice qui ne les concerne pas ou qu’ils ne vont pas utiliser. 

C’est un cercle vicieux que nous avons déci­dé de bri­ser. Puisque per­sonne ne sou­haite réel­le­ment inves­tir, Zeplug a fait le choix d’investir dans les infra­struc­tures de recharge sur les par­kings des immeubles des copropriétés. 

Comment cela marche-t-il concrètement ?

Les per­sonnes qui vont être ame­nées à uti­li­ser les bornes de recharge s’acquittent d’un for­fait de mise en place (envi­ron 590 euros) auquel s’ajoutent un for­fait men­suel dépen­dant de la puis­sance et le prix de l’électricité utilisée. 

Zeplug est éga­le­ment le seul acteur sur le mar­ché à dis­po­ser de son propre comp­teur EDF dans les copro­prié­tés où nos infra­struc­tures ont été ins­tal­lées. Cela nous per­met d’être com­plè­te­ment indé­pen­dants et de ne pas peser sur les charges de la copropriété. 

Lors des assem­blées géné­rales, il n’y a ni bud­get ni coût sup­plé­men­taire à faire voter. Nous sommes, d’ailleurs, vali­dés à plus dans de 95 % des voix dans ces assem­blées générales. 

À qui s’adressent donc vos solutions ?

Au niveau des copro­prié­tés et de l’habitat col­lec­tif, nos solu­tions s’adressent aux syn­dics ges­tion­naires d’immeubles et aux habi­tants, aus­si bien le pro­prié­taire d’un véhi­cule élec­trique que son voi­sin qui ne veut pas inves­tir dans un pro­duit dont il n’a pas besoin. 

Elles sont éga­le­ment adap­tées aux immeubles ter­tiaires. Il est alors du res­sort du Pro­per­ty Mana­ger de gérer ces aspects. C’est une alter­na­tive très inté­res­sante pour les loueurs de véhi­cules ou les grands comptes qui ont des voi­tures qui sont mises à la dis­po­si­tion de leurs employés. 

Pour ces clients, nous avons déve­lop­pé un sys­tème inté­gré et une fac­tu­ra­tion unique qui vont cou­vrir toutes les opé­ra­tions de recharge du véhi­cule, quel que soit l’endroit de la recharge pour une ges­tion opti­mi­sée et sim­pli­fiée de leurs flottes. 

Quels sont les principaux enjeux auxquels vous êtes confrontés ?

Si cela n’a pas encore été fait en 2016, toutes les assem­blées géné­rales de grandes copro­prié­tés vont avoir à abor­der la ques­tion des bornes de recharge de véhi­cules élec­triques en 2017. C’est un point clé pour le véhi­cule élec­trique, car plus de 60 % de la popu­la­tion fran­çaise habite dans un immeuble ou un habi­tat collectif. 

Contrai­re­ment aux idées reçues, la recharge à domi­cile est le seg­ment majo­ri­taire. Ce n’est pas une niche de mar­ché. C’est la clé du déve­lop­pe­ment du véhi­cule élec­trique en ville. 

Véhicule électrique en recharge

LE PRINCIPAL FREIN AU DÉPLOIEMENT DES VÉHICULES ÉLECTRIQUES EN VILLE EST LA RECHARGE À DOMICILE, QUI ARRIVE BIEN AVANT LES CONSIDÉRATIONS AUTOUR DU PRIX OU DE L’AUTONOMIE DU VÉHICULE.

En parallèle, le développement des véhicules électriques en ville apporte un certain nombre de changements. Quels sont-ils ?

Le véhi­cule élec­trique est un des chan­ge­ments socié­taux majeurs que nous sommes en train de vivre. En effet, avec l’accélération du déploie­ment des véhi­cules élec­triques, la ville de 2050 ne res­sem­ble­ra en rien à la ville que nous connais­sons aujourd’hui. Elle sera éton­nam­ment silen­cieuse et l’air y sera assez pur. 

Depuis la créa­tion de l’automobile, il n’y a pas eu de révo­lu­tion aus­si impor­tante que celle appor­tée par le véhi­cule élec­trique. Jusqu’ici toutes les évo­lu­tions ont été incré­men­tales. Avec le véhi­cule élec­trique, la chaîne de pro­pul­sion a été repen­sée, la source d’énergie chan­gée, tout comme le mode d’approvisionnement. Bien plus qu’une révo­lu­tion tech­nique, c’est un chan­ge­ment socié­tal fort qui va appor­ter de réels chan­ge­ments dans notre mode de vie. 

D’ailleurs, le Par­le­ment hol­lan­dais a voté une motion pour inter­dire les véhi­cules autres que 100 % élec­trique dès 2025. La Nor­vège va adop­ter une loi simi­laire, alors que l’Allemagne s’est fixé la date butoir de 2030. Même l’Inde et la Chine com­mencent à consi­dé­rer cette option. 

À cela s’ajoute l’émergence de la voi­ture connec­tée qui va chan­ger notre façon d’appréhender la mobi­li­té. Ce sont des sujets aux­quels nous réflé­chis­sons et sur les­quels nous sommes en train de nous positionner. 

Quelles sont les prochaines étapes ?

ZEPLUG EN BREF

Créée en 2014 par Frédéric Renaudeau, Zeplug est un opérateur de recharge pour véhicules électriques.
La start-up emploie 7 collaborateurs et intervient sur toute la France. Elle a des partenariats avec des entreprises comme Renault et Tesla, et est adhérente de la FNAIM du Grand Paris, et reconnue par de grands syndics et l’Association des Responsables de Copropriétés (ARC).

Nous sommes en train d’accélérer le déve­lop­pe­ment de notre offre pour les flottes de véhi­cules. Nous com­men­çons à col­la­bo­rer de plus en plus avec les pro­mo­teurs immo­bi­liers qui intègrent nos solu­tions bien en amont sur leurs pro­jets et pro­grammes neufs. 

Et nous avons déci­dé de nous tour­ner vers l’international. Nous allons enta­mer notre déve­lop­pe­ment en Chine, dans la région de Shan­ghaï. Nous allons pou­voir comp­ter sur un de nos action­naires qui est Chi­nois et qui va nous per­mettre de déployer plus rapi­de­ment un réseau afin de mon­ter notre acti­vi­té en Chine. 

Nous visons aus­si un pro­chain déve­lop­pe­ment sur New York.

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