Malakoff Médéric : placer l’humain au cœur du notre projet
Pouvez-vous nous rappeler quel est votre métier ?
Malakoff Médéric intervient principalement en prévoyance et en santé collective (80 % de notre activité).
Le groupe est également gestionnaire de la retraite complémentaire, une mission d’intérêt générale menée pour le compte de l’Agirc-Arrco (numéro 3 avec 20 % du régime Agirc-Arrco).
Quelles sont les grandes mutations qui changent aujourd’hui notre système de santé ?
EN FRANCE, NOUS AVONS PLUS AFFAIRE À UN SYSTÈME DE SOINS QU’À UN SYSTÈME DE SANTÉ ! LA PREUVE, NOUS APPELONS AUJOURD’HUI NOTRE SYSTÈME, « ASSURANCE MALADIE », ET NON « ASSURANCE SANTÉ »
Notre système de santé est impacté par des évolutions majeures : augmentation des dépenses de santé, allongement de la durée de vie professionnelle, essor des nouvelles technologies qui rendent possibles de nouvelles formes de diagnostic ou de prise en charge, renforcement des inégalités sociales et territoriales, nouvelles contraintes réglementaires (généralisation de la complémentaire santé, mise en place des contrats responsables…).
Quel regard portez-vous sur l’assurance santé ?
Force est de constater que nous avons plus affaire à un système de soins qu’à un système de santé !
La preuve, nous appelons aujourd’hui notre système « assurance maladie » et non « assurance santé ».
Que recherchait le groupe Malakoff Médéric en vous faisant appel à vous ?
Le conseil d’administration de Malakoff Médéric cherchait un profil « assureur », car nos enjeux ont été recentrés sur l’assurance prévoyance et santé.
Il cherchait également un profil « assureur-manager » dont la mission serait d’élaborer un nouveau projet d’entreprise pour le groupe.
Vous êtes arrivé à la tête de Malakoff Médéric depuis près d’un an.
Quel est votre projet pour le Groupe ?
L’évolution du contexte économique, financier, réglementaire et technologique bouleverse notre manière d’exercer notre métier. Les modèles économiques classiques de l’assurance sont profondément « challengés ».
L’émergence de nouveaux acteurs dans notre secteur, une concurrence accrue et une exigence plus grande de la part de nos clients sont autant d’opportunités de lancer un nouveau projet pour notre groupe.
Quel est votre principal axe de projet d’entreprise ?
Notre projet repose sur deux axes : préparer l’avenir pour offrir à nos clients une expérience totalement renouvelée, et placer l’humain au cœur du dispositif.
Ce choix nous pousse à innover pour le bien-être des individus et la performance des entreprises. Avec ce nouveau projet, nous nous donnons pour mission d’accompagner le développement du capital humain des entreprises et d’accompagner les retraités dans leur nouveau projet de vie.
On vous dit aussi acteur de l’économie sociale et solidaire…
Malakoff Médéric est un groupe paritaire et mutualiste.
À ce titre, il fait partie de l’économie sociale et solidaire et consacre aujourd’hui plus de 100 millions d’euros à l’accompagnement des personnes en situation de fragilité sociale et au soutien de projets innovants portés par des structures associatives.
Quelles réponses pouvez-vous apporter à vos clients en tant que complémentaire santé ?
Les offres d’assurance sont de plus en plus standardisées : la différence ne se fait plus par les garanties.
C’est au travers de services innovants que nous nous démarquons. Nous avons l’intime conviction que nous évoluerons progressivement vers un métier de service.
Mais encore…
Qui dit concurrence, dit compétitivité et qui dit compétitivité, dit une certaine discipline sur les frais généraux. Maîtriser les coûts est l’un de nos enjeux dans les prochaines années.
La santé passe par le digital et la data.
Avez-vous initié des projets en la matière ?
La révolution numérique est une formidable opportunité pour le secteur ! Et un moyen pour nous de développer et d’enrichir nos services.
Notre conseil d’administration a validé et débloqué une enveloppe de 20 millions d’euros par an sur cinq ans pour investir dans le digital et la data.
Comment envisagez-vous votre transformation numérique ?
Notre groupe a été précurseur dans le digital depuis de nombreuses années dans la vente, la relation client, le marketing et l’innovation, mais aussi la lutte contre la fraude et la gestion du risque.
Notre volonté aujourd’hui est de structurer et de systématiser cette démarche.
Comment comptez-vous procéder concrètement ?
Nous allons optimiser l’ensemble de nos processus dans une logique dynamique. Nous allons digitaliser nos parcours pour améliorer l’expérience client. Nous allons développer durablement la culture digitale au sein de l’entreprise et renforcer notre capacité d’innovation et d’anticipation.
C’est pourquoi, nous créons un Lab dont la vocation est d’être un véritable dispositif d’accélération de l’innovation et de la création de valeurs pour notre groupe, notre écosystème et nos clients.
D’où le recrutement d’un polytechnicien…
En effet, nous avons recruté un Polytechnicien – Ivan Rignault – au poste de directeur du digital. Son rôle est de favoriser l’émergence de projets innovants et de développer un travail collectif transversal autour des programmes digitaux.
Sur un marché de plus en plus concurrentiel, comment vous différenciez-vous ?
Nous sommes numéro un sur le marché de la santé et de la prévoyance collective.
COMMENT IMAGINEZ-VOUS L’ENTREPRISE DE DEMAIN ?
L’entreprise de demain devra être connectée, flexible, intégrante, responsable et menée par l’expérience client. Elle devra mettre de l’humain au cœur du dispositif.
C’est ce que nous favoriserons également au sein du groupe pour que chaque collaborateur soit lui-même à l’écoute de nos clients.
Cela nous donne un avantage certain. Pour conserver cette place, nous devons rester compétitifs et nous démarquer auprès de nos clients directeurs des ressources humaines, chefs d’entreprise et salariés.
C’est pourquoi, nous intégrons des services aux garanties d’assurance afin de conjuguer bien-être des salariés et performance des entreprises. C’est le sens de notre démarche « Entreprise, territoire de santé ».
Pour être au plus proche de vos clients, comment faites-vous ?
C’est le couple proximité/digitalisation qui nous permettra de fidéliser nos clients au travers des services innovants.
Quelle importance accordez vous à la prévention ?
La prévention est un axe majeur de notre mission en tant que complémentaire santé. C’est aussi là que repose notre savoir-faire, notamment grâce aux nombreux partenariats que nous pouvons nouer avec des experts.
C’est en cela que nous sommes complémentaires du régime obligatoire.
Les polytechniciens sont-ils adaptés au monde de l’assurance ?
Polytechnique alimente le corps des commissaires contrôleurs des assurances ! Le métier de l’assurance est complexe et, comme vous le savez, les polytechniciens aiment les problématiques complexes.