L’analyse microbiologique haut débit à l’échelle d’une goutte : la révolution Millidrop

Dossier : Dossier FFEMagazine N°726 Juin 2017
Par Laurent BOITARD

Milli­Drop est un « ovni » dans le monde de l’analyse micro­bio­lo­gique. Finies les flasques et autres boîtes de Pétri ! Grâce à sa tech­no­lo­gie de rup­ture, la socié­té peut mul­ti­plier à l’infini la culture des micro-orga­nismes à l’intérieur d’une goutte ! 

« Nous sommes les seuls à avoir détec­té le poten­tiel de cette tech­no­lo­gie et à la déployer à l’échelle indus­trielle » déclare Laurent Boitard. 

LA CULTURE DE MILLIERS D’ÉCHANTILLONS À LA FOIS : FIABILITÉ, GAIN DE TEMPS ET ÉCONOMIE

La tech­no­lo­gie inédite de minia­tu­ri­sa­tion à l’échelle du mil­li­mètre de Mil­li­Drop per­met aux labo­ra­toires publics et pri­vés d’analyser simul­ta­né­ment des micro-orga­nismes (de la cel­lule unique à la colo­nie) avec des ins­tru­ments faciles d’utilisation, d’une grande fia­bi­li­té́ et de haut débit. 

« Nous sommes dans un domaine qui a subi très peu d’innovations depuis Pas­teur », déclare Laurent Boitard. 

« La révo­lu­tion des labo­ra­toires est en marche. Elle est moins visible que celle du numé­rique pour le grand public, mais elle est fon­da­men­tale car elle per­met d’accélérer l’identification d’agents infec­tieux, ou encore de créer de nou­velles pro­téines qui vont avoir un impact par exemple, sur notre san­té ou notre alimentation. » 

UN DEUXIÈME INSTRUMENT POUR LE DIAGNOSTIC MÉDICAL

Pour sou­te­nir son déve­lop­pe­ment, Mil­li­Drop a levé 1 M€ auprès de Qua­dri­vium 1, le fonds d’amorçage de Seven­ture Part­ners. Alors que le pre­mier pro­duit est en cours de com­mer­cia­li­sa­tion, un deuxième pro­duit dédié au diag­nos­tic médi­cal est en développement. 

« Cette nou­velle machine s’adresse aux per­son­nels des centres d’analyse. Elle per­met­tra d’identifier simul­ta­né­ment les agents infec­tieux et les doses d’antibiotiques néces­saires pour les éradiquer. 

Objec­tif : réduire les échecs thé­ra­peu­tiques asso­ciés au mau­vais choix ou au sur­do­sage des antibiotiques. » 

La tech­no­lo­gie Mil­li­Drop s’insérera au sein des pla­te­formes d’analyses micro­bio­lo­giques exis­tantes. Pour Laurent Boi­tard, « Le haut-débit amé­lio­re­ra la prise en charge des patients atteints de mala­dies infec­tieuses en accé­lé­rant les ana­lyses per­met­tant de pres­crire un trai­te­ment adap­té. Notre tech­no­lo­gie par­ti­cipe à limi­ter les phé­no­mènes de résis­tance aux antibiotiques ». 

La mise sur le mar­ché de ce nou­veau pro­duit est pré­vue d’ici 2020. En déve­lop­pant ces nou­velles tech­no­lo­gies, Mil­li­Drop veut s’imposer comme un acteur majeur de la micro­bio­lo­gie. « Au niveau de la goutte, se retrouvent les mêmes per­for­mances de crois­sance que les tech­niques stan­dard de micro­bio­lo­gie » assure Laurent Boitard. 

« Les condi­tions de culture et d’incubation sont robustes et homo­gènes. Les erreurs de mani­pu­la­tion sont mini­mi­sées, la repro­duc­ti­bi­li­té est excel­lente, la qua­li­té́ de l’analyse est opti­male et le gain de temps impor­tant par rap­port aux tech­niques standard. » 

NOMBREUSES APPLICATIONS

Cette tech­no­lo­gie offre de nom­breuses pers­pec­tives pour la recherche, dans un ave­nir proche. « Elle concerne tous les domaines de la recherche en micro­bio­lo­gie, aus­si bien la san­té que l’agriculture, l’agroalimentaire, l’énergie, l’environnement et les bio­tech­no­lo­gies. Elle per­met­tra aux sites indus­triels de rele­ver des défis de per­for­mance, de pro­duc­ti­vi­té et de réduc­tion des coûts. 

A titre d’exemple, nous pou­vons très bien ima­gi­ner l’utilisation de notre tech­no­lo­gie pour chan­ger les bac­té­ries d’un yaourt, les enzymes dans une lessive… » 

Afin de pour­suivre son essor, Mil­li­Drop a mis en place une stra­té­gie de par­te­na­riats avec des labo­ra­toires inter­na­tio­naux de recherche aca­dé­miques et pri­vés pour explo­rer de nou­veaux champs d’application, dont l’ École Supé­rieure de Phy­sique et de Chi­mie Indus­trielle de la Ville de Paris.

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