Laboratoire chez Def Systèmes

Def Systèmes : l’éditeur des logiciels de la génétique

Dossier : Dossier FFEMagazine N°726 Juin 2017
Par Pierre FRAISSE (80)

La génétique est une discipline particulière.
Pour quelles raisons ?

C’est d’une part un ensemble de dis­ci­plines, à che­val entre cli­nique et bio­lo­gie ; la confi­den­tia­li­té en géné­tique est plus contrai­gnante que dans les autres sec­teurs de la biologie. 

Ensuite elle néces­site des tech­niques longues, des pré­lè­ve­ments plus déli­cats qu’une simple prise de sang (liquide amnio­tique, moelle), des pro­ces­sus com­plexes (cultures de cel­lules par exemple). 

Enfin et sur­tout, elle est en muta­tion constante de par l’évolution des connais­sances et des outils. 

Quelle est votre équipe ?

Com­po­sée d’une dizaine d’ingénieurs et de bio­lo­gistes de haut niveau, l’équipe de Def Sys­tèmes est en capa­ci­té de gérer tout le cycle pro­duit, de la concep­tion à l’assistance client. 

Consa­crant près de 30 % de son bud­get en recherche et déve­lop­pe­ment, elle reste en veille per­ma­nente en par­ti­cu­lier pour l’interopérabilité, l’architecture de solu­tions et les outils de déve­lop­pe­ment, de tests, de com­mu­ni­ca­tion réseau. 

Quelle est la force de vos équipes ?

Un édi­teur de logi­ciel n’a pas seule­ment obli­ga­tion de répondre à un cahier des charges. Il doit com­prendre le métier, le domaine, la tech­nique, le fonc­tion­ne­ment et les besoins futurs de ses clients. En l’occurrence pour construire notre pro­duit, nous devons com­prendre les géné­ti­ciens et leurs expérimentations. 

Nous devons être en com­plète syner­gie avec la branche d’activité pour laquelle nous four­nis­sons une solu­tion : Def­GEN est « cen­tral » pour les uti­li­sa­teurs, c’est leur quo­ti­dien. Comme notre pro­fes­sion est en évo­lu­tion rapide et per­ma­nente, c’est assez distrayant ! 

Où intervenez-vous dans la chaîne de la génétique ?

His­to­ri­que­ment, Def Sys­tèmes a été fon­dé par Bru­no de Fré­min­ville. Elle émane d’une socié­té de ser­vices infor­ma­tiques clas­sique avec de jolies réfé­rences indus­trielles. Il y a une quin­zaine d’années, elle a recen­tré ses acti­vi­tés sur la seule acti­vi­té bio­mé­di­cale, et par­ti­cu­liè­re­ment DefGEN. 

Le pro­gi­ciel Def­GEN, c’est le cœur de l’activité d’un ser­vice ou d’un labo­ra­toire, cela gère l’enchaînement des tâches, la tra­ça­bi­li­té, les sta­tis­tiques d’activité, l’interopérabilité, etc. Il a évo­lué, en anti­ci­pa­tion du besoin, et en res­pec­tant la conti­nui­té des sites ins­tal­lés, depuis plus de 15 ans. 

Il doit s’intégrer dans le sys­tème d’information exis­tant d’une part, et avec les pla­teaux tech­niques d’autre part. 

À qui s’adressent vos solutions ?

Le pro­gi­ciel est pro­po­sé aux centres hos­pi­ta­liers uni­ver­si­taires, aux centres anti­can­cé­reux et aux entre­prises pri­vées, dis­po­sant de l’agrément minis­té­riel condi­tion­nant l’exercice de cette spécialité. 

Travaillez-vous en collaboration avec des partenaires ?

Nos clients sont nos pre­miers par­te­naires. Def Sys­tèmes noue depuis l’origine des bonnes rela­tions avec des édi­teurs de logi­ciels pré­sents sur le mar­ché de la san­té, comme Lei­ca, Meta­sys­tems, et d’autres, ain­si que des spé­cia­listes, des tech­ni­ciens de l’analyse biologique. 

Ce sont des rela­tions de par­te­na­riats très complémentaires ! 

Quelles sont vos dernières pistes de travail ?

Def Sys­tème déve­loppe des modules adap­tés à des micro dis­ci­plines. Récem­ment, nous avons éla­bo­ré trois implé­men­ta­tions spé­ci­fiques pour le diag­nos­tic pré­na­tal, la ges­tion de l’oncogénétique fami­liale (étude des pré­dis­po­si­tions fami­liales à un ou plu­sieurs can­cers) et l’anatomopathologie (étude des lésions tissulaires). 

Bien d’autres dis­ci­plines sont déjà dans les cartons… 

Tournez-vous vos activités vers l’international ?

Nous envi­sa­geons de nous tour­ner vers les pays fran­co­phones (Bene­lux, Suisse, Cana­da…). Nous inves­tis­sons peu en com­mu­ni­ca­tion ou en mar­ke­ting, tout sim­ple­ment parce que nous n’en avons pour l’instant pas besoin ! 

Nous avons été jusqu’à pré­sent coop­tés par nos propres clients. Notre déve­lop­pe­ment s’est fait jusqu’à aujourd’hui de bouche à oreille ! 

Qu’en est-il de votre actualité anglo-saxonne et asiatique ?

Nous réflé­chis­sons à une ver­sion inter­na­tio­nale, mais sur­tout des relais à l’étranger : il faut adap­ter le para­mé­trage à chaque pro­ces­sus bio­lo­gique et accom­pa­gner tech­ni­que­ment chaque nou­veau client, si pos­sible sur site, et obli­ga­toi­re­ment dans sa langue. 

Votre produit est-il certifié ?

Nous sommes enga­gés dans une démarche de cer­ti­fi­ca­tion de la socié­té ; la qua­li­té est au centre de nos pro­ces­sus et de notre pro­duit depuis son origine. 

Def­GEN doit obli­ga­toi­re­ment per­mettre aux labo­ra­toires et aux centres anti­can­cé­reux de cer­ti­fier leurs pro­ces­sus, notam­ment concer­nant la tra­ça­bi­li­té et la confi­den­tia­li­té. Notre logi­ciel est ain­si fon­da­men­tal pour nos clients. 

Il contri­bue à décro­cher une cer­ti­fi­ca­tion de qua­li­té par le Cofrac (comi­té fran­çais d’accréditation) et la Com­mis­sion natio­nale de l’informatique et des libertés ! 

Que faites-vous de la confidentialité ?

La confi­den­tia­li­té est inhé­rente au domaine de la géné­tique. Nos logi­ciels doivent per­mettre à nos clients de la gérer avec rigueur. 

Nous sommes, par exemple, très réti­cents à tout déploie­ment dans une archi­tec­ture de type « cloud ». Des mesures « d’identito-vigilance » sont intégrées. 

Vers quoi vos recherches se dirigent-elles ?

Le plan France Méde­cine Géno­mique 2025 a été remis au Pre­mier ministre Manuel Valls par Yves Lévy, Pré­sident de l’Alliance natio­nale pour les sciences de la vie et de la san­té, pilo­té et sou­te­nu par l’État, il vise à posi­tion­ner, d’ici dix ans, la France dans le pelo­ton de tête des grands pays enga­gés dans la méde­cine géno­mique et de faire émer­ger une filière médi­cale et indus­trielle natio­nale en méde­cine géno­mique et d’exporter ce savoir-faire. 

« NOUS AVONS DÉVELOPPÉ AUJOURD’HUI DES MODULES ADAPTÉS À DES MICRO DISCIPLINES. RÉCEMMENT, NOUS AVONS ÉLABORÉ TROIS IMPLÉMENTATIONS POUR LE DIAGNOSTIC PRÉNATAL, POUR LA GESTION DE L’ONCOGÉNÉTIQUE FAMILIALE ET POUR L’ANATOMOPATHOLOGIE »,
EXPLIQUE PIERRE FRAISSE.

Cette révo­lu­tion va déve­lop­per des pla­te­formes régio­nales en ana­lyse de génome inté­gral. Pour accom­pa­gner ce mou­ve­ment, nous nous posi­tion­nons auprès des régions concernées. 

D’ores et déjà, nous déployons des com­po­sants à même de trai­ter les ana­lyses « NGS » (Nou­velle géné­ra­tion de séquen­çage haut débit). 

Quel sera votre rôle ?

Def Sys­tème assu­re­ra la mis­sion obli­ga­toire de tra­ça­bi­li­té et de trai­te­ment des don­nées. Il cher­che­ra à opti­mi­ser les résul­tats, à four­nir les meilleures infor­ma­tions aux ingé­nieurs bios et bio­lo­gistes pour qua­li­fier les réponses les plus pertinentes. 

L’essentiel de nos recherches est de pou­voir aujourd’hui se connec­ter et de s’interfacer avec tous les pro­ces­sus de trai­te­ment génétique. 

Avez-vous un autre axe de développement ?

L’innovation ! Par exemple, en cas de sus­pi­cion d’une patho­lo­gie fami­liale, le patient pas­se­ra par un pro­to­cole d’investigation.

Notre rôle sera de faci­li­ter l’application auto­ma­ti­sée et de don­ner le maxi­mum d’informations per­ti­nentes aux bio­lo­gistes et méde­cins pour déci­der, voire auto­ma­ti­ser les enchaî­ne­ments de tech­niques bio­lo­giques à appliquer. 

Vous vous dirigez vers des logiciels très perfectionnés…

Notre logi­ciel doit offrir aux spé­cia­listes la pos­si­bi­li­té de défi­nir leurs pro­to­coles, mener leurs enquêtes et d’arriver à leurs résul­tats. Nous sommes aujourd’hui presque dans du méta­pro­gramme, du sys­tème expert…

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