Penser l’éventuel
Cet ouvrage démarre sur une critique étayée du positivisme, cette doctrine qui, en définitive, se propose de découvrir les lois qui régissent les phénomènes observés dans le champ des sciences, y compris les sciences humaines…
Pour Nicolas Bouleau, là où le bât blesse le plus gravement, c’est quand une loi, une induction quasi mathématisable, se trouve considérée comme valide… tant qu’elle n’est pas invalidée par de nouvelles données ou faits expérimentaux !
Or le temps qui sépare la découverte d’une « loi » et sa vérification peut être très long… Et il existe de plus en plus de problématiques dont les premières modélisations pourraient n’être réfutées que dans un avenir lointain.
D’où la nécessité de penser l’éventuel, « d’intégrer les craintes dans le questionnement scientifique ». Nicolas Bouleau demande qu’on réfléchisse « à la question de savoir si la présomption que tel problème peut arriver, est fondée ou non ».
On le comprend, ce livre est un exercice philosophique, épistémologique qui peut conduire à regarder différemment des questions comme celle du réchauffement climatique et d’une manière générale toute opinion scientifique touchant des prédictions sur le moyen et le long terme.
À ce titre ce livre intéressera une vaste palette de lecteurs, ceux qui ne craignent pas d’aborder un ouvrage d’une assez grande densité.
C’est un aiguillon pour la réflexion, une occasion de retrouver les thèses de quelques personnes très connues de la science économique et de la philosophie et de découvrir des doctrines et des noms moins connus : ils permettront alors au lecteur de briller dans les salons.