Mondialiser la gauche
Notre camarade Fuchs commence par une double déclaration : son attachement au socialisme et sa foi en la survie de la gauche. À la lumière des dernières élections, il s’interroge sur la démocratie, en particulier sur la social-démocratie et plaide pour des états généraux de la gauche dans le but de définir les grandes lignes d’un projet.
Quelques éclairages sur son parcours politique : l’Algérie, la réalité vécue sur le terrain, le traitement des Algériens de souche, le discours de De Gaulle le 19 septembre 1959, son affectation dans les Aurès, une maturation politique.
Puis, il se livre à un état des lieux : analyse des mécanismes économiques, appuyés sur nombre d’expériences qu’il a vécues lors de ses mandats de député ; il constate que, si l’effort va dans le bon sens, il est incomplet et, donc, n’atteint pas les objectifs visés.
La mondialisation est irréversible et un repli national irréaliste. Mais l’ultralibéralisme actuel nécessite une refondation. En cause : les barrières douanières, le manque de visions prospectives, la monnaie qui a changé de signification, les crises financières destructrices, cette finance de plus en plus puissante, l’évolution rapide des technologies dont la propriété pose problème et le réchauffement climatique.
Il propose une quinzaine de mesures dans différents domaines :
- Pour le climat : un conseil de sécurité climatique, une taxe carbone mondiale, vérification de la réalisation des engagements des différents pays, fonds verts.
- Pour le commerce mondial : définition d’un taux minimal d’imposition des multinationales et clé de répartition dans les pays où ces entreprises sont présentes en fonction des emplois.
- Pour les secteurs technologiques et culturels : transfert vers les pays en développement accompagné de plan de formation, possibilité de joint-ventures dans ces domaines appuyés par les fonds verts, maintien de la diversité culturelle et création de sites internet dans d’autres langues que celles existant aujourd’hui.
- Sur le plan social : obligation de l’utilisation des normes de l’OIT et extension de cette obligation à l’ensemble de la chaîne, surtout dans les pays en développement où le « capitalisme importé » fait des dégâts, et une protection.
- Sur le plan mondial : création d’un organisme de planification mondiale.
Ces propositions pourraient paraître utopistes mais notre camarade rappelle que le monde d’hier n’est plus et que l’Internet fait résonner et diffuse tout : il n’y a plus de vérités cachées et les acteurs non institutionnels, donneurs d’alerte (qu’il faut protéger, au minimum à l’échelon européen), ONG et les populations elles-mêmes se chargent de faire connaître ce qui va à l’encontre d’une gestion rigoureuse du monde.
La démocratie malade (cf. les électeurs abstentionnistes) doit recevoir un sang nouveau : il faut créer les liens entre les réseaux sociaux et les partis politiques, repenser le choix des candidats aux postes électifs.
Beau programme ! Mais Gérard Fuchs ne nous promet pas le « paradis demain » mais des axes de réflexion et de travail.