Fonderies Sougland

475 ans d’innovation !

Dossier : Dossier FFE hors sérieMagazine N°737 Septembre 2018
Par Yves NOIROT
Par Florence LANG

Vous êtes présents sur le marché depuis 475 ans. Quelles sont les principales évolutions que vous avez connues ?

Depuis notre créa­tion sous Fran­çois 1er, nous avons su nous trans­for­mer pour nous adap­ter aux dif­fé­rentes époques et aux évo­lu­tions des mar­chés. Plus récem­ment, c’est au tra­vers du pro­jet Cap 2018 que nous enta­mons une nou­velle trans­for­ma­tion. Notre déve­lop­pe­ment pérenne illustre d’ailleurs notre capa­ci­té à nous remettre en ques­tion et à oser d’autres Busi­ness Model. Mais cela s’appuie aus­si sur notre capa­ci­té à fidé­li­ser nos clients et col­la­bo­ra­teurs. Cer­ti­fiées ISO 9001 et 14001, les Fon­de­ries de Sou­gland ne se trans­forment pas seule­ment, elles innovent. À la fin du XIXe siècle, nous avons inven­té la machine à émailler pour répondre à des impé­ra­tifs indus­triels ain­si qu’à ceux de san­té publique avec des sala­riés qui n’étaient plus direc­te­ment expo­sés au plomb. Avec ce bre­vet, nous avons obte­nu le 1er prix de la pré­si­dence du jury à l’Exposition Uni­ver­selle de 1900. L’ADN des Fon­de­ries de Sou­gland nous pousse depuis tou­jours à nous dif­fé­ren­cier des autres acteurs en misant sur l’innovation, sans com­pro­mis sur la sécu­ri­té et le bien-être de nos collaborateurs. 

Revenons sur le projet Cap 2018 qui est le dernier programme de transformation en date entrepris par les Fonderies de Sougland. De quoi s’agit-il ? Quels sont les objectifs que vous vous êtes fixés ?

C’est un pro­jet sur 5 ans qui a démar­ré en 2014. Il est né d’une étude appro­fon­die avec un état des lieux de l’entreprise, son orga­ni­sa­tion, son fonc­tion­ne­ment. Ce pro­jet s’appuie aus­si sur des échanges avec des per­sonnes clés de l’entreprise pour recueillir leurs attentes et leurs avis, mais aus­si pour mieux appré­hen­der nos points forts et nos axes de pro­grès, ain­si que la vision actuelle et future que nos res­pon­sables ont de l’entreprise. Nous avons éga­le­ment réa­li­sé un bench­mark afin d’avoir une visi­bi­li­té sur le posi­tion­ne­ment et l’organisation de nos concur­rents. Nous avons mené une enquête client et une étude qui a cou­vert le mar­ché de la fon­de­rie en France et en Alle­magne. À cela se sont ajou­tés une étude de fai­sa­bi­li­té et un busi­ness plan pour déter­mi­ner les finan­ce­ments néces­saires et le plan­ning de réalisation. 

Concrè­te­ment, Cap 2018 s’articule autour d’un trip­tyque « Les 3 I » :
• Inves­tis­se­ment dans le cadre de l’industrie du futur, c’est-à-dire l’amélioration et l’optimisation de notre outil de pro­duc­tion et des condi­tions de tra­vail avec une approche RSE ;
• Inno­va­tion avec l’intégration d’un ser­vice R&D au sein de l’entreprise afin de pou­voir appor­ter très en amont des solu­tions nova­trices pour répondre aux pro­blèmes et aux contraintes de nos clients ;
• L’International : nous vou­lons nous déve­lop­per en Alle­magne (nous par­ti­ci­pons à la « Hano­ver Messe » depuis 2 ans) puis plus glo­ba­le­ment à l’international dans des pays ciblés. 

Enfin, ce pro­jet est une offre « à tiroirs » qui part de la R&D jusqu’au stock, en pas­sant par le bureau d’études, la for­ma­tion, le conseil, les méthodes, les pro­to­types, la fabri­ca­tion. Ain­si, nous ne sommes plus une fon­de­rie qui pro­duit des pièces uni­que­ment, mais une fon­de­rie qui apporte des solu­tions à ses clients, nous sommes à ce titre label­li­sés « Offreur de Solutions ». 

Aujourd’hui, le concept de « Smart Industry » fait des émules. Quelle en est votre vision et comment vous y inscrivezvous ?

Dès 2015, nous avons déve­lop­pé notre pro­jet autour de l’industrie du futur en misant sur le déve­lop­pe­ment de nos outils et de nos ser­vices. Cela s’est tra­duit notam­ment par l’acquisition d’un logi­ciel de simu­la­tion pour opti­mi­ser la concep­tion, un focus sur la modé­li­sa­tion des pro­duits et des pro­cess de fabri­ca­tion, un recours limi­té aux pro­to­types pour gagner du temps et de la réac­ti­vi­té pour nos clients. En paral­lèle, nous avons inves­ti dans la recherche de la per­for­mance et la réflexion autour de la fabri­ca­tion addi­tive. Nous nous appuyons sur la « cobo­tique » pour amé­lio­rer les condi­tions de tra­vail de nos équipes et aug­men­ter aus­si la pro­duc­ti­vi­té. À cela s’ajoutent un meilleur pilo­tage et contrôle de nos outils de pro­duc­tion ain­si que la pra­tique de l’économie cir­cu­laire. Cet ensemble d’initiatives s’intègre tota­le­ment dans cette notion de Smart Indus­try qui valo­rise notam­ment les approches col­la­bo­ra­tives et la recherche de l’efficacité. Cette approche a per­mis la digi­ta­li­sa­tion de nos outils de main­te­nance et de ges­tion de pro­duc­tion, tout en impli­quant l’ensemble de nos col­la­bo­ra­teurs pour une réus­site col­lec­tive. Ce pro­jet a été pré­sen­té à l’Alliance Indus­trie du Futur qui l’a label­li­sé « Vitrine Indus­trie du Futur » en 2017. C’est aus­si une recon­nais­sance du fait que nous nous ins­cri­vons tota­le­ment dans ce dis­po­si­tif de Smart Indus­try avec des pro­jets nova­teurs qui mettent en oeuvre des solu­tions tech­no­lo­giques et métho­do­lo­giques inno­vantes et différenciantes. 

Fonderies Sougland de nos jours

Quelques mots sur le label « Vitrine Industrie du Futur » ?

Seules 40 entre­prises fran­çaises sont à ce jour label­li­sées « Vitrine Indus­trie du Futur ». Les Fon­de­ries de Sou­gland se retrouvent ain­si aux côtés de grands groupes comme Air­bus, Safran, Are­va ou encore Bouygues… C’est un grand hon­neur pour nous, une valo­ri­sa­tion excep­tion­nelle de notre entre­prise. C’est aus­si une recon­nais­sance de la per­ti­nence de notre pro­jet et une source de moti­va­tion qui nous pousse à conti­nuer nos actions vers l’industrie du futur. Enfin, c’est aus­si une carte de visite extra­or­di­naire qui nous rend beau­coup plus attrac­tifs pour les clients et les talents. 

Qu’en est-il de vos enjeux et des sujets qui vous mobilisent actuellement ?

Depuis 2015, nous avons lan­cé de nom­breux chan­tiers avec une pre­mière concré­ti­sa­tion « Bpi­France Excel­lence » puis en 2017, l’obtention de l’agrément CIR (Cré­dit Impôt Recherche). Aujourd’hui, nous vou­lons nous concen­trer sur les volets com­mer­cia­li­sa­tion et indus­tria­li­sa­tion de nos nou­velles offres. Sur un plan humain, nous allons ren­for­cer l’autonomie de nos équipes avec un mana­ge­ment libé­ré et valo­ri­ser le tra­vail col­la­bo­ra­tif, col­lec­tif et trans­ver­sal. La trans­mis­sion du savoir est un enjeu capi­tal, nous nous y employons chaque jour. Début 2018, nous avons aus­si été label­li­sées « Entre­prise du Patri­moine Vivant » (EPV). Ce label d’état attri­bué par le minis­tère de de l’Économie recon­naît le savoir-faire indus­triel d’excellence de notre entre­prise. C’est une preuve addi­tion­nelle de notre capa­ci­té à faire coexis­ter un savoir-faire ances­tral et des tech­niques hau­te­ment inno­vantes. Nous espé­rons en témoi­gner à « l’Usine Extra­or­di­naire » en Novembre 2018 au Grand Palais. 

Le mot de la fin ?

Mal­gré ses 475 ans, les Fon­de­ries de Sou­gland ont la flexi­bi­li­té et l’agilité néces­saires pour faire le grand écart entre les labels « Vitrine Indus­trie du Futur » et « Entre­prise du Patri­moine Vivant » ! Ambas­sa­deurs enga­gés de la French Fab, plus que jamais, nous sou­hai­tons contri­buer à notre niveau au renou­veau de l’industrie Fran­çaise et don­ner envie aux jeunes talents de nous rejoindre. Nous avons enfin une mis­sion : Faire pas­ser la fon­de­rie d’une image d’industrie lourde, sombre et pous­sié­reuse à celle d’une indus­trie moderne, inno­vante et exportatrice. 

EN BREF
Les Fon­de­ries de Sou­gland en 2017
• 5,8 Mil­lions d’euros de CA
• 17 % à l’export vers 14 pays
• Dont États-Unis (US Navy)
• 7 % du CA consa­cré à la R&D
• 10 % du CA pour les investissements 

Poster un commentaire