(Nihil) novi sub sole ?
Les Antiques voyaient un Monde clos et stable : nihil novi… Les derniers Modernes, tout à leur foi dans le progrès qu’ils avaient inventé, voyaient un Monde infini, indéfiniment exploitable et maîtrisable, sans autre limite que celle de leur propre invention. Nous autres, postmodernes… en fait ne savons plus trop à qui nous fier, entre les zélateurs d’un développement toujours possible et désirable, dont les quelques conséquences néfastes resteraient maîtrisables grâce aux avancées du progrès même, et les apôtres de la décroissance, seule alternative selon eux à un progrès excessif et désormais mortifère pour la planète vivante. Le polytechnicien, quoique normalement plus et mieux informé que la moyenne, n’échappe pas à ces interrogations. Notre dossier du mois nous invite à une revue de ces questions au travers de l’approche du « développement durable » et de ses dix-sept objectifs édictés par la communauté internationale : de l’environnement à la responsabilité sociétale en passant par l’investissement responsable, l’urbanisme ou l’éducation, ce sont les diverses facettes du développement durable que le groupe X éponyme nous invite à découvrir ou à approfondir. Au lendemain d’une COP 24 que beaucoup auront trouvée timorée, voire très décevante, ce dossier vise à la fois à élargir notre champ de vision en l’étendant bien au-delà des questions relatives à l’énergie et au climat, et à mesurer l’ensemble des questions techniques, entrepreneuriales, économiques, sociales, ou politiques qui s’imbriquent dans cette vaste problématique. Les enjeux, cruciaux, n’en sont pas aussi éloignés qu’on pourrait le croire : point ne sera peut-être besoin d’attendre 2050 ou 2100 pour voir ces enjeux se matérialiser sous forme de nouveaux conflits pour l’accès à des ressources raréfiées, ou à des territoires où la vie sera encore sinon agréable, du moins acceptable.